Demandes en nature
Le défunt accidenté narre l’histoire d’un frère d’une victime d’un stupide et mortel accident de la circulation, appelé à la barre en vue de l’entendre réclamer les dommages et intérêts. On jugeait un inculpé d’homicide in … volontaire. La victime a succombé aux blessures à la tête, à la suite d’un malheureux sinistre ayant eu lieu dans les environs de l’entrée du village. À un moment donné, le président de la section correctionnelle du tribunal avait invité le frère du mort, à la barre pour d’éventuelles demandes en dommages et intérêts. L’ayant –droit n’était autre que le frère ainé de la victime qui avait été écrasé par une fourgonnette lequel s’adonnait à des manœuvres pour garer , alors que le malheureux Salah lisait un journal, assis sur une brique, et caché par un camion garé dans le sillage du malchanceux .
…À la question du magistrat du siège, relative aux demandes, Touhami.H. le frangin réfléchit longuement avant de s’exclamer haut et fort, surprenant ainsi, les magistrats, et le public bon enfant:
« Monsieur le président, vous me demandez le prix de mon cher frère ? Qu’en sais-je moi ? Je suis désolé de ne pas être capable, de vous évaluer la valeur de mon frangin ! Sincèrement, j’en suis vraiment incapable !
—Et pourtant, il va falloir que vous me fixiez une somme. Dites toujours ; le tribunal appréciera durant les délibérations ! » clame le juge, calmement et surtout sans dramatiser sur le temps qui ss’écoule, le rôle de cette journée étant monstrueux. L’homme mit la main gauche sous le menton, réfléchit quinze secondes, et déclara d’une voix mesurée et sûre :
— « Ecoutez, monsieur le président, Amir.D. Est mort des suites du choc avec la fourgonnette. Alors, je réclame à titre de dommages et intérêts, une . . . fourgonnette ! Voilà, cc’est simple ! » Des murmures s’élevèrent dans la salle d’audience, où il était rare que l’on entende de pareilles demandes ! Le président transcrit quelques mots dont on ne saura jamais quoi, puis invita le conseil de l’inculpé à plaider sans faire de commentaire, sur la sortie du frère de la victime. Sacrés ayants-droit ! On apprendra plus tard que le président a accordé à l’ayant-droit, une somme, et pas le fourgon proposé quelques minutes plus tôt…