Les sommets pris d’assaut

La neige n'est pas seulement synonyme de froid et de blocages, elle est aussi source de plaisir et de villégiature. À la faveur des éclaircies, apparues vendredi, les routes menant vers les sommets montagneux enneigés ont été submergées de véhicules bondés de familles, tous et toutes heureux de découvrir la manteau blanc. Bien que difficilement praticables et en dépit des mises en garde des autorités, les visiteurs n'ont pas dissuadé de s'aventurer à bord de leurs véhicules.
Akfadou, Adekar, Kendira, pour ne citer que ces sommets connus, ont connu une attraction. Même des agences de voyages se sont invitées dans ce brouhaha de touristes d'une journée. Des excursions ont été initiées par les associations. Les éléments de la Gendarmerie nationale qui ont appelé les citoyens à faire preuve de prudence et de vigilance, ont eu fort à faire pour convaincre les plus téméraires des visiteurs, dont certains ont déjà atteint les sommets au petit matin.
Eux ce sont les «chanceux» qui ont pu atteindre le sommet de l'Akfadou où est implantée l'antenne TDA (télé diffusion algérienne). La joie était u rendez-vous. Quel plaisir de retrouver les lieux parés d'un affublement blanc et féerique. Les jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, ont investi le Green parc pour jouer avec la neige et en faire des bonhommes de neige. Afin d'immortaliser ces moments de détente, les portables et les appareils à photo ont été mis à rude épreuve. Des photos par-ci, des selfies par là, sont partagées sur les réseaux sociaux.
Chacun y va avec sa pose. C'est à qui plus de «Jaime» et de commentaires. À Adekar l'endroit le plus prisé était le lac noir. Des centaines de familles s'y sont rendues, mais pas sans risque. Une famille a été sortie du piège neigeux par les éléments de la brigade de la gendarmerie d'Adekar. La conduite sur les routes enneigées n'est pas chose facile. Un simple coup de frein peut être fatal.
À Kendira, Chellata, Chemini, bref, tous les sommets dépassant les 700 mètres d'altitude ont été la Mecque des citadins, qui n'ont pas cette chance de voir la poudreuse devant leurs portes et sur leurs toits. Mohamed Arezki se félicite de la reprise de l'activité touristique dans sa commune. Une activité, qui prend de l'ampleur, particulièrement avec les chutes de neige, seulement, déplore-t-il l'absence de structures hôtelières et de restauration.
Green parc, le seul et unique endroit, fréquenté même en dehors de la saison d'hiver en est dépourvu pour l'instant. Les travaux de réalisation ne sont pas encore menés à terme. Le rêve des habitants de la région est de voir un projet de téléphérique reliant les chefs-lieux des communes situées aux alentours de ce sommet. Les visiteurs auront alors tout le loisir de découvrir de magnifiques paysages.Octroyer des autorisations d'exploitation provisoire des restaurants rapides à des jeunes chômeurs de la région reste aussi une idée, qui aura pour avantage de protéger l'environnement. Sachant l'incivisme dont font preuve certains visiteurs, la nature prendra certainement un coup dur.
Et ce sera la fonte de la neige qui mettra à nu la catastrophe, faite de détritus et restes de nourriture partagée par les visiteurs lors de leurs passages. La volonté politique des assemblées locales et de wilaya peut se manifester pour la lancement et le développement du tourisme de montagne, qui n'est pas seulement saisonnier, mais pouvant s'étaler sur toute l'année.