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Hauts lieux de la révolution algérienne

Ils ont profané nos massifs montagneux

Les événements tragiques qui viennent d’endeuiller notre pays et blessé profondément les Algériens, à commencer par l’auteur de cette modeste tribune, atteints dans leur amour-propre, se distinguent par le fait que leurs auteurs se sont attaqués délibérément à la vie.

Détruire, terroriser, déstabiliser et semer la discorde, c'est, à ne pas en douter, le but recherché par cette poignée de criminels qui viennent de commettre à l'encontre de notre pays un écocide et un génocide, deux crimes imprescriptibles.
En commettant ces agressions criminelles qui n'ont rien à envier, en termes de niveau de barbarie, à celles commises en leur temps par l'armée coloniale française, les acteurs et les commanditaires qui ont orchestré et planifié ces agressions injustifiables ayant visé les massifs montagneux du nord du pays, avec une intensité particulière réservée au Djurdjura, ce lieu chargé de symboles et de douloureux souvenirs datant de la période coloniale, ont tablé sur une médiatisation amplifiée par les réseaux sociaux pour terroriser le peuple algérien.
Il reste cette question fondamentale qui ne cesse de me turlupiner depuis: en quoi le majestueux olivier, arbre emblématique de l'Atlas tellien, souvent plusieurs fois centenaire, le figuier, le caroubier, l'églantier... dont le seul tort serait de produire des fruits pour perpétuer la vie dans cet écosystème rescapé du napalm colonial et les essences forestières que ces criminels ont exécuté froidement et atrocement, par le feu, seraient-ils responsables de quoi que ce soit? Quant aux paisibles résidents ou aux jeunes militaires, les volontaires (je pense particulièrement à cette jeune dame décédée en sauvant toute une famille), ces criminels semblent se dédouaner en se disant avec désinvolture: «Ils n'avaient qu'à ne pas être là surtout pour éteindre le feu qu'ils viennent d'allumer!»
Il faut se garder de qualifier ces mercenaires et leurs commanditaires, d'égarés, de simples d'esprit ou d'obsédés pyromanes, de chômeurs en quête de subsides, ce qui équivaudrait à leur accorder des circonstances atténuantes. C'est sans état d'âme qu'ils ont mis à exécution leur plan pour ôter la vie et détruire lâchement un biotope qui a mis des millions d'années à se former, lâcheté, monnaie abondante que se partagent allégrement les commanditaires tapis dans les pays pour le moins que l'on puisse dire, hostiles au nôtre, aspirant à vivre et à exercer pleinement sa souveraineté.
Pour éclairer le président
Chacun de nos concitoyens patriotes doit de se rappeler une page de l'histoire récente de notre pays, ce joyau de la nature, que cette horde de mercenaires viennent d'agresser sauvagement pour y semer la mort et la désolation, afin d'éclairer le présent car il y a, peu ou prou, indéniablement un lien de causalité entre le niveau de développement de notre pays et les 132 années de colonisation française.
Ceci dit, il ne s'agit pas pour moi de justifier la situation de sous-développement actuelle du pays, mais d'expliciter et de rappeler que la France coloniale a de tout temps agi par tous les moyens (diplomatique, politique économique) pour entraver la reconstruction du pays. Elle n'a pas hésité à offrir, au nom de la sacro-sainte liberté d'expression, gîte, couvert et protection à des propagandistes recrutés parmi des frustrés qui agissent pour dénigrer systématiquement et de manière éhontée toutes les réalisations du pays et semer la haine et la discorde parmi le peuple. Une aubaine pour les nostalgiques de l'Algérie française et de leurs auxiliaires, qui n'ont toujours pas digéré l'indépendance de l'Algérie, saisissent pour continuer à déverser abondamment leur fiel sur notre peuple.
En 1830, les êtres humains vivant paisiblement du fruit de leur labeur, en symbiose avec le biotope qui les a vus naître ont été surpris par une déferlante d'envahisseurs qui avait débarqué à Sidi Fredj ex-Sidi (Ferruch) pour leur apporter, arguaient-ils, par charité chrétienne, la civilisation et le progrès. Ces autoproclamés civilisateurs lourdement armés, que personne n'a sollicités ni invités, autrement dit des intrus, venus conquérir, par les armes ce magnifique pays aux richesses naturelles insoupçonnées, avaient rencontré au fur et à mesure de leur inexorable et ravageuse conquête et de spoliations territoriales, une farouche résistance.
Ces indigènes, comprendre sauvages, (c'est ainsi que ces envahisseurs désignaient nos aïeux, ces hommes libres), armés de leur courage et d'esprit de sacrifice, sont venus à bout d'une colonisation barbare et génocidaire. Ces indigènes, des femmes et des hommes de tous âges qui ne se connaissaient pas forcément mais partageant des valeurs communes d'humanité, de solidarité, d'entraide... au nom du bon voisinage, avaient volontairement décidé de consentir le sacrifice suprême pour chasser cet intrus et permettre aux survivants de vivre dans la dignité, leur culture et dans le pays de leurs ancêtres.
Ce pays, une méga fresque ciselée par la nature et par l'action de ses habitants, durant des millénaires, que nos braves avaient arraché de haute lutte à l'impérialisme français, ils l'ont appelé Algérie, habitée désormais par des citoyens à part entière débarrassés à jamais du monstrueux Code de l'indigénat.
