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Fête de l’Indépendance en 1962 dans l’émigration

Le précieux témoignage de Moh Clichy

La Fédération du FLN en France a réuni ses cadres permanents cinq jours après la proclamation de l’indépendance.

L'Algérie a fêté son indépendance sous le signe de son attachement aux centaines de milliers des siens, victimes de la déportation. Ce pan, encore ignoré, de l'Histoire du pays vient rappeler la complexité de son écriture et souligne tout l'intérêt de l'écrire correctement pour la transmettre aux prochaines générations. Ainsi la très longue résistance du peuple algérien, l'oeuvre colossale de son élite, la fidélité sans faille de son émigration à la mère-patrie sont autant de chapitres qui méritent d'être consignés. Si pour les événements qui s'étaient produits au XIXe siècle, on ne peut s'en remettre qu'aux historiens, ceux qui s'étaient produits pendant la guerre de Libération nationale, les acteurs encore vivants sont une véritable lanterne. Et à propos des premiers jours de l'indépendance justement, le témoignage d'un des cadres de la Fédération du FLN en France constitue un précieux repère pour les historiens, mais également pour nous tous les Algériens. Mohamed Ghafir, dit Moh Clichy, c'est de lui qu'il s'agit, apporte dans son livre Droit d'évocation de souvenance, un intéressant éclairage sur les événements qui ont suivi l'indépendance du pays dans les rangs de l'émigration en France. On y apprendra que les festivités avaient été très encadrées par les militants de la Fédération du FLN en France et il témoigne de la participation de la municipalité française de Choisy-le-roi à la fête d'Indépendance algérienne.
Une précieuse contribution sur le soutien reçu par la révolution de la part de cadres français. On apprend dans le livre de Moh Clichy également qu'une «grande réception a été organisée à la salle des fêtes de Gennevilliers-Asnières», réunissant «l'ensemble des cadres de la Fédération et des invités français sympathisants du F.L.N ainsi que les membres de la municipalité de Gennevilliers et des localités voisines». Voilà qui confirme le fait que la cause du peuple algérien était aussi celle de pas mal d'honorables Français. Cela pour ce qui concerne les aspects festifs. Au plan politique, la Fédération du FLN en France a réuni ses cadres permanents cinq jours après la proclamation de l'indépendance.
Le séminaire a été rehaussé par la présence de Mohamed Boudiaf et Si Salah Boubnider (Saout El Arab), colonel de la Wilaya II historique. Très conscients de la gravité de l'heure, les militants ont débattu de «la situation difficile, confuse et éminemment préoccupante qui a vu s'opposer en été 1962, le G.P.R.A à l'État Major Général (E.M.G) avec pour toile de fond la prise de pouvoir à Alger et cela, depuis la réunion du C.N.R.A à Tripoli qui s'est déroulée du 27 mai au 5 juin 1962.....», écrit Mohamed Ghafir. La prise de conscience était donc précoce. On sentait que la situation était tendue. Les témoignages des deux invités de la Fédération du FLN en France «ont provoqué une très forte et unanime émotion parmi l'assistance», raconte le moudjahid qui décrit la réaction de son compagnon de lutte Belhadj Abdelkader: «N'ayant pu retenir ses larmes, s'est levé brusquement pour vociférer avec colère son indignation: - avec une voix cassée, une gorge nouée et étranglée par des spasmes saccadés accompagnant une crise de larmes et des sanglots difficilement retenus, il a vite clos son propos avec cette brève et très courte sentence mais ô combien lourde de sens: ‘'l'heure est grave mes chers frères...''. Mohamed Ghafir rend hommage au dernier président du Gpra, Benyoucef Benkhedda, en lui attribuant la formule: «Sept ans barakat à l'effusion de sang». Le propos de Benkhedda était devenu un slogan «très largement repris de façon spontanée par les masses du peuple algérien en s'interposant physiquement entre les frères belligérants». Benkhedda a parlé par la voix du peuple. L'Algérie ne s'est pas écroulée et ces derniers jours elle a fêté le 59e anniversaire de son indépendance. «C'est ainsi que le G.P.R.A s'est en quelque sorte auto-dissous après la défection de plusieurs de ses membres qui ont rejoint» l'opposition au pouvoir de l'époque. Quant à la Fédération du FLN en France, après avoir réussi à porter la guerre sur le terrain de l'ennemi, organisé les manifestations d'octobre 1961 et contribué avec courage et abnégation à la victoire finale sur le colonialisme, a cessé ses activités en août 1962, «puis officiellement dissoute en septembre 1962 par le bureau politique du FLN et l'Assemblée Nationale», écrit Moh Clichy, le grand Moujdahid, la mémoire vivante du combat des Algériens en France.

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