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Célébration assourdissante du Mawlid Ennabaoui à Béjaïa

La nuit du pétard

Les Béjaouis tournent le dos aux idées salafistes. La nuit du Mawlid Ennabaoui a été exceptionnellement festive. Mais à quel prix?

Comme dans toutes les régions d'Algérie, la célébration du «Mouloud», l'anniversaire de la naissance du prophète Mohamed (Qsssl), s'est singularisée, cette année, à Béjaïa, par une activité commerciale intense, la veille, et une nuit de pétards assourdissants. La nuit du Mawlid Ennabaoui a été exceptionnellement festive.
Si, dans les villages, la tradition s'est maintenue, dans les villes, la célébration s'est singularisée par une fièvre acheteuse jamais connue dans le passé à l'occasion de cette fête traditionnelle, en passe de détrôner, en la matière, les autres fêtes religieuses.
La veille, les commerces informels ont poussé comme des champignons, proposant divers articles aux consommateurs, qui, dans un élan festif, ne comptent plus leurs sous. Sur les boulevards, dans les marchés, les pétards, les jouets et autres accessoires de circonstance étaient les plus en vue sur les étals et les plus vendus.
Le beau temps aidant, les familles sont sorties pour dépenser sans compter. Signe d'une aisance financière? On est tenté de le croire. Finalement, le pouvoir d'achat n'est pas aussi faible qu'on veut le faire croire puisqu'on arrive à s'offrir des produits éphémères, qui ne durent que le temps d'une journée festive.
À Béjaïa, la célébration a été festive à plus d'un titre. Si, d'un côté, beaucoup d'observateurs voient en cela un signe de l'évolution des mentalités religieuses, qui se démarquent, pour ainsi dire, de la mouvance salafiste, qui interdit tout geste festif durant le Mawlid Ennabaoui, d'autres s'interrogent sur le regain des activités informelles sous l'oeil vigilant des services de sécurité. Veut-on décompresser un peu la tension sociale en se faisant aussi laxiste que possible? C'est probablement le cas, lorsqu'on sait que le pétard, interdit, a fait ravage toute la nuit après avoir dominé les achats de l'après-midi.
Ainsi, le commerce du pétard s'est trouvé florissant à l'occasion, offrant à de nom-
breux jeunes revendeurs, dans les rues, la possibilité de gagner quelques sous dans cet environnement de crise de l'emploi. Il s'agit d'une situation qui se reproduit à chaque célébration des fêtes religieuses. Et c'est le tintamarre des explosions de pétards à chaque coin de rue et durant toute la nuit. Cela a fortement «pété» toute la nuit, fait remarquer le commerçant du coin, qui remet déjà le reste des pétards invendus sur son étal. «Ils ont tout fait péter, hier, alors ils vont revenir forcément», fait-il remarquer de par son expérience.
Cette année, on n'a pas beaucoup entendu parler de circoncision des enfants à l'occasion du «Mouloud». Ce qui se faisait par groupe, comme il a été observé dans le passé, n'était pas de mise cette année.

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