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Draâ El Mizan a célébré la Bataille du 6 janvier 1959

Quand l’ALN «déplume» la Section des grottes

La création de sections spéciales, dites Sections des grottes, pour pourchasser les moudjahidine du FLN retranchés dans les excavations en montagnes, a été prise au plus haut sommet de l’État français.

La commune d’Aït Yahia Moussa, située à Drâa El Mizan, a célébré avant-hier l’une des plus retentissantes batailles ayant marqué la guerre de Libération nationale, la Bataille du 6 janvier 1959. Les forces militaires coloniales, armées jusqu’aux dents, n’ont pas pu venir à bout de la volonté d’hommes armés de conviction. Avant-hier donc, la commune d’Aït Yahia Moussa a célébré cette bataille qui a vu toutes ses populations prendre part, d’une manière ou d’une autre, à cette bataille asymétrique. Les autorités locales étaient fortement représentées. Il y avait, en effet, à la célébration les représentants de la famille révolutionnaire dont l’ONM, les maquisards ayant pris part à la bataille, le directeur du Musée du moudjahid de la ville de Tizi-Ouzou. Une grandiose cérémonie d’hommage a été organisée avec, notamment, la lecture de La Fatiha et le dépôt d’une gerbe de fleurs en mémoire aux martyrs tombés au champ d’honneur lors de la même bataille. Des témoignages ont été donnés par des maquisards ayant pris part à la bataille dont, notamment, Yadadene qui a été l’un des rescapés. En fait, l’histoire retient qu’en plus du fait que l’Armée de libération nationale (ALN) a mis en échec des escadrons armés jusqu’aux dents et renforcés par l’aviation mais, la bataille a révélé le visage inhumain d’un gouvernement colonial qui n’a pas hésité à faire usage d’armes chimiques. Lors de la bataille du 6 janvier 1959, l’armée coloniale était, en effet, renforcée d’unités spéciales connues sous la sinistre appellation de «Sections des grottes». Dans une enquête parue dans la revue XXI en 2022, la journaliste Claire Billet et l’historien et archiviste Christophe Lafaye, également membre de l’Association Josette et Maurice-Audin, ont révélé et confirmé que l’armée française avait fait usage d’armes chimiques en Kabylie comme dans les Aurès. La création de sections spéciales, dites Sections des grottes, pour pourchasser les combattants du FLN retranchés dans les excavations en montagnes, a été prise au plus haut sommet de l’État français dans le secret le plus total, le 1er décembre 1956, explique Christophe Lafaye. Leurs opérations se multiplieront à partir de 1959 sous le commandement du général Massu. Durant la période allant de 1959 à 1961, les opérations de gazéification de grottes ont atteint le nombre de 95, tuant plus de 200 personnes parmi les combattants de l’ALN. En tout, 18 sections de grottes ont été créées avant que les soldats ne soient formés au maniement de grenades, chandelles et roquettes chargées d’armes chimiques par le 610e groupe d’expérimentation et d’instruction des armes spéciales (GEIAS), expliquent encore plus loin les auteurs de l’enquête.
Cette victoire asymétrique par le nombre de soldats et de matériels utilisé donne à cette bataille toute son importance outre le fait que le visage hideux de la France coloniale de l’époque en soit démasqué par l’usage d’armes chimiques et qui, comble de l’ironie, ne parvient pas à lui assurer une victoire.

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