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Procès du montage automobile

Le temps des poignards

Le patron du Groupe Haddad soutient n'avoir versé aucun dinar pour la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika.

Accusations mutuelles. Les auditions dans les affaires de montage automobile et du financement occulte du 5e mandat en faveur de Abdelaziz Bouteflika, ont donné lieu à un grand déballage. Les auditions se sont caractérisées par des confrontations entre les accusés. Interrogé par la présidente de l'audience, Douniazed Guellati, le fils de l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a nié toute les accusation portées à son encontre. «Je n'ai bénéficié d'aucun avantage de la part d'une entité ou d'institution étatique. Mon entreprise a traité avec la Trust Bank, une banque privée», a-t-il indiqué, avant de revenir sur ses déclarations faites devant la police judiciaire, le juge d'instruction et le conseiller instructeur près la Cour suprême. Pour la première fois, il admet être «entré dans le capital de la SPA Jamal Motors avec Mohamed Baïri, en rachetant toutes les actions de Ahmed Mazouz, d'un montant de 9 millions de dinars, soit 23% du capital de cette société», alors que dans ces déclarations antérieures il avait affirmé qu'«il était entré sans aucun apport initial», réitérant avoir contracté son partenariat dans cette SPA, entre 2014 et 2016, «grâce à son unique expertise et compétence en management des entreprises». Questionné sur le fait qu'il ait quitté cette société, en 2016, après avoir assumé la présidence du conseil d'administration en 2015, avec 11 milliards de centimes, il indique que «ce chiffre représente des dividendes tirés de son investissement comme capital dans cette société, et ce, grâce à ses compétences et suite à la dévaluation du dinar». À propos des biens immobiliers qu'il possédait, d'après les conclusions d'une commission rogatoire délivrée par le conseiller instructeur près la Cour suprême, point de réponse.

De contradiction en contradiction
Poursuivi pour les chefs d'inculpation d'«incitation d'agents publics à exploiter leur influence» et «blanchiment de revenus criminels», Hassan Larbaoui, patron de Global Group (KIA Al-Djazaïr, Gliviz et GMI Hyundai PL et bus) et propriétaire de l'usine Gloviz/Kia de Batna, a nié les charges retenues contre lui.
Interrogé sur les nombreuses licences d'importation, obtenues entre 2014 et 2017, soit du temps de Abdeslam Bouchouareb ex-ministre de l'Industrie et des Mines, il a répondu que «ce sont des rumeurs et supputations pour saborder le projet», avant de répliquer avoir subi une pression, depuis le dépôt du dossier de l'usine de montage à Batna, au point que son partenaire, «les Coréens» adressait régulièrement des correspondances aux différents départements en vue d'accélérer les procédures d'accord de ce projet au mieux de l'économie nationale. Sur le fait qu'il soit détenteur à la fois de trois licences de constructeurs automobiles mondiaux, Larbaoui se dérobe avant de compromettre son propre frère qui aurait signé toutes les décisions liées à la gestion du groupe du fait qu'il était actionnaire minoritaire (2%). Concernant les nombreuses décisions d'avis technique dont il avait bénéficié, malgré l'absence dans le dossier d'agrément définitif et l'introduction de partenaire étranger détenteur d'une participation dans le capital, ainsi que la réalisation d'un réseau de sous-traitants, il soutient que «ces décisions techniques avaient été obtenues sur la base du décret 2000-74 fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité de production et de montage de véhicules, lequel ne se réfère pas au cahier des charges». Et d'affirmer: «Je n'étais pas soumis à l'obtention d'autorisation provisoire délivrée par le ministère de l'Industrie, préalable à l'obtention d'un agrément définitif, car je suis détenteur d'un registre du commerce antérieur au décret exécutif 17-344 signé par Ahmed Ouyahia en 2017, en vertu duquel le postulant est soumis à la souscription au cahier des charges.»
Larbaoui, qui a bénéficié de 28 décisions d'avis technique, d'après l'arrêt de renvoi, a nié avoir participé au financement de la campagne électorale pour le 5e mandat de Bouteflika.

