{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Le gland, une alternative à l'importation des aliments du bétail

Un fruit abondant mais ignoré

On ne connaît pas encore l'estimation des quantités de ce fruit que détient notre pays...

Est-il écrit sur les tables de la Mésopotamie que l'on doit importer pour nourrir nos bêtes? Quand prendra-t-on conscience du gigantesque potentiel dont la nature nous dote? Depuis quelques années, l'aliment du bétail constitue un véritable problème pour les agriculteurs, les éleveurs, tout comme les pouvoirs publics qui se démènent sans relâche pour satisfaire la demande d'une activité en plein essor dans notre pays. La filière de l'élevage bovin, ovin et caprin essentiellement, souffre des fluctuations du marché international. Pourtant, une alternative est là, juste à coté. On la foule aux pieds sans la regarder ou très rarement: le gland.
Celui-ci est le fruit du chêne, un arbre qui couvre une grande partie de nos forêts. En Kabylie, à Tizi Ouzou notamment, cet arbre est très présent dans toutes les régions. Le chêne forme le massif forestier de Mizrana qui s'étend de Tigzirt à Boumerdès en passant par Mizrana, Afir et Dellys. Il est aussi très présent sur les hauteurs du Djurdjura, à Aïn El Hammam, Ouacifs, Akbil, Abi Youcef. Le chêne est très abondant dans les régions de Boghini, Tala Guilef et Yakouren. Pourtant, sa production est tellement inexistante que les services de l'agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou n'ont jamais pensé à en estimer les quantités disponibles.
Cependant, le gland, peut aisément couvrir, ne serait-ce qu'en partie, les besoins nationaux en aliments du bétail importés à coups de devises sonnantes et trébuchantes. On ne connaît pas encore l'estimation des quantités de ce fruit que détient notre pays, mais il est évident et cela saute aux yeux, que l'Algérie peut être l'un des plus grands producteurs de gland au monde. Pourtant, les connaisseurs affirment que le gland est utilisé dans l'alimentation du bétail. Les fruits sont mixés et réduits en farine utilisée notamment dans l'engraissement. Jadis, nos aïeux l'utilisaient pour cet effet et l'on connaissait son efficacité. Sur les marchés d'antan, racontent encore des vieux, l'on recherchait des animaux nourris et engraissés au gland. Ils étaient les plus chers.
Par ailleurs, en plus de sa capacité à constituer une alternative à l'importation d'une grande partie des aliments du bétail, le gland est un fruit qui commence à intéresser sérieusement les scientifiques, spécialistes de la nutrition. Au lieu de continuer à grignoter les forêts de chêne pour en faire du bois rouge, il est plus important, aujourd'hui, de penser à tirer une alimentation riche non seulement pour les animaux, mais pour l'humanité. Des études sur les chasseurs-cueilleurs du paléolithique (Maroc) et du néolithique (tribus indiennes de Californie) ont montré qu'il représentait une part importante du régime alimentaire. La balanophagie - le fait de consommer des glands- a joué un rôle important dans de nombreuses cultures, à travers le monde, affirme la revue Nutrition qui reprend un article de la revue Scientific American. Le même article précise qu'en général, les glands sont plus caloriques par unité de poids, que les grains de céréales. Ils représentent une source fiable de vitamine C et d'amidon et sont riches en magnésium, calcium et phosphore. Le gland possède également des indices glycémiques et insulinémiques bas, ce qui le rend intéressant comme protection contre l'augmentation du glucose sanguin après les repas. Enfin, en attendant que les services concernés s'y intéressent, notons que certains éleveurs de ces régions citées, continuent de nourrir leurs animaux avec ce fruit dont la valeur est inestimable, mais qui reste, hélas, ignoré par «ignorance».

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours