Quelle place dans le système éducatif?

Quelque 200 participants entre inspecteurs, directeurs d'établissements scolaires, conseillers d'orientation et enseignants, ont pris part à la deuxième édition du séminaire formatif sur l'autisme, qui a eu lieu, deux jours durant au lycée des Martyrs Anani, à Béjaïa.
Initié par la direction de l'éducation de la wilaya de Béjaïa, ce séminaire de formation a été animé par des professeurs d'université et des médecins spécialisés dans l'autisme, à travers des conférences liées au thème du séminaire À l'ouverture, la directrice de l'éducation, accompagnée du président de l'APW, a prononcé un discours de bienvenue en l'honneur de l'assistance, remerciant tous ceux qui ont contribué à l'organisation de cette formation indispensable. Elle soulignera l'importance du sujet à l'ordre du jour s'engageant par la même occasion à accompagner toute initiative de solution dans ce contexte.
Les travaux du séminaire se sont poursuivis, par la suite, par des conférences qui ont suscité un large débat sur le thème de l'autisme.
Abdesalam Abbassi, président de la Société nationale de l'autisme et orthodontiste à Béjaïa. spécialiste du suivi d'enfants autistes s'est intéressé aux «mécanismes de communication avec l'élève autiste». Lui succédant Zoubir Hammadi, professeur des universités et recteur de la Faculté de l'intelligence artificielle a abordé l'aspect juridique d'accompagnement des élèves aux besoins spécifiques, dans la législation algérienne, recommandant la nécessité d'élaborer un texte légal réglementant l'activité des services publics. Les travaux du séminaire devraient être conclus par des recommandations
Si les enfants autistes ont le droit d'aller à l'école, comme tous les autres enfants de leur âge, leur prise en charge reste toutefois problématique. C'est justement sur cette question que les participants se sont penchés.
Les circulaires du ministère de l'Éducation nationale stipulent bien que les enfants autistes ont le droit d'être scolarisés comme tous les autres enfants mais, sur le terrain, le problème est que chacun renvoie la balle à l'autre. Si pour les services de la direction de l'éducation, le problème ne se pose pas, il n'en est pas de même pour les directeurs d'écoles primaires qui, lorsqu'ils ne refusent pas d'inscrire les enfants se voient dans l'incapacité d'assurer une prise en charge adéquate. Les enseignants évoquent le fait que l'enfant autiste perturbe les autres camarades de classe et le déroulement des cours.
À Béjaïa, la Dass a fait des efforts louables en intervenant auprès des responsables concernés et en mettant à la disposition de chaque enfant autiste un auxiliaire de vie scolaire (AVS), dont le rôle consiste essentiellement à accompagner l'enfant autiste de la grille d'entrée de l'école à la porte de la classe et éventuellement à rester avec lui en classe au cas où cet enfant dérangerait les autres élèves.
Ces auxiliaires n'ont toujours pas de textes réglementaires qui régissent leur profession, a-t-on relevé. L'autisme, selon la définition donnée par l'association d'aide aux enfants autistes de la wilaya de Béjaïa, «est un trouble du fonctionnement résultant d'un dysfonctionnement neurologique qui affecte le fonctionnement du cerveau. Il concerne une naissance sur 150 et touche quatre fois plus les garçons que les filles. Ce n'est pas une maladie mentale, une psychose et un handicap figé.
Il est possible d'en repousser les limites et d'en atténuer les symptômes. L'enfant atteint d'autisme, selon la fiche de présentation, est éducable, sociable et scolarisable. Au cours de ce séminaire, des cas de prise en charge d'enfants autistes ont été cités pour donner l'exemple d'une prise en charge adéquate. Une directrice dira, dans ce sens: «J'ai constitué un groupe de 10 enfants autistes que j'ai confié à un enseignant avant de les réintégrer dans les groupes, au fur et à mesure, et cela a marché».
Un exemple à même de faire des émules pour peu qu'il y ait une volonté.