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Amar Saâdani déclare que le Sahara est marocain

L’allié imprévu du royaume

Non seulement, Saâdani vient de renier la doxa de son parti, le FLN, plus grave encore, il va à l’encontre de la politique étrangère de son pays.

De sa retraite dorée à Paris, Amar Saâdani vient de commettre une curieuse tirade contre le Sahara occidental. Avec une désarmante légèreté, l’ancien président de l’APN s’est exprimé sur un dossier très sensible. «En vérité, je considère, d’un point de vue historique, que le Sahara [occidental, Ndlr] est marocain et rien d’autre», a soutenu, sans sourciller, Saâdani dans un entretien qu’il a accordé avant- hier, le 17 octobre, au journal on-line TSA. Saâdani a ajouté avec l’aplomb d’un historien accompli que la région avait été «enlevée au Maroc au congrès de Berlin. Aussi, je pense que l’Algérie a versé pendant cinquante ans des sommes faramineuses à ce qui est appelé le Polisario et cette organisation n’a rien fait et n’est pas parvenue à sortir de l’impasse». Rien que ça. Le Maroc n’espérait pas trouver cet allié imprévu qui de plus était le secrétaire général du FLN, un parti abreuvé aux principes du droit des peuples à l’autodétermination et l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme. Prolifique dans son nouveau rôle « d’analyste » éclairé sur les enjeux géopolitiques régionaux, il s’arroge même le droit d’éclairer la diplomatie algérienne. « La relation entre l’Algérie et le Maroc est plus grande que cette question. Je pense que la conjoncture est favorable. Il y a l’élection d’un nouveau président et le changement de système en Tunisie. L’Algérie se dirige vers une élection et un changement de système. La Libye aussi vit une transformation », soutient l’ancien secrétaire général du FLN. Non seulement, Saâdani vient de renier la doxa de son parti, plus grave encore, il va à l’encontre de la politique étrangère de son pays. Bien sûr que la question du Sahara occidental doit trouver une solution, mais cela ne signifie pas qu’il faut s’aligner sur celles dictées par le Makhzen et Paris. C’est en exerçant son droit à l’autodétermination que l’Algérie est née et c’est en défendant le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation qu’elle s’aligne sur la légalité internationale. Deux principes que n’acceptera jamais le Royaume chérifien qui, lui, fait valoir de vagues «droits historiques». Un droit qui l’autorise à revendiquer la Mauritanie, une bonne partie du territoire algérien et ceux du Mali. toute la Mauritanie et une bonne partie du territoire algérien et malien.
Les propos de Saâdani qui a occupé les fonctions de troisième homme de l’Etat algérien, ne semblent pas innocents. Ils ne relèvent pas d’un manque de discernement, mais d’une prise de position claire et sans ambiguïté à l’encontre de la politique étrangère de l’Algérie.
Ni le contexte médiatique ni les conditions politiques du pays, encore moins la situation régionale, n’imposent un pareil sujet. Pourquoi alors aborder cette question en ce moment précis ? L’ancien secrétaire général du FLN cherche-t-il une diversion ? Au profit de qui ? Ces interrogations méritent d’être posées et doivent recevoir des réponses.
Sur cette question précise, Amar Saâdani n’est pas à sa première «bourde». Invité à s’exprimer sur le dossier sahraoui, en novembre 2015, Saâdani a laissé planer le doute allant jusqu’à sous-entendre un reniement de cette cause sacrée pour l’Algérie. Pour le désavouer publiquement, le président déchu Abdelaziz Bouteflika avait reçu à Alger, le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed Abdelaziz, secrétaire général du Front Polisario. Mais voilà que Saâdani récidive. Sera-t-il rappelé à l’ordre ? 

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