Solidarité: cinglante réponse du peuple
Ce joyau de la nature que nos braves indigènes, sans courber l'échine, toujours debouts étant leur devise, ont reconquis et doté de tous les attributs d'un État libre et indépendant dont des frontières immuables tracées par des rivières de sang mêlé de nos combattants tombés au champ d'honneur, sont consignées dans un document officiel et enregistrées au niveau de la Cour internationale de la Haye. Et dire que le pouvoir colonial avait tout fait pour amputer le pays du Sahara algérien, entreprise diabolique que nos braves et courageux combattants, malgré le déluge de feu et de bombes qui s'abattait quotidiennement et en continu sur eux, ont catégoriquement rejeté la demande. Pour eux, l'Algérie, une et indivisible est non négociable.
Comme toujours et égal à lui-même, le peuple algérien, fidèle à ses valeurs ancestrales constituant le socle de notre vivre ensemble, tout en déjouant le diabolique plan de déstabilisation du pays ourdi par une poignée de criminels afin d'empêcher son développement pour le bien-être de la population, s'est mobilisé spontanément comme un seul homme pour porter secours, consoler et soutenir, sans compter les compatriotes éplorés et sinistrés.
Par cette grandiose et admirable mobilisation, dont les Algériens ont le secret, qui rassure et fait chaud au coeur, le peuple a clairement signifié à ces criminels que l'unité du pays n'est pas négociable. Comme toujours, les ressorts de la solidarité, de l'entraide et du volontariat-bénévolat, des valeurs précieuses que partagent sans compter les Algériens et qui l'ont aidé à surmonter des situations autrement plus tragiques, telles la décennie noire, a admirablement fonctionné, contrariant ainsi les pronostics de ces criminels qui escomptaient voir le pays som-
brer dans le chaos, voire la guerre civile.
Il est heureux de constater qu'à chaque fois que le pays est touché dramatiquement, les liens qui nous unissent en sortaient toujours consolidés. Il est toujours, utile de rappeler à ces faiseurs de malheurs qui agissent lâchement pour le compte de leurs mentors, moyennant quelques subsides, le peuple algérien assure que le «virus du patriotisme» dont les stratèges de la colonisation prédisaient déjà sa disparition avec les porteurs des djebels, comprendre nos combattants, est endémique en Algérie, qu'il se transmet de génération en génération et se réactive spontanément dès que le pays le commande. J'en veux pour preuve, s'il le faut, les innombrables mobilisations spontanées et volontaires de nos compatriotes pour protéger et défendre collectivement la patrie ou pour venir en aide à une région touchée par une catastrophe d'origine naturelle ou criminelle.
En voici quelques-unes qui ont marqué de manière indélébile notre Histoire récente: en 1954 pour chasser les colonialistes et libérer le pays, en 1962 avec le fameux «7 ans ça
suffit», en 1963 pour mettre hors de nos frontières l'agresseur marocain, le mouvement citoyen de février 2019 qui a mis fin à un règne despotique et prédateur de 20 ans et signifier à qui veut l'entendre que le peuple algérien ne supporte pas l'humiliation d'où qu'elle vienne. Et la liste est loin d'être exhaustive.
Du respect pour les victimes
Hélas, pendant que le peuple algérien découvre, le coeur serré, le désastre que ces criminels ont fait subir à nos montagnes et à leurs paisibles habitants, il se trouve des personnes très médiatiques qui s'évertuent à dérouler leur argumentaire surréaliste pour expliquer voire justifier les agressions violentes, criminelles et barbares dont a fait l'objet notre pays.
Tout en éludant, bien entendu, la question de fond ils se gardent de se démarquer, de les condamner et n'hésitent pas à rejeter la responsabilité sur l'autre par pur calcul politicien. Tout un chacun, sauf les criminels, sait que le deuil impose de la retenue et du respect pour les morts, pour les brûlés qui souffrent dans leur chair et à leurs proches parmi lesquels tout le peuple algérien meurtri.
À défaut d'avancer des arguments étayés par des faits vérifiables, concrets, accessibles, pour expliquer et expliciter une situation, un évènement, certaines «personnalités» médiatiques n'hésitent pas à accuser les responsables en charge des affaires de l'État, d'instrumentaliser les évènements pour cacher leurs insuffisances et se dédouaner, en invoquant des ennemis intérieurs et extérieurs. C'est admis et de bonne guerre que pour exister il faut démolir l'Autre. Seulement, là où le bât blesse c'est qu'au lieu de porter la contradiction argumentée pour démolir son adversaire, ces dernières n'hésitent pas à rejeter en bloc sans discernement tout ce que dit l'Autre.
C'est la stratégie adoptée par ceux qui n'ont pas d'arguments solides à vendre à leur public cible, qui ont pour principe immuable de pratiquer de l'anti sans se soucier des conséquences dramatiques que cela peut entraîner à court et moyen terme. Les incendies de forêt qui ont endeuillé notre peuple, en sont un exemple parlant. C'est d'une communication objective, honnête et responsable que tout citoyen éploré est en droit d'attendre afin de comprendre et atténuer sa douleur.

Mahmoud CHABANE

De Quoi j'me Mêle

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