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Il accuse les administrateurs judiciaires d’avoir commis un «vol caractérisé»

Tahkout : «Je suis prêt à coopérer avec la justice»

Mais pas sous la contrainte et les pressions.

Le procès de Saïd Bouteflika et des ex-hommes d'affaires s'est poursuivi, jeudi, au pôle pénal économique et financier de Sidi M'hamed par les auditions des accusés. L'ex-homme d'affaires, Mahieddine Tahkout a répondu aux question du tribunal par visioconférence depuis la prison de Babar, dans la wilaya de Khenchela. Ce dernier a nié les charges retenues contre lui. L'inculpé s'est violemment emporté lors des débats, en lançant un pavé dans la mare. «Je suis tout à fait prêt à coopérer avec la justice, mais pas sous la contrainte et les pressions», a-t-il soutenu. Quant le juge lui demande s'il se sentait à l'aise dans l'audience en cours, il répond par l'affirmative.
Dans ce sillage, il a accusé les deux administrateurs judiciaires Chouder et Zitouni de «vol caractérisé» Ces derniers nommés pour «nationaliser» les entreprises de Tahkout auraient, d'après le mis en cause, «détourné des véhicules et transféré des fonds appartenant à ses entreprises vers l'étranger (la Suisse)». Notons que l'ex-patron du groupe TMC est poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation dont «blanchiment d'argent dans le cadre d'une association de malfaiteurs», «recel et transfert des produits provenant de la corruption», «trafic d'influence», «infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger». Les questions du président de l'audience et du procureur de la République se sont portées sue les marchés de transport des étudiants, signés avec des oeuvres universitaires de plusieurs wilayas, l'importation de véhicules de luxe, les contrats de cession des parts de ses trois entreprises sises à Nîmes en France, à savoir Sarl Palatium, Sarl le Corally SCI, TMF Euro service de Delta, une affaire liée à l'achat de véhicules pour lancer Kirikom, une entreprise de taxis, l'acquisition d'un avion auprès d'une société américaine et une autre affaire lié à l'obtention de crédits auprès des agence de la BNA. À propos des marchés de location d'autobus avec les oeuvres universitaires de Sétif, il a rappelé qu'un jugement définitif a été prononcé à son encontre, dans le cadre d'une affaire liée à quelque 75 marchés signés avec l'Onou de cette wilaya. Interrogé s'il connaissait l'ancien P-DG de la BNA, Aboud Achour, Il a affirmé n'avoir aucune relation avec ce responsable.
«Je dois 20 milliards de dinars à la BNA»
Quant au crédit de trois milliards de dinars obtenu dans le cadre du financement de l'entreprise Kircom que lui avait octroyé l'agence BNA de Tiaret, il répond: «Je l'ai remboursé par anticipation». Le juge lui rappelle que le rapport de l'IGF avait conclu que ce crédit a été obtenu d'une manière «illégale», car l'agence de Tiaret avait émis des réserves, lesquelles ont été levées suite à des pressions exercées par le
P-DG sur le directeur de l'agence et le directeur régional de la même banques L'accusé rétorque qu'il avait levé toutes les réserves. Le montant du crédit est supérieur au chiffre d'affaires de l'entreprise, tandis que les garanties pour obtenir ce crédit ont été souscrites à la veille de la réunion de la Commission centrale du crédit de la BNA, lui signifie le procureur. «Je n'ai pas obtenu de crédits mais c'est moi qui doit de l'argent à la BNA (20 milliards de dinars)», a-t-il indiqué. En 2018, il avait également sollicité la BNA dans le but d'obtenir un prêt de deux milliards de dinars en vue d'acquérir 1 640 véhicules auprès de la Sarl TMC, sa propre entreprise, au profit de son autre entreprise-taxi. Au sujet d'un autre crédit au profit de la Sarl Plastic, il a fait savoir qu' «il avait renoncé à son emprunt». S'agissant de la surfacturation des contrats de location de bus signés avec l'université de Tlemcen, il a soutenu, qu'il travaillé en fonction des bons de commande et des fiches de pointage. Le contrat de transport des étudiants conclu avec l'université de Mostaganem, a été obtenu après quelques réaménagements opérés dans le