Les autorités passent à autre chose

Au lieu de dépenser de l'argent pour se débarrasser de l'argent, les autorités de la wilaya de Tizi-Ouzou passent carrément à une autre solution, plus efficace et plus rentable, au problème récurrent de la non-disponibilité des centres d'enfouissement technique (CET). Se débarrasser des déchets ménagers et industriels a longtemps été le souci majeur des collectivités locales à cause d'abord du gel des chantiers de réalisation de plusieurs CET à travers les communes et de la saturation de l'unique site de la wilaya qui accueille à lui seul, les résidus de 36 communes. Ce dernier ne peut plus débarrasser l'espace public de ces décharges qui s'entassent dans les quartiers et les villages. Ce qui fait que la situation actuelle prend les allures d'un véritable problème de salubrité et de santé publique. Aussi, au lieu de tourner en rond dans le cercle vicieux des projets de CET bloqués, tantôt à cause des oppositions, tantôt à cause de l'indisponibilité des terrains, les autorités passent complètement à autre chose, en prévoyant la réalisation d'unités de traitement de déchets. La différence est capitale à maints égards, car ces derniers permettront non seulement de récupérer les déchets mais aussi de permettre leur transformation. Les unités de transformation ne serviront plus au stockage passif des résidus mais plutôt à leur transformation via le développement des entreprises de recyclage. Cette nouvelle stratégie permettra ainsi de rentabiliser ce potentiel, au lieu de laisser se saturer le principal centre d'enfouissement technique d'Oued Fali.
Deux nouveautés sont annoncées dans ce chapitre, à savoir l'extension du CET d'Oued Fali ainsi que le dégel de plusieurs CET à travers les communes mais sous forme d'unités de transformation de déchets et non sous la forme ancienne et dépassée des centres d'enfouissement qui représentaient une véritable menace sur l'environnement.
En effet, dans cette optique, un deuxième espace de trois hectares vient d'être récupéré au niveau du CET d'Oued Fali. L'étude de réalisation est achevée et les travaux, d'un délai estimé à six mois, démarreront incessamment.
L'étude aura ainsi pris en considération la nécessité de protéger le sol et les nappes phréatiques situées sous ce terrain connu, notamment, pour son instabilité.
La deuxième nouveauté est le dégel de plusieurs projets de réalisation de centres d'enfouissement technique à travers les communes. Ajournés à cause de l'indisponibilité des terrains pour certains et des oppositions pour d'autres, ces projets sont ainsi ressortis des tiroirs sous une nouvelle forme plus adaptée aux exigences environnementales d'une part et des besoins exprimés par les populations locales d'autre part. Ces derniers seront en effet, réalisés sous l'aspect d'unités de transformation permettant la récupération des déchets et leur rentabilisation financière au lieu de les laisser s'entasser ou de les enfouir dans le sous-sol avec les conséquences connues sur l'environnement et, par voie de conséquence, sur la santé publique.
Sont concernés par le dégel, le Centre d'enfouissement technique de Boubhir dans la daïra de Bouzeguène qui a souffert durant plusieurs années d'un conflit ouvert entre les agriculteurs et les services concernés. Ce dernier sera donc réalisé sous forme d'unité de transformation sur un terrain qui ne présente aucune menace sur l'environnement ni sur les populations ni sur leurs activités.
D'autres unités de transformation vont aussi être lancées à la place des CET dans les communes d'Aït Mahmoud, à Béni Douala, Mizrana, sur le littoral et à Aït Yahia. Ces projets permettront, ainsi, sans nul doute, une amélioration notable dans la qualité de vie des populations locales, en attendant des solutions similaires aux autres CET saturés, notamment à Draâ El Mizan et à Ouacifs.