Liberté de culte et tolérance en Algérie
Une tradition millénaire
«L’exercice des droits et des libertés fondamentales dans notre pays est garanti par la Constitution», a souligné le ministre des Affaires religieuses, Youcef Belmehdi.
L'Algérie est une terre d'accueil et de tolérance. Toute personne qui s'y trouve peut pratiquer librement sa religion, à partir du moment où elle est exercée dans le respect de la loi. La Constitution le garantit. Ce n'est apparemment pas suffisant pour clore une fois pour toutes le débat, qui n'en est pas un, qui refait surface de façon chronique. Il y aura tout le temps quelqu'un, une pseudo ONG ou un État qui pousseront à le remettre sur le tapis. C'est le cas des États-Unis qui ont placé l'Algérie sur une liste de pays portant atteinte à la liberté religieuse.
Le ministre des Affaires religieuses a pris la parole pour tordre le cou à cette accusation injuste. La liberté de culte est «garantie» en Algérie où l'islam est religion d'État a déclaré mardi Youcef Belmehdi. «La liberté de culte est garantie dans le cadre du respect de la loi», a-t-il souligné lors d'une rencontre à laquelle participaient notamment l'archevêque d'Alger, Jean-Paul Vesco, récemment fait cardinal par le pape François, et l'ambassadeur des États-Unis à Alger, Elisabeth Moore Aubin. «L'exercice des droits et des libertés fondamentales dans notre pays est garanti par la Constitution», a précisé le ministre ajoutant que la législation algérienne s'applique «à tout citoyen résidant» dans le pays. «Elle comprend la protection des lieux de culte des différentes religions et offre une protection pénale contre toutes les formes d'agression», a indiqué le successeur de Mohamed Aïssa. Des propos qui réduisent en peau de chagrin un rapport américain qui a placé l'Algérie, sur une liste de surveillance spéciale «pour avoir commis ou toléré de graves violations de la liberté religieuse». Le gouvernement algérien «criminalise le blasphème et restreint la pratique religieuse», est-il stipulé dans un document de la commission américaine sur la liberté religieuse (Uscirf) mis à jour en octobre 2024. Les autorités continuent de fermer des églises (évangéliques, ndlr) et de poursuivre des personnes pour blasphème, prosélytisme et croyance non autorisée», est-il encore mentionné. Une diabolisation en règle. Une chasse aux sorcières qui met en exergue la totale ignorance de l'histoire de l'Algérie, de sa tolérance, de son respect, millénaire, des autres religions, qu'elle a érigée en principe au point de l'inscrire dans sa Constitution. Terre d'accueil par excellence, son ouverture d'esprit attestée, vers autrui ne date pas d'aujourd'hui. Cela remonte à la nuit des temps. En 1492, les juifs d'Espagne, persécutés sous le règne d'Isabelle la Catholique trouvent refuge en Algérie. Ils constituèrent l'une des plus importantes communautés juives d'Afrique du Nord. L'Algérie était leur pays et de tous ceux qui y ont planté leurs racines. Son histoire contemporaine cette fois-ci allait donner l'occasion de le prouver.
La guerre de Libération nationale donnera la preuve de ce qu'elle recèle comme valeurs humaines et universelles Des hommes d´église, catholiques et protestants, mais aussi de confession juive s'engageront et lutteront pour que l´Algérie soit indépendante. Monseigneur Duval en est le symbole. Archevêque d'Alger entre 1954 et 1988, il se prononcera en faveur de l'autodétermination de la population algérienne. En 1966, il optera pour la nationalité algérienne. Il décédera en 1996 et reposera à la basilique de Notre Dame-d'Afrique, de Bologhine. D'autres, et pour témoigner que les religions n´ont pas de frontières, ont donné leur vie à ce pays. Fernand Yveton fut guillotiné. Maurice Audin fut torturé à mort. Ils sont nés français dans des familles chrétiennes. Ils sont morts uniquement pour que l´Algérie soit libre. Pour sceller définitivement cette histoire commune qui nous unit. Certes, un vent d´intolérance a soufflé sur cette terre d´Algérie durant la tragédie nationale, les années 90 furent cruelles et dramatiques. Il n'y aura pas de distinction pour ceux qui ont semé la mort. Peu importe que l´on soit musulman ou chrétien. Monseigneur Claverie et les sept moines de Tibhirine seront assassinés. Leur sang sera mêlé à celui des dizaines de milliers d´Algériens. Un peu comme pour sceller définitivement cette histoire commune qui nous unit et qui a façonné l'identité algérienne.
Un vivre- ensemble même dans le drame, jamais, démenti qui continue à se perpétuer. Et à ce titre, l'Algérie peut donner des leçons à de nombreux pays...