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Le FMI dissèque l’économie nationale

Les zones d’ombre d’un rapport

L’économie du pays s’affranchit doucement, mais sûrement de la domination des hydrocarbures.

La santé économique et financière de l'Algérie est excellente, atteste le Fonds monétaire internationale dans son dernier rapport signé par Geneviève Verdier. Il est clair que les impacts directs et indirects de la guerre en Ukraine auront été les principaux facteurs de l'embellie financière constatée par le FMI pour l'année 2022. L'Institution de Bretton Woods lie la performance économique de l'Algérie à la «hausse des prix des hydrocarbures» qui a permis une «reprise de l'économie algérienne suite au choc de la pandémie». En chiffres, le FMI retient une progression de quelque 7 milliards de dollars des réserves de change en 3 ans. Celles-ci devraient finir l'année à 53, 5 milliards de dollars. À cet important indicatif de la santé financière d'un pays, il faudra ajouter une dette extérieure à un niveau ridiculement bas, une balance des paiements positive à 11, 3 milliards de dollars et un excédent commercial de plus de 17 milliards de dollars. Deux autres indicateurs qui placent l'Algérie dans le gotha des pays qui réussissent une formidable percée dans une conjoncture mondiale, pour le moins, détestable.
Le FMI qui fait un constat positif à court et moyen terme, n'agite pas moins le danger d'une dégradation des équilibres financiers du pays en cas de baisse des prix du pétrole. En attendant, il prévoit une croissance du PIB hors hydrocarbures qui devrait s'accélérer pour atteindre 3,2% en 2022, contre 2,1% en 2021. Cette poussée de croissance est le fruit d'une démarche de diversification économique qui a amené une hausse à 5, puis 7 milliards de dollars des exportations hors hydrocarbures. Pour l'année en cours, les prévisions sont de 10 milliards de dollars. Preuve, si besoin, que l'économie du pays s'affranchit doucement, mais sûrement de la domination des hydrocarbures.
On retiendra dans les chiffres du FMI qui corroborent ceux du gouvernement, une tendance à maintenir les importations à des niveaux bas, malgré l'embellie financière. Cela revient à dire que l'État a retenu la leçon du recours systématique aux importations à chaque hausse des prix de l'or noir. Il est même constaté que le commerce extérieur est en train de changer au travers de la baisse du nombre d'importateurs de 43 000 à 13 000. Inversement, le pays compte 3 000 exportateurs enregistrés. Le FMI ne relève pas ces indices dans son rapport, mais il est clair qu'ils permettent de faire des prévisions autrement plus optimistes que la croissance du PIB, projetée à 2,9% en 2022. La prévision d'une croissance à 4,7%, évoquée par le gouvernement, est peut-être plus proche de la réalité économique du pays. D'autant que la progression de l'économie, et certainement des exportations hors hydrocarbures bénéficie d'immenses avantages comparatifs, dont le prix de l'énergie en est la plus importante.
Même si l'on accorde au FMI le fait que «les perspectives à court terme de l'économie algérienne sont favorables mais sont largement tributaires des prix des hydrocarbures», comme souligné dans son dernier rapport, il existe, cependant des facteurs encourageant une forte poussée de croissance liée à une conjoncture exogène, mais d'origine hors hydrocarbures. Se limitant aux aspects strictements financiers, l'institution de Bretton Woods ne signale pas les efforts législatifs et réglementaires déployés par l'État pour asseoir une économie diversifiée. La différence avec les initiatives passées tient dans un sérieux début de concrétisation sur le terrain. Beaucoup d'initiatives sont en passe d'aboutir, ce qui changera de fond en comble la structure même de l'économie du pays. Cela pour dire que le moyen terme qui fait craindre des difficultés financières et économiques au pays a toutes les chances de ne pas ressembler au tableau dépeint par le FMI. Cela dit, on retiendra au crédit du gendarme financier de la planète son appréciation sur de nécessaires et vastes réformes du secteur financier. L'enjeu est de renforcer la gouvernance. Cela, l'Algérie en a grand besoin. 

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