Un parcours si particulier

Le Forum de la mémoire d'El-Moudjahid a rendu un vibrant hommage, hier, au colonel Mohammedi Saïd, commandant de la Wilaya III historique. La rencontre-débat était animée par Aïssa Kasmi, écrivain et moudjahid.
Kasmi a fait le tour de l'histoire du Mouvement national algérien qui se confondait avec une partie subjective de l'histoire de «Si Nasser», puisque c'était le sobriquet du Mohammedi Saïd durant la période de la guerre de Libération nationale.
La conférence qui se tenait au Forum de la mémoire qui retraçait la vie de l'une des figures historiques de la Révolution nationale du 1er Novembre 1954, a été «scindée» en trois phases phares et qui constituaient la trame de fond de l'histoire et de la genèse du Mouvement national algérien.
Aïssa Kasmi a lié le sort historique du commandant de la Wilaya III historique, le colonel Si Nasser aux premiers balbutiements du sentiment national et l'émergence de la fibre patriotique à partir des années 1926 et 1945 et qui s'est cristallisée à travers la glorieuse révolution de Novembre 1954.
Ces trois phases très bien explicitées, selon la démarche traitée et défendue par le moudjahid Aïssa Kasmi, reflètent et expriment parfaitement le parcours politique et militaire de Si Nasser depuis sa jeunesse jusqu'à la période où il a assumé la responsabilité de commandant de la Wilaya III historique durant la guerre de Libération nationale.
L'écrivain Aïssa Kasmi, en abordant la biographie et le parcours de Mohammedi Saïd, a d'abord et surtout rappelé que «le parcours du colonel Si Nasser ne ressemble pas au parcours des autres commandants et chefs de la Révolution nationale. Les moudjahidine de la guerre de Libération nationale ne connaissaient pas le nom de Mohammedi Saïd, ils connaissaient surtout le nom du colonel Si Nasser, et d'ajouter dans le même registre, Si Nasser se démarquait par sa particularité et son parcours exceptionnel. «Celui qui veut connaître parfaitement sa vie et son parcours exceptionnel durant la période de la Révolution nationale, n'a qu'à consulter l'excellent livre de celui qui l'a bien connu, le moudjahid Cherif Oubetroune», a-t-il rétorqué.
Aïssa Kasmi a reconnu qu'il n'avait pas eu la chance de connaître de près le colonel Si Nasser, mais il a néanmoins affirmé qu'il «possédait énormément d'informations sur Mohammedi Saïd».
Le conférencier a évoqué le parcours de Si Nasser en précisant que ce dernier a «fait souvent l'objet d'un débat et de rencontres autour de son rôle durant la période de la Révolution nationale caractérisés par des analyses et des évaluations contradictoires et dans une certaine mesure, elles frisaient le mensonge même», a-t-il tonné.
Si Nasser a connu une jeunesse difficile comme la plupart des enfants indigènes dont le colonialisme constituait pour eux la misère, la famine, les maladies et l'ignorance. Aïssa Kasmi a indiqué en la matière que «le jeune Mohammedi Saïd avait vécu une condition de pauvreté relativement. En 1935, il est entré de Tunis et il s'est vu mobilisé dans l'armée française, où il s'engagera après dans l'armée allemande durant la période de la Seconde Guerre mondiale», a-t-il indiqué.
Pour ce qui est de son engagement dans les rangs de l'armée allemande, Aïssa Kasmi a dit que «Si Nasser s'est engagé dans l'armée allemande par une motivation «patriotique», expliquant mieux cette motivation, il précisera que «l'ennemi de mon ennemi est mon ami». Cette partie de l'histoire de Mohammedi Saïd avait fait couler beaucoup d'encre d'historiens et de personnalités politiques de l'époque de la guerre de Libération nationale.
Aïssa Kasmi a expliqué que cette période a permis au colonel Si Nasser d'apprendre les fondamentaux de la stratégie militaire et les tactiques de guerre. Il a appris surtout la discipline, a affirmé l'écrivain Aïssa Kasmi.
L'expérience militaire que Si Nasser a eu à capitaliser, elle l'avait servi durant la guerre de Libération nationale en termes de maîtrise professionnelle des techniques de la guerre en général.
Le conférencier a rappelé le rôle de Mohammedi Saïd dans la structuration de l'Armée de Libération nationale (ALN) surtout dans la Wilaya III historique où il a imposé une discipline de fer qui a pu permettre à la Révolution de préserver sa flamme. Le parcours politique du colonel Si Nasser s'est confondu avec la fonction de ministre des Moudjahidine.