Le loup et la chèvre
Intervenant depuis la prison de Abadla, l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia dira: «Effectivement, j'ai demandé à Youcef Yousfi de différer l'intégration de Gloviz (KIA) dans la liste des 40 opérateurs autorisés à assembler des véhicules en Algérie, après l'enquête sur ce qui se dit sur la relation entre le ministre et le patron de ce groupe», en référence aux rumeurs circulant sur le marché concernant le supposé conflits d'intérêt entre le groupe Larbaoui et Abdeslam Bouchouareb. Cependant, Ouyahia estimera qu'«aucun rapport sur l'enquête n'est parvenu aux services du Premier ministère; en revanche on a pu constater que Glovis KIA figure sur la liste des 40 opérateurs sélectionnés par le ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi». Et ce dernier de répliquer qu'«après vérifications au niveau de son département il s'est avéré qu'il n' y avait eu aucun lien de financement ou de collaboration entre Abdeslam Bouchouareb et le groupe Larbaoui». Il a également affirmé qu' «il n'y avait eu aucun rapport entre le décret exécutif 17-344 et le cahier des charges» et qu' «aucune réserve n'avait été émise dans toutes les décisions d'avis techniques qu'il avait signées». En outre, Hassen Larbaoui affirme «On a baissé le prix du KIA Picanto de 50 millions de centimes après avoir bénéficié des exonérations fiscales et douanières, offerts par l'Andi et le CNI.» Pour sa part, Abdelmalek Sellal, interrogé dans le cadre du financement de la campagne électorale, souligne: «Je me suis entendu avec Bouteflika, lorsqu'il m'a désigné à la tête de la direction de la campagne électorale, de ne prendre en charge que le volet politique de cette campagne et de confier le volet financier au défunt Hamoud Chaïd, en tant que financier de la campagne». Et de clamer: «Je n'avais aucune responsabilité civile ou morale dans la gestion de cette campagne», avant de se rétracter en précisant que «les deux comptes de la campagne ouverts au niveau de la CPA n'ont pas été mouvementés avant son retrait en février 2019».
Sur la même lancée, Abdelghani Zaalane réitère qu' «il n'avait aucune idée sur les milliards de la campagne, sa mission se limitait à l'aspect politique de la campagne». «Je n'étais plus au gouvernement au moment des faits», a appuyé Abdelmalek Sellal. Appelé à la barre, l'ex-patron du FCE, Ali Haddad, affirme n'avoir aucun lien avec cette campagne électorale. «Je n'y ai misé aucun dinar. Personne, pas même Said Bouteflika ne m'a contacté pour collecter des fonds pour cette campagne», a-t-il soutenu, arguant qu'il ne fait que confirmer ce qui est transcrit dans le rapport de l'Inspection générale des finances(IGF).

Les milliards de la discorde
«J'ai déposé le chèque que m'avait remis Ahmed Mazouz, que j'ai vu pour la première fois par coïncidence, à la permanence de la campagne électorale du président-candidat avec signature de la décharge à l'appui», a-t-il fait savoir. «Mazouz n'a pas voulu le déposer lui-même à Hydra pour des raisons personnelles». «Saïd Bouteflika n'est pas mon ami avec lequel je n'ai jamais dîné ni déjeuné ni encore moins voyagé. J'ai une simple relation de travail avec lui», a-t-il soutenu encore. «La seule chose que m'avait demandé Said Boutefllika c'était de lui proposer un comptable pour les besoins de la direction. Ce que j'ai fait en proposant M.Ouragoune»,a-t-il indiqué. Il a affirmé ne pas connaître ni Larbaoui qui a remis un chèque de 39 milliards de centimes à la direction de campagne, ni le patron du groupe Metidji qui a remis 10 milliards de centimes, ni le patron de Bellat qui a remis 5 milliards de centimes ni d'ailleurs Said Hicham, un citoyen qui avait remis 10 millions de centimes». Il a reconnu avoir mis à la disposition de la direction de la campagne les locaux loués préalablement par le Groupe Etrhb. Il a également déclaré avoir «reçu 19,6 milliards de centimes au niveau du siège du groupe transférés depuis la direction de la campagne pour des raisons sécuritaires à la demande de Saïd Bouteflika». Il avoue qu'il ne reste que 13 milliards de centimes placés dans un coffre-fort, rappelant qu'il avait pris le soin de déduire son dû correspondant à la location des locaux de son groupe.

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