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Centre de recherches anthropologiques et sociales d'Oran

Le graffiti et le Hirak en débat

Le numéro aspire à engager les chercheurs à interroger les points aveugles dans la recherche, en prenant de la distance avec les «émotions politiques».

Phénomène social, le graffiti constituera le sujet principal posé avec acuité, par les chercheurs du centre des recherches anthropologiques, sociales et culturelles d'Oran, le Crasc, ainsi que par la revue Insaniyat, éditée par la même institution. Les débats seront animés par des spécialistes, à l'instar du professeur Karim Ouaras, de l'université d'Oran 2/ Crasc/ Cema et la modératrice, Khaoula Taleb Ibrahimi, de l'université d'Alger. Celle-ci se donne pour objectif d'explorer la pratique du graffiti, qui est longtemps considéré comme un simple gribouillage ou encore un simple exutoire dans les espaces publics nord-africains. «Cette pratique socio-langagière est restée, relativement marginale dans la littérature scientifique relevant de cette aire géographique», souligne le document du Crasc, expliquant que «la pratique du graffiti fait l'objet d'un intérêt scientifique croissant, ailleurs». «Elle demeure incomprise et insaisissable dans le contexte nord-africain», ajoute le même document, soulignant que «ceci se vérifie du fait qu'elle n'a pas été suffisamment étudiée, du point de vue des procédés et des stratégies qu'elle convoque et des contenus qu'elle mobilise dans l'espace public». Un graffiti est un art et une inscription exécutée sur une surface. On en retrouve un peu partout dans les villes, qui accueillent, pourtant, une quantité extraordinaire de graffitis atypiques et créatifs, qui mixent revendications sociales et politiques, auxquels on peut adjoindre, dans une définition élargie du graffiti, l'affiche. La même rencontre, qui aura lieu aujourd'hui au Crasc, abordera le Hirak. «Le Hirak est à analyser comme un marqueur sociologique et anthropologique dans le rapport des Algériens avec leurs institutions et un fait politique s'inscrivant dans le processus des bouleversements et des recompositions que vit le pays depuis les événements d'octobre 1988», a-t-on relevé du document du Crasc, soulignant que «l'objectif de ce numéro d'Insaniyat est double». Il s'agit, d'une part, de «dégager les premiers enseignements en rapport avec l'originalité», réelle ou supposée, de cette «révolution» citoyenne et d'autre part, de réfléchir sur les conditions de sa constitution, son organisation et ses répertoires d'actions», mise-t-on. In fine, le numéro aspire, également, à engager les chercheurs à interroger «les points aveugles» dans ce domaine de la recherche, tout en prenant de la distance avec les «émotions politiques» (Braud, 1996), objectif ardu, s'agissant du Hirak, mouvement aux contours encore flous et dont la dynamique, multiforme, est toujours en cours. L'ouverture du numéro à une investigation large, a permis de recevoir de nombreux articles d'Algérie et de l'étranger, s'articulant autour de plusieurs objets, réunis en deux volumes: «Histoire, reconnaissance et institutions» et «Discours et acteurs». En fait, cette livraison d'Insaniyat vient combler cette lacune, en répondant à l'urgence d'examiner en profondeur ce phénomène langagier, qui constitue l'une des expressions effectives des mutations linguistiques, culturelles et socio-spatiales en Afrique du Nord, tout en mettant en lumière les recherches locales émergeant dans ce domaine.

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