{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Violation du secret d’État

Une loi pour protéger les institutions

Suite au propos de Saïd Bouteflika, devant le tribunal de Dar El Beïda, concernant des informations qui pourraient ébranler l’État», certaines voix ont réagi.

Pour la seconde fois, l'ancien conseiller et frère de feu Bouteflika, a affirmé détenir des informations qui «ébranleraient l'État». Rien de moins. Mais il faudrait d'abord trouver l'audience qui sied à pareil déballage. Les juges n'ont pas réagi à ce genre de menaces parce qu'ils savent qu'il joue à l'intimidation pour alléger les peines requises à son encontre. Parmi les gens qui ont réagi, on retrouve l'ancien ambassadeur, Abdelaziz Rahabi, qui propose carrément une loi pour protéger les secrets d'État et dénonce un «souk informel aux informations sensibles».
En effet, si une personne donnée qui avait occupé de hautes fonctions prenait la poudre d'escampette, pour échapper aux poursuites pour «mauvaise gestion» ou «enrichissement illicite», se mettait à parler, pour un passeport ou une quelconque protection, en divulguant des secrets d'État, quelles en seraient les conséquences pour pareilles révélations sensibles qui «pourraient constituer un risque pour la sécurité et la défense de notre pays?», comme l'a relevé Rahabi.
Les exemples ne manquent pas, comme le cas Bounouira Guermit, l'ancien secrétaire particulier de feu Gaïd Salah ou le colonel Benmiloud Othmane qui furent rapatriés puis jugés par le tribunal militaire de Blida pour divulgation de secrets d'État. Comme il y a des généraux et des personnalités, très au fait des secrets économiques et de défense, qui courent toujours dans des contrées lointaines. Il y a aussi les divulgations de haute importance qui peuvent être faites, par la voie des réseaux sociaux, quand leurs auteurs ignorent les conséquences pour la sécurité de leur nation, etc. Pareille loi, si elle est votée par le Parlement, ne devrait en aucun cas brimer les gens ni entraver la liberté d'informer parce que les tenants du tout-déballer peuvent avoir des appréhensions, toutefois justifiées, de mettre des garde-fous aux journalistes et chercheurs pour les faire taire.
En temps de cybernétique à outrance, tout est bon à balancer sur les réseaux sociaux, ne serait-ce que pour épater les amis et récolter les «aime» de ceux-là même qu'on ne connaît pas. C'est dire combien les gens prennent peu de précautions pour la sauvegarde de la Sécurité nationale.
Ce matin, j'ai eu à lire un texte révoltant fait par une dame qui cachait son visage. Elle dit en substance que pendant son séjour au sud du pays où elle enseignait, ses responsables lui demandaient de baisser les notes pour ne pas donner des chances à ses étudiants de percer dans les hautes études. Quel serait l'objectif de pareille révélation si la source n'était pas anonyme? Est-ce qu'on balance pareille vacherie pour simplement créer des suspicions chez les gens du Sud qui ont déjà un tas de problèmes à résoudre? Est-ce un appel à la sédition, pour reprendre le terme qui sied? À longueur de journée, on lit des fake-news qui peuvent nuire à la stabilité du pays et ses institutions sans que leurs auteurs sachent évaluer les conséquences qui en découleraient. Le Code pénal suffirait pour ce genre de dépassement. Mais une loi qui protège le «secret défense» est tout à fait autre chose. Pour ne pas confondre les choses, pareille loi, si elle venait à être élaborée, consiste à protéger l'État et ses institutions des dérapages possibles. Elle consiste à faire réfléchir, par deux fois les protagonistes, ceux qui s'aventureraient à divulguer des secrets qui pourraient nuire à la sécurité de leur État. En posant des balises juridiques claires, on mettrait à l'abri et les institutions et la sécurité territoriale, comme dans les autres pays soucieux de leur souveraineté.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré