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Préparatifs de l'Aïd El Adha

Les petits métiers pour sauver la fête

Bien que l'Aïd El Adha soit synonyme de prolifération de métiers secondaires, il est surtout symbole de la citoyenneté et la responsabilité pour les jeunes de la wilaya d'Annaba.

L'Aïd est une occasion pour faire de bonnes affaires et chacun s'adonne à une activité propre à l'événement. Les premiers signes de l'effervescence se voient partout à Annaba. Transporteurs, vendeurs d'aliments pour bétail, aiguiseurs de couteaux, vendeurs de charbon et autres petits métiers d'occasion apparaissent, donnant un autre goût à cette fête de l'Aïd El Adha qui n'a, jamais, manqué de marquer de son empreinte l'esprit des gosses. Certes, les prix sont, parfois, plus élevés que d'habitude, mais le citoyen accepte, de son plein gré. Dans les souks et les points de vente de moutons, les camionnettes sont là pour transporter les bêtes. Même si on a une voiture, on n'aime pas forcément qu'elle soit envahie pas l'odeur du mouton qui dure des semaines avant de s'estomper. Alors, on loue une camionnette (Mazda) pour les moutons. Leurs tarifs ne sont pas donnés. Les transporteurs se passent le mot et s'entendent sur des tarifs communs pour saigner encore plus les citoyens. Des courses de quelques dizaines de kilomètres peuvent être facturées entre 2500 et 3000 DA. Dans tous les coins de rues de la ville d'Annaba, des vendeurs de brochettes en bois ou en fer, de grilles et de charbons. Les magasins sont abondamment garnis des outils nécessaires et même des étals entiers leur sont réservés dans les souks populaires. L'autre métier qui revient chaque année et pour la même occasion est celui de vendeur de fourrage. Des jeunes, désoeuvrés la plupart du temps, «construisent» des montagnes de foin pour tous ceux qui préfèrent recevoir le mouton chez eux, quelques jours à l'avance. C'est le moment aussi d'engraisser sa bête. La fête du Sacrifice fait le bonheur non seulement des égorgeurs de moutons, mais aussi des aiguiseurs de couteaux, car, cette fête, c'est l'occasion pour les ménages de faire un petit lifting à leurs couteaux afin d'égorger le mouton sans le faire souffrir. À la rue du marché au blé au centre-ville d'Annaba, les professionnels de ce métier sinistré, ont déjà fait leur apparition. Bien que ce métier, autrefois, passait de père en fils, il est quelque peu en voie de disparition. Cependant, on trouve beaucoup de jeunes qui en font un métier occasionnel de l'Aïd. Les règles d'abattage imposent de ne pas faire souffrir la bête, ou le moins possible en tout cas. Faire en sorte que son couteau soit le plus tranchant possible. Durant l'Aïd, plusieurs jeunes se reconvertissent en égorgeurs de moutons. Ils sont sollicités par les voisins qui, ne supportant pas la vue du sang, l'odeur de la bête ou craignant de la faire souffrir, font appel au talent d'un connaisseur pour accomplir l'acte du Sacrifice. Plusieurs jeunes se sont recyclés. Ils doivent gérer une longue liste de voisins, dans leurs quartiers, mais à quel prix? En effet, un déplacement de ce genre est rémunéré. À 3000 et 4500 DA, selon la taille du mouton à égorger. Même les bouchers qui ne travaillent pas pendant quelques jours trouvent un nouveau créneau. Ils ne vendent pas de la viande de mouton, mais se proposent de couper le mouton. Et dans un mouton, rien ne se perd, tout s'utilise. Cela nous conduit donc à un autre métier...celui de ramasseur de peaux de moutons. Autre métier d'occasion très prisé pour les ménagères et lucratif pour des centaines de jeunes, celui de «chaouat». En réalité, il s'agit de débarrasser et nettoyer la tête et les pieds du mouton, de la peau et des cornes. Depuis les 10 dernières années, le «kanoune» et la «tabouna», ont cédé la place au chalumeau. Une pratique ancestrale que les ménagères ne pratiquent plus... Et c'est là, une opportunité pour les jeunes qui, en usant des flammes bleues de leurs chalumeaux, brûlent la peau de la tête et des pieds du mouton en un clin d'oeil pour 1000 et 1200 DA, selon toujours la taille du mouton. Bref, des métiers qui surgissent à chaque célébration de l'Aïd El Adha, rien que pour accompagner cette fête aux allures de rituel. Toutefois, un effet marquant s'est installé au sein de la société annabie, la touiza du nettoiement. Après la fin du rite de l'égorgement du mouton et toutes les opérations qui s'ensuivent, les jeunes des différents quartiers de la wilaya d'Annaba, s'organisent pour nettoyer leurs quartiers. Une action devenue une tradition dans la wilaya d'Annaba où, les jeunes bien qu'ils soient désoeuvrés, ont su préserver le sens de la collectivité et la citoyenneté mais, surtout le sens de la responsabilité. 

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