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MÉCANISME INDÉPENDANT DE SURVEILLANCE DES ÉLECTIONS

Le scrutin relevait du zèle des autorités

Une reconnaissance de fait que les précédentes opérations électorales n'étaient pas correctes.

Le président de la République lâche du lest à l'opposition. Il annonce la création d'un «mécanisme indépendant de surveillance des élections», qui sera consacré dans le texte de la Constitution. Cette brèche va permettre aux députés de l'opposition de procéder à la saisine du Conseil constitutionnel, en cas de constatation d'irrégularités du scrutin. Les partis de l'opposition ont unanimement salué la décision.
Mais, en allant jusqu'à introduire une clause dans la Loi fondamentale, ne reconnaît-on pas implicitement que tous les scrutins précédents ont été entachés d'irrégularités? C'est ce que n'a cessé de revendiquer l'opposition depuis des lustres, depuis que l'ex-FIS a raflé la mise en décembre 1991, après avoir assuré le contrôle du scrutin.
Depuis, tous les scrutins se ressemblent, à des nuances près. Un retour en arrière s'impose pour rafraîchir la mémoire. L'arrivée de Boudiaf a, en quelque sorte, donné plus de clairvoyance, dans le sens où il est allé désigner les membres de l'instance législative, sans gaspiller les deniers de l'Etat en organisant une élection coûteuse et inutile.
L'astuce sera reprise par son successeur Ali Kafi, qui a reconduit le même CNT en choisissant ses hommes. Cette instance survivra jusqu'à l'avènement de Liamine Zeroual, qui lui a donné des attributions considérables jusqu'à l'amendement des lois organiques, telles que la loi relative aux partis politiques et la loi électorale. Cette attribution a permis l'interdiction d'un certain nombre de partis et la création du parti, le RND, en février 1997.
Deux mois après, ce nouveau parti a damé le pion au FLN, en s'accaparant la majorité des sièges à l'APN. Et il a refait la prouesse, en octobre, lors des locales de la même année. L'on a vu alors le candidat RND, à la présidence de l'APW d'Alger, répondre à une question relative à la fraude, posée par TF1, «oui, c'est de bonne guerre», avait-il dit. On ne s'embarrassait plus de cacher le jeu de triche comme on le faisait au temps du parti unique pour faire sortir la liste unique, qui n'en était pas une.
Plus tard, la fraude est devenue plus sophistiquée.
L'opération avait toutes les apparences de transparence et de correction. En présence des observateurs de la Ligue arabe, de l'UA et de l'UE, le bulletin de vote passait comme une lettre à la poste. Mais dans les faits, la vraie opération se faisait après la fermeture des bureaux de vote, lors de la rédaction des PV, qui se réalisaient à huis clos. Et quand certains partis osaient protester contre les irrégularités, on sortait le grand jeu.
Dans certains bureaux de vote, on usait du secret de la troisième clé. L'astuce est toute simple. On prépare pour chaque bureau des urnes identiques avec des clés identiques. Une fois l'opération de vote terminée, on ferme les bureaux.
Les votants de l'obscurité remplacent carrément l'urne par une autre bourrée pour le compte de X. Puis devant les caméras et les observateurs internationaux, qu'on invite dans certains centres bien choisis, on procède au décompte des voix. On donne au représentant de l'opposition, qui surveille le bureau, l'insigne honneur d'ouvrir l'urne de sa propre clé et on passe au décompte. On applaudit le vainqueur et le tour est joué.
Dans les régions reculées, ils n'ont pas besoin de faire tout ça parce que l'opposition n'a pas le droit de regard sur ce qui se fait. On change carrément les boîtes, sans que personne ne proteste. Il faut dire que les années d'insécurité ont appris la prudence aux plus farouches défenseurs de la démocratie. C'est, en somme, ce qui a permis le truquage des élections à grande échelle. «Autres temps autres moeurs.» Zeroual a privilégié le RND et Bouteflika le FLN. Lors des dernières élections législatives, certains candidats FLN se sont retirés des listes parce qu'ils étaient mal classés. Selon les prévisions de l'entourage de Belkhadem, il était question de gagner deux sièges par circonscription, sans plus. Mais coup de théâtre, le FLN a réalisé l'exploit en raflant jusqu'à six sièges. Personne ne s'y attendait.
Le boycott massif a donné la possibilité et la chance aux bureaux spéciaux de s'exprimer, en surprenant tout le monde.
Toutes ces données et d'autres sont disponibles au niveau du staff de Bouteflika. Ce dernier agit en conséquence.
Lorsqu'on veut édifier un Etat démocratique, l'élémentaire commence par des élections transparentes et propres. C'est ce que s'applique à faire l'équipe de Bouteflika, en mettant les garde-fous nécessaires afin de mettre les faussaires hors d'état de nuire.

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