Une tragédie au quotidien

Les bilans successifs, hebdomadaires, notamment de la Gendarmerie nationale viennent nous rappeler à chaque fois que le terrorisme routier fait des ravages. Des dégâts humains irréparables. Les morts se comptent par dizaines chaque semaine. Une tragédie au quotidien. Les nombreux appels à la vigilance, les images insupportables d'accidents aussi spectaculaires qu'effroyables se sont avérés impuissants pour casser cette spirale meurtrière. Et ce n'est pourtant pas les campagnes de sensibilisation d'envergure, de surcroît qui ont manqué. À ce titre, il faut, en effet, rappeler celle organisée, cet été, par l'escadron territorial de sécurité routière de la Gendarmerie nationale à Zéralda (Alger) sous le slogan: «Tous concernés par la réduction des accidents de la route» dans le cadre de la mise en oeuvre du plan spécial de sécurisation de la saison estivale 2024. Cette campagne de sensibilisation visait à rappeler aux usagers de la route l'importance de respecter le Code de la route, notamment la signalisation, a consisté à assurer la présence des éléments de la gendarmerie sur le terrain pour orienter les conducteurs, notamment durant le week-end, qui enregistre un trafic routier dense sur les axes d'Alger, durant la saison estivale.
Les efforts se sont focalisés sur l'accompagnement des usagers de la route et leur sensibilisation aux répercussions des accidents de la circulation, aux dangers liés à l'excès de vitesse, aux dépassements et manoeuvres dangereuses, et au non-respect de la distance de sécurité. Les chiffres montrent que les automobilistes sont restés sourds à tous ces appels. 50 morts et 152 blessés dans 126 accidents de la route ont été relevés au courant de cette semaine, indiquait, jeudi, un bilan de la Gendarmerie nationale, soulignant que le facteur humain demeure «la principale cause de ces accidents».
L'Algérie se vide de ce qu'elle a de plus précieux: ses forces vives, ses enfants. Selon les statistiques annuelles de la direction générale de la Protection civile, les routes algériennes ont enregistré 63 697 accidents en 2023. Le nombre de décès s'élève à 1 893 et celui des blessés à 79 771. Une fin prématurée qui alimente une comptabilité macabre qui donne des sueurs froides et occasionne des traumatismes indélébiles, pour leurs proches. Comment mettre fin à cette hécatombe? Faut-il durcir encore la législation en la matière? Jeter les conducteurs délinquants en prison? Autant de questions qui montrent toute la complexité à apporter une réponse à cette tragédie au quotidien.