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Arslan Chikhaoui, géopolitologue, à L’Expression

«Une visite hautement stratégique»

Expert en Relations internationales et du comité d'experts ‘Track-2' du système des Nations unies, Dr. Arslan Chikhaoui, nous explique dans cet entretien, les bénéfices qu'en tirent l'Algérie, l'Afrique du Sud et l'ensemble du continent du renforcement de l'axe Alger-Pretoria.

 

L'Expression: Que peut signifier la visite du président Ramaphosa en Algérie?
Dr. Arslan Chikhaoui: Cette visite est empreinte d'une dimension hautement stratégique du fait que les deux pays observent des positions de principe immuables sur le plan international liées au non-alignement, à la défense des droits des peuples à leur autodétermination (cas du Sahara occidental et de la Palestine), au respect du droit international et surtout à la résolution des conflits d'intensités variables qui minent, notamment la stabilité du continent africain et ce par des solutions politiques de dialogue inclusif et de concorde. Par voie de conséquence, c'est la position géostratégique des deux pays comme tandem pivot au sein de l'Union africaine qui sera consolidé. Ces deux grands pays, qui entretiennent des relations historiques, veulent conjuguer leurs efforts diplomatiques pour constituer le moteur de l'Union africaine.
Que pourrait apporter le poids économique des deux pays au continent?
Il est clair qu'aussi bien l'Afrique du Sud que l'Algérie, sont deux pays émergents qui s'émancipent économiquement pour faire face à cette nouvelle ère multipolaire où la compétition pour la conquête des espaces géoéconomiques est intense. Face à l'émergence de puissants acteurs économiques, comme par exemple la Chine, les États-Unis, la Turquie ou encore l'Inde sur le continent, l'enjeu majeur pour les États africains est de diversifier leurs partenariats avec les pays qui souhaitent investir dans le développement durable. En ce sens, aussi bien Pretoria qu'Alger souhaitent insuffler une nouvelle dynamique au partenariat économique et développer des opportunités d'investissement et le renforcement des échanges commerciaux, dans le cadre de la zone de libre-échange continentale, la Zlecaf. En cela, les économies de ces deux pays peuvent jouer un rôle de locomotive dans l'intégration afro-africaine.

Au plan de la sécurité, dans quelle mesure, les deux pays peuvent coordonner, sachant les grandes distances qui les séparent?
Sur le plan du partenariat dans le domaine de la lutte contre les fléaux malveillants dans l'espace sahélo-saharien, selon nombre d'observateurs, l'Afrique du Sud pourrait soutenir des actions de solidarité économique. Cette solidarité que l'Algérie a initiée, est basée sur un principe: la sécurité exige des conditions qui vont au-delà des seuls moyens sécuritaires et diplomatiques, qui sont évidemment cruciaux pour désamorcer ou anticiper les conflits.
Les leviers sécuritaires n'ont pas vraiment vocation à remédier à l'étiologie des conflits qui sont, dans une large mesure, en lien direct avec le développement économique. Il est utile de rappeler dans ce contexte que l'Algérie a annulé la dette de 14 pays africains, d'une valeur de 3,5 milliards d'USD, pour raison humanitaire. Une myriade de mégaprojets ont été également initiés, à l'image de la route transsaharienne sur l'axe Alger-Lagos et les projets de la Trans-Saharan Gas-Pipeline et de la dorsale transsaharienne à fibre optique. Les bouleversements sociopolitiques que subit le continent et ses sous-régions, dénotent que les élites gouvernantes seront de plus en plus réticentes à se consacrer à favoriser la coopération avec le Nord mais plutôt à se concentrer sur le développement Sud-Sud. Aussi bien la Chine, la Turquie que l'Inde, contribueront incontestablement au renouvellement et au développement des infrastructures dans la région. En partie entraînée par des investissements importants et la demande croissante en provenance des pays du Brics et du CCG, les entreprises d'Afrique du Nord seront au centre du développement de nouveaux liens régionaux.
Par conséquent, la rive sud de la Méditerranée se positionnera comme une passerelle clé à la croissance rapide des marchés émergents en Amérique latine, en Asie et en Afrique du Nord et subsaharienne. Sans nul doute, l'Afrique deviendra l'histoire de la croissance surprise des deux prochaines décennies. 

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