cahier des charges, notamment par rapport à l'age minimum des bus, acceptable, ramené à 18 ans, ainsi que par rapport au nombre d'autobus à louer. «J'ai soumissionné à un marché public comme tous les autres et je n'avais aucune relation avec le ministre des Finances et celui de l'Enseignement supérieur», a-t-il répondu, citant l'article 39 du Code des marchés publics, stipulant que «les marchés publics sont passés selon la procédure d'appel d'offres, qui constitue la règle générale...». «Les procédures de passation de ces marchés ont été conformes au décret présidentiel n°15-247 portant réglementation des marchés publics et des délégations de service public», a-t-il signifié. Questionné sur l'origine des fonds ayant permis la création, entre 1989 et 1991, de ses trois entreprises, qu'il détenait en France, il a justifié que «la Banque d' Algérie autorise les résidents à faire sortir moins de 7 500 euros par an, des montants qui ont permis de créer ses entreprises à Nîmes(un ensemble de biens immobiliers), en association avec ses trois frères». Sur proposition de l'ex-député Tahar Missoumn, Tahkout Mahieddine a accepté, en 2016, de signer un contrat de cession de ses trois entreprises en France à ce dernier, en contrepartie de la laiterie Elboukhari sise à Ksar El Boukhari (fermée). Toutefois, cette initiative n'avait pas abouti, car les procédures d'enregistrement et de publication dudit contrat de cession, élaboré et signé au niveau du siège de l'entreprise de Tahkout, à Réghaïa, n'ont pas été accomplies».
Importation de véhicules de luxe
Ces entreprises ont été cédées, en 2018, au profit de Meslek Mokhtar, Meslek Mohamed Said et Meslek Reda. Ces derniers, à côté de Tahar Missoum, sont accusés d'avoir «participé au recel de l'argent provenant de la corruption, ayant permis l'acquisition de ces entreprises» et «au blanchiment de cet argent à travers l'acquisitions de biens immobiliers en France, en utilisant les facilités que leur accordent leurs activités professionnelles...». La totalité des actions de ces entreprises est évaluée à 400 000 euros, d'après Tahkout. À ce sujet, il a indiqué que se frères n'ont rien à voir avec ses entreprises puisqu'ils ont cédé leurs action a l'homme d'affaires Djilali Mehri en 2011. Concernant l'importation «illégale» de véhicules de luxe, il a indiqué que c'est lui-même qui les a importés pour les travailleurs. «Mais rouler
en voiture de 20 millions
de dinars n'est pas à la portée d'un travailleur touchant 60 000 dinars?», note le juge. Accusé d'avoir ordonné, depuis la prison, de cacher, ces véhicules, il a répondu que ces voitures incessibles n'étaient pas encore saisies.
Rappelons que la Sûreté nationale a récupéré de différentes marques, propriété de l'ancien homme d'affaires, Mahieddine Tahkout dont 54 véhicules de luxe d'une valeur de près de 200 milliards de centimes. Il a été égalemen interrogé sur une affaire liée à la surfacturation de l'importation de pièces de rechange dans cinq containers de 40 pieds alors qu'il était en prison. Il a répondu que la facture pro format a été déposée avant son incarcération. Il a nié avoir une quelconque relation avec une certaine Basta Fairouz, avec laquelle il avait une fille cachée. À propos d'un avion acquis auprès d'une entreprise américaine, il a affirmé que «cet avion a été non pas acheté, mais loué pour l'utiliser comme moyen de déplacement de ses partenaires étrangers, au niveau de ses usines implantées dans les wilayas de l'intérieur du pays». Dans ce contexte, le procureur de la République lui a fait savoir qu'un document envoyé dans le cadre d'une commission rogatoire internationale prouvait que cet avion est une propriété de la Sarl TMC.
La défense de l'accusé a relevé l'inexistence de ce document puisqu'il n'a pas été versé au dossier. Appelé à la barre, l'ex-P-DG de la BNA, Aboud Achour, a nié toutes les accusations portées contre lui. Il a affirmé qu'il n'a aucune relation avec Tahkout Mahieddine. L'administrateur judiciaire a été également interrogé par le tribunal. Les auditions de plus de 70 accusés se poursuivra demain. 

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