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Comment mettre fin aux lettres anonymes

Tebboune brise le mur de la peur

Les responsables des secteurs économiques, politiques -y compris les élus- sont dans une situation de blocage inédite, depuis près de trois ans, en raison des poursuites judiciaires qui ont ciblé les têtes du clan, sur la base de lettres anonymes pour plusieurs cas; situation qui a mis tous les secteurs vitaux de la République dans l'expectative.

Le président de la République l'a dit devant les walis: «Nous sommes toujours déterminés à lutter contre le fléau de la corruption. Mais nous devons protéger les gestionnaires intègres. Nous l'avons souligné dans plusieurs instructions. Cette démarche sera renforcée par un arsenal juridique.». Pour ce faire, il rassure les responsables: désormais, les enquêtes ne se feront plus par les services au niveau local, mais transmises à Alger, où elles sont faites avec autorisation de la tutelle. Ainsi donc, la dénonciation par des lettres anonymes devient caduque.
On serait tenté de lâcher un ouf de soulagement à la place de tous ces chefs de grandes entreprises économiques, du secteur public autant que privé, les walis ainsi que les maires qui sont devenus allergiques à la moindre menace, même si elle n'est pas fondée.
En effet, les procès de l'ancien clan - sur la base de lettres anonymes parfois- ont mis tout le monde dans une sorte de peur panique où ils ne peuvent plus bouger le petit doigt, en vivant dans une sorte de léthargie, tueuse à la longue. Il y a eu surtout le procès des concessionnaires d'automobiles et des ministres concernés ainsi que deux Premiers ministres, où l'on a vu comment les questions tournaient autour de l'octroi des marchés et comment les accusés se renvoyaient les accusations. Depuis, malin est le responsable qui risquerait de remettre un marché à quiconque, même suivant les normes requises: commission, etc. Tout le monde s'est retranché dans une situation de wait and see, dans l'attente d'on ne sait quel événement qui viendrait les émanciper. Faut-il rappeler que l'ancien ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, a toléré -plutôt conseillé- le recours aux lettres anonymes pour dénoncer les actes de corruption à tous les niveaux de la hiérarchie? Mais il faut avouer que cette démarche a corrigé les mauvaises manières de tremper dans les compromissions sans foi ni loi. Maintenant, le responsable, à quel niveau qu'il soit, doit réfléchir par deux fois avant de toucher aux deniers publics. À ce niveau de lecture, on pourrait dire que les poursuites judiciaires engagées contre les corrupteurs et corrompus ont corrigé certaines moeurs acquises dans le cursus de gestion des responsables qui ont dévié de la bonne. Il fallait, cependant, mettre fin à la situation burlesque qui a eu des conséquences dramatiques sur tous les secteurs confondus. La décision vient au bon moment, en leur donnant des assurances, pourvu qu'ils retiennent la leçon. Faut-il rappeler que les responsables, où qu'ils soient au niveau de la hiérarchie, étaient soumis à l'indifférence, au soupçon, au harcèlement, aux insinuations, aux règlements de comptes et aux dénonciations souvent exagérées? Maintenant que la leçon est apprise, tout un chacun doit reprendre son travail, en se sentant plus sécurisé. L'initiative, en somme louable, vient au bon moment pour libérer les initiatives et, de fait, la machine économique.
Comme il faudrait se pencher, désormais, sur l'amendement du Code communal, pour donner plus d'initiative aux élus. Parce qu'il est inadmissible qu'un maire bien élu, c'est-à-dire choisi par les votants sur la base d'une feuille de route qu'il ne peut pas exécuter parce que le wali a toutes les prérogatives en main pour décider à la place de l'élu, y compris celle de mettre fin à ses fonctions.
Cette donne capitale explique en partie le boycott qui est devenu systématique à tous les niveaux de la société, où le fait de glisser le bulletin dans l'urne est devenu synonyme d'allégeance. Pour beaucoup de voix du corps électoral, le vote est devenu un acte suspect parce qu'il y a derrière l'offre de sa voix pour en faire n'importe quoi, les implications sur le phénomène électoral de manière générale. D'où la nécessité de remettre les pendules à l'heure, en corrigeant ces erreurs fatales qui remettent en cause la démocratie dans son essence même, celle qui consiste à créer un peuple souverain. 

De Quoi j'me Mêle

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