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L’Algérie veut installer les Arabes dans le nouvel ordre mondial

Les signaux faibles de l’émergence

En se mettant à équidistance entre les deux pôles dominants, Alger n’en espère pas moins relancer un troisième, celui de la Nation arabe.

L'Algérie se veut méditerranéenne, africaine et arabe. Le chef de l'État a réaffirmé, hier, l'attachement du pays à la grande bleue à partir de Lisbonne. Il a rappelé son lien avec la civilisation arabo-islamique, lors du Sommet arabe d'Alger et démontré sa profondeur africaine à l'occasion du dernier Sommet de l'UA en consacrant un milliard de dollars à des projets de développement en Afrique. Cette triple appartenance relève de trois espaces civilisationnels. En ces temps de recomposition du monde, le concept de civilisation est omniprésent. L'Occident et l'Asie se battent sur le terrain, sous couvert du nouvel ordre mondial. Ce dernier s'est quelque peu esquissé, cette semaine, à travers trois sommets qui se sont tenus à quelques heures d'intervalle l'un de l'autre. En effet, alors que les pays du G7 s'étaient donné rendez-vous dans la ville japonaise de Hiroshima, la Chine a réuni à Pékin cinq pays d'Asie centrale. À un chiffre près, l'initiative chinoise est une sorte de réponse du berger à la bergère. Dans le même moment, la Ligue des États arabes a organisé son 32e Sommet ordinaire à Djeddah, en Arabie saoudite, en offrant à la planète et surtout à l'Occident le spectacle d'un Zelensky faisant la leçon aux dirigeants arabes. Riyadh, qui s'est illustré par cette invitation surprise, a envoyé un signal brouillé aux autres capitales arabes et retiré toute la région du nouvel ordre mondial. Ces trois sommets ont montré la perte d'influence de l'Occident, la recherche du plus large consensus de la Chine et un Monde arabe visiblement hors course.
Le monde multipolaire préfigure déjà deux grands pôles, que sont l'Occident d'un côté et l'Asie de l'autre. Les récentes déclarations américaines et chinoises ont tracé clairement une ligne de démarcation entre les deux mondes qui ne partagent pas la même vision civilisationnelle. Cet antagonisme est nourri par de solides groupements économiques que sont les Brics, l'UE, le G7, L'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et autres instruments économiques au service du pouvoir politique de l'un et l'autre pôle.
Invitée à rejoindre l'OCS et reçue avec enthousiasme au sein des Brics, l'Algérie déploie sans complexe sa stratégie à l'international, consciente que son positionnement géostratégique au nord d'un continent en pleine croissance, son riche sous-sol et son formidable potentiel humain, lui accordent de solides atouts géopolitiques. En se mettant à équidistance entre les deux pôles dominants, Alger n'en espère pas moins relancer un troisième qui, à terme, pourrait réaliser le nécessaire équilibre des forces et garantir un avenir serein à l'humanité. L'ambition est peut-être disproportionnée, comme pourrait le souligner certains «observateurs», mais l'Algérie a clairement présenté, à l'occasion du Sommet d'Alger du 1er novembre 2022, les clés de l'émergence d'un pôle arabe. En plaidant le rassemblement, le soutien indéfectible à la cause palestinienne et le développement d'une solidarité interarabe, le président de la République a dessiné les contours d'un ensemble civilisationnel, reposant sur des fondamentaux qui lui sont propres. En appelant à consolider le partenariat inter-arabe, le chef de l'État pose les principes d'un «bras économique» au pôle que l'opinion de la région appelle de ses voeux. Même si cette approche a véritablement toutes les chances de voir sa concrétisation sur le terrain, les cartes géopolitiques étant rabattues, force est de constater, que les pays arabes les plus influents demeurent convaincus de l'impuissance de la Nation arabe et ne voient pas son émergence. 

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