Assises Annuelles de la bad sur les Changements climatiques
Le rôle majeur de l’Algérie
Le Fonds africain de développement financera des projets climatiques au profit de 37 pays africains..
La question du changement climatique s'est invitée aux Assemblées annuelles de la BAD qui se tiennent à Nairobi au Kenya depuis le 27 mai. L'Afrique en souffre. Le Fonds africain de développement a décidé de venir en aide à 37 d'entre eux. La BAD espère à travers cette opération collecter plus de 4 milliards de dollars auprès des États, institutions et organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, appelés à soumettre leurs propositions avant juillet prochain, a déclaré le vice-président de la BAD chargé de l'énergie, le climat et la croissance verte, Kevin Kariuki. Une initiative a été accompagnée, à ce titre par des «pistes» proposées par le ministre algérien des Finances qui participe activement à cet évènement continental annuel. «Nous devons développer des mécanismes innovants pour mobiliser le capital privé. Cela implique de créer des instruments financiers et des garanties pour encourager les investissements privés notamment dans des secteurs à haut risque», a indiqué Laâziz Faid qui s'exprimait lors du Dialogue des gouverneurs de la BAD, tenu dans le cadre des Assemblées annuelles 2024. Faid a souligné à cet effet l'importance des besoins de financements de l'Afrique et la complexité des défis auxquels font face ces pays. Face à ce challenge, l'Algérie est en première ligne et peut être la locomotive en Afrique. Elle est appelée à tenir un rôle majeur dans la lutte contre le dérèglement climatique qui a accentué le phénomène de la sécheresse avec comme conséquence un manque notoire d'eau potable. Il faut savoir que la lutte contre les changements climatiques constitue l'une des priorités de l'Algérie aux plans national et international. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n'a eu cesse de souligner l'importance de mobiliser tous les moyens et de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les effets du changement climatique, dont le Plan national climat et la loi relative à la lutte contre les risques majeurs, et de relancer le projet du Barrage vert pour contribuer à la création d'une zone verte à faible émission de carbone. Il faut rappeler que l'Algérie a ratifié, en 2016, l'Accord de Paris sur les changements climatiques (COP21), qui prévoit de maintenir l'augmentation de la température moyenne en dessous de 2 °C à la fin du siècle actuel. L'Algérie s'est aussi engagée à soutenir la communauté internationale dans ses efforts visant à lutter contre l'effet de serre, en dépit de sa contribution, depuis longtemps, à la lutte contre ce phénomène, au regard de la domination du gaz naturel qui est considéré comme une énergie propre dans son mix énergétique. Dans le cadre de ses démarches de protection du climat, l'Algérie a adopté, en 2020, le Plan national climat (PNC) pour la période 2020-2030, considéré comme sa vitrine internationale en la matière et qui vise à réduire le taux des émanations de gaz à effet de serre de 22%, comme un engagement conditionnel (au cas où le pays bénéficie d'un financement international et d'un transfert de technologie) et de 7% comme engagement volontaire. Un exemple à suivre. Pour la période 2020-2025, la BAD s'est engagée à allouer au moins 40% de ses investissements annuels, soit un montant de 25 milliards de dollars, au financement destiné à la lutte contre les changements climatiques. L'Algérie, un des plus importants contributeurs africains du Fonds africain de développement, ne se fera pas prier pour mettre la main à la poche.