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Sergueï Lavrov en Algérie

Une visite en toute «amitié»

Les poignées de main entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue Ramtane Lamamra ont été scrutées de près du côté de Bruxelles. Et même d’ailleurs.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a effectué, mardi 10 mai, une visite à Alger, sur invitation de son homologue Ramtane Lamara. Accueilli par le président Tebboune, le chef de la diplomatie russe a pu vérifier l'excellence des rapports entretenus par Alger et Moscou, alors que se joue une lutte d'influence avec les pays occidentaux qui s'efforcent de trouver des sources d'énergie alternatives à la suite de la crise ukrainienne. Lors de leurs entretiens, le ministre russe a transmis une invitation au président de la République Abdelmadjid Tebboune, une invitation de son homologue russe, Vladimir Poutine, à visiter Moscou. Une visite prévue en janvier 2020 avant d'être reportée en raison de la pandémie de coronavirus. La visite à Alger de Sergueï Lavrov a permis de renforcer le partenariat stratégique. Sergueï Lavrov a affirmé la détermination de l'Algérie et de la Russie à renforcer leur coopération à travers la signature «d'un nouveau document» qui servira de base aux relations bilatérales. La Déclaration de Coopération stratégique, signée entre les deux pays en 2001, constitue «le fondement des relations bilatérales et nous avons réaffirmé, aujourd'hui, l'importance de l'action commune pour renforcer la coopération bilatérale à la faveur de la signature d'un nouveau document qui servira de base à ces relations», a rappelé Sergueï Lavrov. Ce qui témoigne de la profondeur stratégique des relations entre Alger et Moscou.
Outre le maintien du partenariat avec Alger et la réaffirmation des alliances dans le contexte actuel, plusieurs dossiers ont été abordés à l'occasion, à l'instar de la situation en Libye, au Sahel, au Sahara et en Syrie, ainsi que la crise russo-ukrainienne, le terrorisme et l'évolution de la situation pétrolière mondiale. Certes, les deux pays ne sont évidemment pas dans la même situation. Si la Russie se trouve, aujourd'hui, totalement isolée et mise au ban des nations à la fois par l'ONU, mais d'une manière générale par les Européens et les Etats-Unis -une situation que l'Algérie a vécu lors de la décennie noire lors de l'embargo imposé par les pays occidentaux sur la vente d'armes à l'Algérie- l'Algérie tente de diversifier son économie. D'où l'intérêt pour Alger et Moscou à renforcer leurs relations. En effet, si la Russie restera un acteur stratégique global, l'Algérie, elle, ambitionne d'être un acteur régional. Deux alliés ayant au moins un point commun: deux grands exportateurs de gaz. À eux deux, ils fournissent 58% du gaz consommé en Europe: 11% pour l'Algérie contre 47% pour la Russie. D'un côté, la Russie, un pays dont l'Europe rêve de se passer pour son approvisionnement en énergie. De l'autre, l'Algérie, de plus en plus courtisée par cette même Europe car riche, elle aussi, en gaz et pétrole. Autant dire que les poignées de main entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue algérien Ramtane Lamamra ont été scrutées de près du côté de Bruxelles. Et même d'ailleurs. En effet, la visite de Sergueï Lavrov intervient alors que les pays européens cherchent à se passer du gaz russe. Sur ce point, la convergence est totale. Le chef de la diplomatie russe a déclaré que les deux pays ont la même position quant au marché gazier et ce, dans le cadre du Forum des pays exportateurs du gaz dont ils sont membres. «Nous avons une position unifiée avec l'Algérie dans le cadre des pays exportateurs du gaz conformément aux conventions précédentes. Et ça sera le cas dans le futur», a-t-il souligné. Sur le plan économique et commerciale, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 3 milliards USD l'année dernière. Peu pour deux pays qui comptent célébrer le 60e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. Les entreprises russes rechignent à s'engager et à mettre en oeuvre des investissements diversifiés et productifs en Algérie, même si de nouveaux domaines de coopération sont envisagés dans le secteur de la construction, la modernisation des ports et le transport ferroviaire. Gageons qu' aux yeux de la Russie, notamment avec la signature du partenariat stratégique, l'Algérie ne demeurera pas seulement un très bon client pour ses livraisons d'armes et son industrie militaire.

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