Sécurité cybernétique
Tebboune pose les balises
Le chef de l’État appelle à «la promotion d’une culture numérique citoyenne et nationale reposant sur la sensibilisation continue et la veille stratégique dans toutes les institutions».
«Les exigences de la Sécurité nationale avec ses dimensions politique, militaire, économique, sociétale, voire technologique, requièrent le développement d'une stratégie nationale inclusive dans le domaine du numérique.» Ce sont là, les propos du président de la République à l'ouverture du Séminaire national sur la sécurité cybernétique, organisé par le ministère de la Défense nationale. Le chef de l'État qui a prononcé une allocation à ce séminaire intitulé: «Stratégie nationale de sécurité cybernétique: pour une Algérie cyber-résiliente», est allé à la source du mal. On ne peut effectivement pas édifier un plan contre la cybercriminalité, sans auparavant, maîtriser l'outil numérique. Pour ce faire, Abdelmadjid Tebboune préconise la mise en oeuvre d'une stratégie qui doit «allier prospective et prévention des menaces et des vulnérabilités dans le cyberespace». Cette exigence est, en effet, cardinale pour garantir l'étanchéité du système numérique national, dont il est plus que nécessaire d'assurer «la protection des données», note le chef de l'État. Il retient un autre facteur prépondérant dans la réussite du challenge algérien du XXIe siècle et qui consiste en «la promotion d'une culture numérique citoyenne et nationale reposant sur la sensibilisation continue et la veille stratégique dans toutes les institutions». Les balises que pose le président de la République pour éclairer la stratégie numérique nationale, ont ceci de stratégique, est qu'elles constituent une sorte de porte, dont il ne faut absolument pas donner la clé à des étrangers.
C'est pour cela que le chef de l'État a rappelé dans son discours l'importance de la sécurité cybernétique. Celle-ci «s'accroît parallèlement à l'orientation consciente et ambitieuse de l'État à opérer un saut qualitatif en matière de gestion des affaires publiques», a souligné Abdelmadjid Tebboune, non sans relever l'urgence d'une «stratégie réfléchie de numérisation». Cette action engagée par les pouvoirs publics relève, dira le président de la République, d'«un choix rationnel et souverain qui émane de notre conviction collective que la réalisation de l'élan de développement escompté est tributaire de la rationalisation de la gouvernance». Le propos est clair et renvoie à une action volontariste de l'État qui voit dans la numérisation un moyen efficace pour améliorer «la qualité de performance des institutions, la valorisation des capacités et la mobilisation de toutes les ressources permettant de hisser l'Algérie nouvelle au rang des pays développés». C'est dire que l'Algérie ne subira pas la numérisation, mais la développera avec l'objectif d'en faire un outil au service de la prospérité de la société.
Le président Tebboune ne croit pas si bien dire en affirmant que «la numérisation est un enjeu majeur pour la moralisation des affaires publiques, la lutte contre la corruption et le développement d'un nouveau système de gouvernance visant à servir le pays et les citoyens et à réaliser l'intérêt général». La mission de cette numérisation étant fixée, le chef de l'État a appelé les différents intervenants à «faire montre de responsabilité et d'esprit d'entraide dans ce domaine sensible et délicat qui exige davantage d'efforts, chacun en ce qui le concerne, pour contribuer à la sécurisation des systèmes d'information nationaux».