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Bouira

Le lait en sachet se fait rare

Même quand il est disponible, les commerçants le cèdent en recourant à la vente concomitante.

À l'occasion de la foire de l'agriculture qu'avait abritée la salle OMS communale, le wali de Bouira avait fait part de son mécontentement auprès du directeur régional du groupe Giplait, ex-Onalait. «Au lieu de venit investir ici à Bouira vous nous avez leurré avec vos deux points de vente à Bouira et Aïn Bessem.» Pour la précision, ces deux points ont fini par rendre l'âme surtout qu'ils étaient des foyers à Covid-19 en raison des chaînes et bousculades pour un sachet de lait à 25 DA. Si pour le mois de Ramadhan, la rareté du lait en sachet semblait être justifiée par la forte demande, en raison des entremets et des flans qui garnissaient les tables, aujourd'hui rien n'explique pourquoi le lait reste introuvable. Même quand il est disponible, les commerçants le cèdent en recourant à la vente concomitante. En plus de trois sachets, le client est prié de prendre soit un sachet de lait de vache à 50 DA ou un sachet de «Cherbet», ou de lait caillé. La wilaya de Bouira connaît une crise sans pareille sur le lait. Quand il est disponible à des heures précises de la journée, il est vendu au compte-gouttes et quelquefois sous le comptoir. La cause essentielle de cette pénurie reste la faiblesse de la production face à une demande de plus en plus grandissante et surtout le monopole sur le produit détenu par un commerçant depuis des années. Ce constat révèle un paradoxe et des interrogations. Il y a quelques années, les services agricoles vantaient les mérites de la wilaya et son projet d'être un bassin laitier national. On parlait par le passé de 69 000 têtes ovines dont 39 000 vaches laitières. Côté production, on annonçait 70 millions de litres collectés contre 40 millions en 2008. Cette performance a été obtenue grâce au programme étatique de soutien à la filière lait, estimait un responsable du secteur «les agriculteurs et les éleveurs n'hésitent pas à se convertir dans l'élevage bovin». Cette option est expliquée par le montant de la subvention octroyée pour l'acquisition d'une vache, estimée à 60 000 DA, au moment où les opérations d'aménagement d'une étable bénéficient d'un soutien de 500 000 DA. La filière qui donnait des signes positifs a vite rechuté suite aux maladies à répétition qui ont affecté le cheptel. La fièvre aphteuse était constatée dans la région de Taghzout puis Aghbalou, mais elle a vite été circonscrite et éliminée. L'autre cause de ce manque sensible reste l'anarchie qui règne dans la filière du lait en général. Un expert disait à ce propos: «La problématique du lait n'échappe pas au fait que cette filière, comme toutes les autres, est entretenue, par la pression du consommateur, dans un sous-développement socio-économique, aux dépens du Trésor public.» Dans son analyse, le spécialiste précise: «Par rapport aux dérivés, en l'occurrence les yaourts et crèmes dessert, les fabricants se sont mis de la partie en s'impliquant dans les dispositifs d'aides à l'emploi en important et fournissant aux agriculteurs des vaches pour récupérer le lait, faisant payer au consommateur l'archaïsme de la mesure, la filière dans laquelle ils ont investi, au lieu de développer eux-mêmes des fermes d'élevage performantes qui auraient pu leur permettre de générer des produits trois fois moins chers, en faveur du consommateur». Comme chacun le sait, la wilaya de Bouira est alimentée depuis les unités de Draâ Ben Khedda et de Boudouaou et une unité installée à Aïn Lahdjar. Un investisseur projette aussi de réaliser une unité sur la zone industrielle de Sidi Khaled à la condition de lui octroyer un terrain. La production réservée à la wilaya de Bouira avoisine les 25%. Quatre petites unités ont été lancées localement. Leurs capacités de production et la qualité de leurs produits ne résolvent pas le dilemme du lait. Malgré cette situation et malgré l'engagement pris en 2009 par la direction des services agricoles d'aider un investisseur de la région de Taghzout, ce dernier attend, depuis, un dénouement à sa demande. Voilà ce que déclarait l'ancien directeur du secteur en 2015: «... quelque 64 unités d'élevage bovin de la wilaya, sur les 621 existantes ont bénéficié de nouveaux équipements. Ce sont tous ces facteurs réunis qui ont donné une forte impulsion au secteur de la production de lait à Bouira, dont l'objectif à terme, est de devenir un bassin laitier qui compte à l'échelle nationale...» la réalité est qu'aujourd'hui se procurer un sachet de lait relève de l'exploit.

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