Réorganisation du Mouvement associatif
Une nécessité absolue
Un État se fortifie grâce à la dynamique associative, dont la citoyenneté constitue la matrice.

La réorganisation du champ associatif est devenue une nécessité pour rendre à l’action associative ses lettres de noblesse.
La démarche du gouvernement consistant à asseoir de nouvelles règles vient à point nommé. La révision de la loi inhérente à l’activité du mouvement associatif et son encadrement est une démarche qui obéit à la réalité et à la situation dans laquelle se trouve ladite dynamique.
Depuis la parenthèse de l’ouverture démocratique de 1988 du siècle dernier, les associations n’ont eu de cesse de se faire revoir en termes de structures d’activité en rapport avec une dynamique citoyenne qui se respecte. Hormis quelques retouches et « réformettes », la «substantifique moelle» de la loi relative à l’activité associative n’a pas été du tout révisée ou amendée de fond en comble, c’est-à-dire que l’ossature est restée intacte.
La loi régissant les associations a été conçue et peaufinée dans un contexte et une conjoncture qui se justifiaient à cette époque où la chape de plomb qui pesait sur la société sur fond d’un monolithisme ambiant bloquait toutes les potentialités de la société qui était avide de liberté et d’espaces pour exprimer son génie créateur sur le plan de la restructuration de la vie associative et son encadrement, sur la base d’une nouvelle démarche pluraliste et démocratique dont la citoyenneté constituait l’épine dorsale de toute cette stratégie visant la mise en œuvre d’une nouvelle approche associative.
La jeunesse et les forces vives de la nation ont besoin d’une dynamique associative digne de ce nom.
Le mouvement associatif est considéré comme le prolongement de la classe politique, s’il est bien structuré et organisé.
Les pays qui franchissent le seuil de la modernité ont atteint ce niveau grâce à la présence qualitative et la haute conscience des organisations à caractère associatif. C’est dire que l’État fort ne peut exister sans la forte présence et d’une manière prépondérante de la dynamique associative dont la citoyenneté constitue la matrice.
En politique, l’action associative est considérée comme un soutien déterminant des actions des forces et des partis politiques dans l’optique de la consécration et la consolidation de l’esprit démocratique et citoyen. C’est pourquoi l’Association est vue sous d’autres cieux comme une école de base pour une véritable culture de l’État et de la citoyenneté.
En Algérie, le temps est venu de changer de mentalité quant à la démarche associative dont le contenu doit sortir des sentiers battus et des stéréotypes qui ont contribué à la régression de l’action associative, la transformant en une piètre force d’appoint servant des objectifs vils et au service des castes au détriment de sa vocation noble et essentielle, à savoir poser les jalons d’une dynamique sociale qui impacterait tous les aspects de la vie sociale et ses succédanés aux plans politique et culturel. L’Algérie a réellement besoin d’un cadre associatif de qualité qui répondra aux défis qui se dressent à la nation dans une conjoncture faite de dangers et de menaces géostratégiques aux niveaux régional et international.
La réforme et la révision s’imposent comme critère de changement vers un cadre associatif plus performant et de qualité. C’est l’objectif escompté par toutes les forces qui militent pour une dynamique associative moderne et en osmose avec l’évolution que connaît le monde dans ce domaine sensible et décisif, dans la formation citoyenne de la jeunesse.
L’Algérie a besoin d’un cadre associatif qui va permettre à la société en général et à la frange des jeunes en particulier de conquérir les espaces de la science, de la technologie et du savoir, au sens large du terme loin de la pensée fataliste et de l’état d’esprit défaitiste antinomique par rapport à l’esprit de la citoyenneté qui exige de l’imagination et de la créativité.
L’Algérie est appelée à jouer un rôle prépondérant dans sa région, il est impératif qu’elle revoie sa conception de la démarche associative. Cette exigence émane de la nécessité que le pays doit assumer son rôle historique en tant qu’entité qui aspire à devenir un pays émergent. Ce statut passe d’abord par le développement économique, certes, mais surtout par la culture citoyenne qui est le fondement de tout changement politique moderne et intrinsèque.