Sonatrach se blinde

L'expert pétrolier Mourad Preure avait déploré, en novembre 2020, que Sonatrach avait été gérée par des aventuriers entre 2010 et 2019. Une décennie où ont éclaté des scandales qui ont terni son image. Des affaires qui avaient défrayé la chronique et emporté dans leur sillage pas moins de 19 cadres de la compagnie dont un de ses ex-P-DG, ses deux fils, rattrapant l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, de l'époque...Ce qui a poussé plusieurs de ses cadres à partir. La Silicon Valley, les sociétés innovantes, l'université de Stanford...leur ont tendu les bras. Une perte sèche en potentiel humain de grande qualité sachant que tous les projets de la Compagnie nationale des hydrocarbures reposent sur la ressource humaine algérienne et sur l'attrait de partenaires étrangers disposant de l'expertise technique. Un «mix» qui, doit lui permettre d'ouvrir les portes fermées des marchés mondiaux de l'énergie. Sonatrach c'est l'assurance tous risques de l'Algérie. C'est le poumon de son économie. Elle lui assure l'essentiel de ses revenus financiers. C'est «l'un des puissants leviers de la souveraineté nationale» avait déclaré le président de la République. Sonatrach est «le bouclier qui protège l'Algérie après ses forces armées, les militants et les citoyens», avait indiqué Abdelmadjid Tebboune. Le tableau ne pourrait, cependant, être complet sans évoquer l'essentiel: la ressource humaine. Un rôle qui a mis en exergue la nécessité d'investir dans ce domaine, l'encadrer, le doter d'une stratégie. Les jalons de ce projet structurel, sensible viennent d'être posés sous forme d'une Déclaration générale de la politique Ressources Humaines qui a été signée le 12 mars par le président-directeur général de Sonatrach, Toufik Hakkar. Le document a été paraphé lors d'une rencontre tenue au siège de la direction générale du Groupe en présence des cadres dirigeants, des directeurs centraux, et des directeurs et chefs de divisions des différentes structures d'activité de Sonatrach à travers le pays, ainsi que du secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie (Fntpgc) et secrétaire général (SG) par intérim de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Hamou Touahria et du secrétaire général du Syndicat national de Sonatrach, Khellaf Djerroud. Quelque 2200 cadres des différentes structures de Sonatrach ont également assisté par visioconférence à cette rencontre. Quel objectif a-t-il été assigné à cette initiative? «Ce projet structurel et sensible qui se veut un tournant dans la vie de l'entreprise et une transformation qualitative sur laquelle mise le Groupe en vue de hisser ses ressources humaines au plus haut niveau de professionnalisme» a indiqué un communiqué du Groupe. L'entreprise en question repose sur quatre piliers importants des ressources humaines, à savoir: le recrutement, le développement des compétences, l'amélioration de la performance et l'organisation des carrières professionnelles. Il faut savoir qu'en plus d'une Déclaration générale de la politique ressources humaines, Sonatrach s'est aussi dotée d'une plateforme numérique d'évaluation. Des mécanismes qui constituent autant de jalons visant à renforcer la mise en place d'une gestion stratégique des ressources humaines en son sein.