{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Après une longue mise en hibernation

Les partis politiques remontent à la surface

L'immobilisme est parfois mortel. C'est ce qui a failli se produire avec la classe politique, dans son ensemble, et l'opposition en particulier.

L'attente a été longue. Depuis le 22 février 2019, jour du sursaut national, la classe politique a été mise dans une sorte d'hibernation qui a eu une rallonge troublante mais insupportable en raison du confinement dû à la propagation du virus mortel dans les espaces publics.
Il faut rappeler qu'à l'ombre du Hirak, qui a condamné l'ensemble de la classe politique, en leur interdisant de marcher au milieu des foules, beaucoup de militants ont marché, comme ceux du FFS, du PT, de Nahdha ou Islah et du MSP au tout début, mais à titre individuel.
A l'orée des élections locales, les partis de l'opposition annoncent leur volonté d'y participer, dans une tentative de briser la glace.
Or l'inquiétude du FFS est double parce que depuis la disparition de son leader charismatique feu Hocine Ait-Ahmed, c'est bien la première fois qu'il compte entrer dans la compétition électorale pour faire valoir ses droits. Ce sera un test doublement difficile pour le plus ancien parti de l'opposition.
Le PT est aussi dans l'embarras, suite à l'incarcération de son SG, Louisa Hanoune, qui a mis le parti dans une sorte de glaciation. En annonçant sa participation, ce parti va tenter de démontrer qu'il existe encore et mieux; qu'il peut renverser la vapeur parce qu'il sait que les foules sont très sensibles à toute action émanant du pouvoir dans le sens de limiter l'action politique de ses opposants. Ce sera aussi un test majeur pour le PT qui revient de très loin.
Pour les partis de Djaballah et Touati, il y a lieu de dire qu'ils ont été complètement laminés dans les dernières législatives, au point où l'on se dit s'il n'y avait pas eu une volonté de les exclure définitivement du paysage politique pour leurs discours incommodes, oserait-on dire.
Reste le RCD, qui a été partie prenante dans le Hirak, il n'a pas pu éloigner le spectre de la «conspiration» dont on l'accuse, si on se souvient des démêlés de son SG avec la justice pour une toute autre affaire, nullement liée à l'activité politique; mais le message est passé.
Le RND ne brille plus depuis l'éviction de son ex SG, Azzeddine Mihoubi, qui voyait grand. De son côté, le MSP reste cloîtré dans les déclarations de son chef, Abderrezak Makri, qui avait dévoilé le contenu de ses conversations avec le frère du président déchu, peu de jours avant la chute.
Les indépendants, enfin, placés en seconde position dans les législatives, après le FLN, qui veulent se constituer en parti politique, au nom de la société civile, selon les intentions distillées. Mais ils savent qu'à défaut de parti, les listes de candidatures aux locales seront rudement difficiles, si on se fie aux conditions d'éligibilité énoncées. Face à cette alchimie, les pronostics s'annoncent difficiles, voire impossibles. Car, avec un retour en arrière, à février 2019, on garde à l'esprit cette tentative de rendre caduque la classe politique algérienne dans son ensemble. Toutefois, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis et les observateurs les plus avertis perdraient le nord parce que les effets sont là, tangibles, surtout en ce qui concerne le premier parti sur scène. Que dire des autres qui sont classés dans des cases: du perturbateur aux idées étroites à l'islamiste new look. Le Hirak qui a constitué la majorité, à une période donnée, représentait le vrai corps électoral. A-t-il gardé cette force inouïe qui a fait de lui ce qu'il fut en appelant au boycott? Les prochaines élections nous donneront, à coup sûr, quelques indices sur la classe politique en décomposition. 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré