{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

La défense lors du procès de Saïd Bouteflika et les ex-oligarques

Le parquet fait dans «le populisme judiciaire»

Le déroulement de ce procès «compliqué» a été marqué par le silence observé par le principal accusé.

Le procès de Saïd Bouteflika et les ex-hommes d'affaires s'est poursuivi, hier, par les plaidoiries de la défense. L'ensemble des avocats qui se sont relayés au prétoire ont relevé la sévérité du réquisitoire et la rudesse des propos du procureur de la République. Ce dernier a employé le mot «traître» pour désigner dans son réquisitoire les administrateurs judiciaires. Ces agents de l'État à l'image de Malek Salah, Zitouni Kamel et Mohamed Choudar, ont été désignés par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane pour transférer les usines et biens de l'ex-hommes d'affaires Mahieddine Tahkout, saisis par la justice après un jugement définitif, au groupe public. Les avocats estiment qu'au-delà de l'iniquité de ce terme et du non-respect du principe fondamental de présomption d'innocence, le parquet n'a apporté aucune preuve tangible incriminant leurs clients. De plus ces ex-cadres de l'État «sont des plus brillants», souligne-t-on. Pour l'anecdote, Malek Salah, incarcéré à la prison de Mostaganem, fait partie des rares algériens (parmi une quinzaine de ses compatriotes) ayant bénéficié d'une bourse d'études aux Etats-Unis durant les années 1970 à regagner le pays pour y travailler. Cela est d'autant plus injuste que ces administrateurs qui rendaient régulièrement compte à la tutelle et travaillaient sous la supervision du président du tribunal de Sidi M'hamed «sont accusés à la fois par Mahieddine Tahkout et par le parquet». «Heureusement que des hommes patriotes et à la hauteur ont pris des mesures pour mettre fin à leurs agissements», est un autre propos du représentant du ministère public, épinglé par les avocats. «De quels hommes parle-t-on?», s'interroge la défense, avant de poursuivre « s'il s'agissait des hauts responsables d'avant 2019, un nombre important d'entre eux se sont retrouvés impliqués dans des affaires scabreuses de corruption, s'il s'agit d'actuels dirigeants, il est très tôt pour se prononcer». Par conséquent, la défense accuse le parquet de favoriser le «populisme» judiciaire sur le droit car, dit-on, «lorsque la politique entre dans le prétoire, la justice en sort». «Le juge d'instruction n'a pas fourni assez d' efforts lors de l'instruction, comme a voulu le faire croire le procureur de la République lors de son réquisitoire», déplore encore la défense, regrettant que «l'arrêt de renvoi est un copier-coller du rapport de la police judiciaire». Autrement dit, indique-t-on, «le juge d'instruction a failli à son devoir d'impartialité en menant une instruction à charge». De même, déplore-t-on, «la jonction de plusieurs procédures distinctes, environ une douzaine, n'est justifiée par aucun lien de connexité ni encore moins par l'existence de faits connexes...», est-il relevé. Les avocats ont plaidé également pour «la levée du contrôle judiciaire et l'interdiction de sortie du territoire national, qui frappe leurs mandants, en leur restituant leurs passeports confisqués par la justice». L'avocat de l'ex-député Tahar Missoum dit «spécifique», inculpé pour avoir eu l'intention de signer un contrat cession ou de troc de sa laiterie à Ksar El-Boukhari dans la wilaya de Médéa à l'arrêt, en contrepartie de reprendre des biens immobiliers de Tahkout Mahieddine et ses frères à Nîmes en France, a relevé que le parquet n'a pas prouvé les accusations alléguées à ce prévenu. « Les éléments matériels et moral constitutifs de l'accusation relative à la participation au blanchiment d'argent par le transfert des revenus issus de la corruption dans le cadre d'une bande de crime organisé ne sont pas réunis», a-t-il soutenu, rappelant que « cette initiative d'échange n'avait pas aboutie». «La responsabilité pénale de plusieurs employés des organismes publics et des entreprises de Mahieddine Tahkout n'est pas engagée», a indiqué en outre la défense. Par ailleurs, le verdict sera attendu lors de la semaine en cours. Le procureur de la République avait requis ce mercredi une peine de 18 ans assortie d'une amende de 3 millions de dinars contre Saïd Bouteflika. Le parquet a également demandé une peine de 18 ans ferme assortie de 8 millions de dinars à l'encontre de Tahkout Mahieddine et Ali Haddad tandis qu' une peine de 15 ans ferme et une amende de 8 millions de dinars d'amende a été requise contre les trois frères Kouninef (Reda, Tarek-Noah et Krim-Abdelkader) et Mazouz Ahmed tandis qu'une peine de 12 ans ferme et une amende de 8 millions de dinars a été requise contre Baïri Mohamed. Une peine de 10 ans ferme assortie d'une amende de 3 millions de dinars a été requise contre Tahkout Brahim, Tahkout Hamid, Tahkout Rachid, Tahkout Nacer. Une peine de 10 ans ferme et une amende de 1 million de dinars d'amende requise contre Ali Khlifaoui, l'ex-P-DG de l'algérienne des autoroutes(ADA). Une peine de 10 ans ferme et une amende de 3 millions de dinars, avec mandat de dépôt prononcé à l'audience contre Mohcine El-Hachemi et Omar Tamentit. Une peine de 8 ans ferme et une amende de 1 million de dinars a été requise à l'encontre de l'ex-P-DG de la BNA, Achour Aboud. Des peines allant de 3 à 6 ans ferme, assorties d'amende variant de 1 à 3 millions de dinars ont été requises contre le reste des accusés. Le déroulement de ce procès «compliqué», traitant d'un dossier «volumineux», impliquant plus de 70 accusés et plus d'une cinquantaine de témoins, a été marqué par le silence observé par le principal accusé, en l'occurrence Saïd Bouteflika. Le frère cadet et conseiller de l'ancien président déchu Saïd Bouteflika a refusé de répondre aux questions du tribunal au motif qu' «aucune instruction n'a été menée au préalable». 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours