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Première victime collatérale des accords entre l'Iran et l'Arabie saoudite

Le Maroc perd La Mecque

Le Makhzen ira-t-il jusqu'à se rebeller contre son parrain saoudien qui vient de renouer avec l'Iran? Osera-t-il un instant accuser l'Arabie saoudite de pays soutenant le terrorisme comme il le fait avec l'Algérie qui entretient de bons rapports avec Téhéran?

Retentissant succès diplomatique pour Pékin et doublé magistral pour Xi Jinping. Gratifié d'un nouveau mandat de la République, le président chinois a réussi l'impossible à travers sa médiation personnelle qui a abouti au rétablissement des relations diplomatiques entre l'Arabie saoudite et l'Iran, annoncée depuis Pékin avant-hier. Évènement majeur dans les relations internationales, cette normalisation aura des conséquences qui vont profondément bouleverser le paysage politique, militaire et sécuritaire au Moyen-Orient. Désormais, la région connaît l'émergence d'un nouvel acteur: la Chine qui a été longtemps confinée dans un rôle de gros client du pétrole. La détente entre l'Iran et l'Arabie saoudite acte ainsi, l'ascension de la Chine en tant qu'acteur stratégique dans la région. La scène se déroule sur un fond de désengagement de Washington qui vient d'accuser un cinglant revers diplomatique. Les Américains ont échoué d'intégrer l'Arabie saoudite dans les accords d'Abraham. Première victime collatérale, le Makhzen. Il perd tout, y compris La Mecque. Va-t-il se rebeller contre son parrain saoudien qui vient de renouer avec l'Iran? Osera-t-il un instant accuser l'Arabie saoudite de pays soutenant le terrorisme comme il a pris l'habitude de le faire avec l'Algérie qui entretient de bon rapports avec Téhéran? Incroyable avatar des choses. Ce n'est plus l'Iran qui est infréquentable mais c'est le Maroc qui vient de décrocher, haut la main, le trône des revers. À ce titre, il a bien mérité sa réputation de pays corrupteur, de narco-État et royaume de l'espionnage. Le Makhzen est devenu la risée du monde après son implication dans le scandale «Marocgate» au Parlement européen, les scandales d'espionnage contre la presse et les activistes, et des personnalités politiques dont le président français Emmanuel Macron. Pendant longtemps, il a usé jusqu'à l'abus de la propagande israélienne prompte à agiter l'éventail iranien pour fourvoyer l'opinion internationale et masquer ses dérives dans les territoires occupés du Sahara occidental. L'ogre iranien est brandi à chaque occasion. Aux yeux du Makhzen et de son allié sioniste, le fait d'avoir des relations normalisées avec Téhéran est un argument largement suffisant pour être rangé du côté de l'axe du mal. Le mensonge est toujours assorti d'une date de péremption. La vérité jaillit de Pékin et les masques tombent! Le roi est nu. La suite promet d'être dramatique pour le Makhzen qui a sapé toutes les initiatives d'unité et d'intégration maghrébines. Il est rejeté par l'Europe, il se retrouve hors-jeu au Golfe où s'amorce un grand tournant géopolitique. Tout comme pour le Maroc, cet accord a ébranlé l'entité sioniste et provoqué de vives critiques en Israël à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, qui ambitionnait d'intégrer l'Arabie saoudite dans une alliance régionale contre l'Iran. «C'est un échec total et dangereux de la politique étrangère du gouvernement israélien», a réagi le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid.
Cependant, le retour à des relations normales entre Téhéran et Riyadh offre un immense champ de possibilités non seulement aux deux pays, mais aussi à la région et au monde musulman en entier. À l'unanimité, les observateurs s'accordent à dire que le monde est face à un évènement formidable qui augure d'une réelle stabilité de la situation au Moyen-Orient. Surnommé, «le gendarme du Golfe», pour son rôle dans les différents conflits qui minent la région, l'Iran y mettra du sien pour renforcer la paix. Ainsi, après huit ans de guerre atroce au Yémen, où l'Iran soutient les houthis, le conflit trouvera certainement son issue. Le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, a soutenu dans un tweet que son ministère allait «lancer d'autres initiatives régionales», renforçant ainsi les spéculations sur de possibles avancées sur d'autres dossiers régionaux, dont le Liban et la Syrie. «C'est un changement très bienvenu, car il sert les intérêts des peuples de la région. Cela aidera le Liban, le Yémen, la Syrie et d'autres», jubile le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah. «L'onde de choc» ne se limite pas au Moyen-Orient mais atteint la planète entière. Les Brics se mettent en place de la manière la plus éclatante. L'axe Pékin- Russie-Inde- Afrique du Sud- Brésil se renforce au grand dam de Washington. La Chine vient de réussir son premier accord diplomatique international historique. Il augure déjà d'une éventuelle médiation de Pékin dans la guerre russo- ukrainienne afin d'éviter un conflit militaire de dimension mondiale avec l'Europe comme théâtre des opérations. Une nouvelle page s'ouvre pour un nouveau monde où pousseront des fleurs...avec des épines.

Réactions à la reprise des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran

L'Algérie salue le rétablissement des relations diplomatiques
L'Algérie salue, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, la reprise des relations diplomatiques entre le Royaume d'Arabie saoudite et la République islamique d'Iran, avec la réouverture des ambassades des deux pays dans les prochaines semaines. Elle exprime également sa satisfaction sur «la conduite efficace des pourparlers entre les deux pays frères par l'intermédiaire de la République populaire de Chine amie». «Cet important accord permettra aux deux pays et aux deux peuples frères de renforcer les relations de coopération et de solidarité, dans le cadre du respect des principes stipulés dans la Charte des Nations unies et de résoudre les différends par le dialogue, ce qui contribuera à renforcer la paix et la sécurité en la région et dans le monde», ajoute la même source.

L'ONU exprime sa gratitude à la Chine
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a salué, vendredi, l'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a exprimé «la gratitude du secrétaire général à la Chine pour avoir accueilli les récents pourparlers et ses efforts pour promouvoir le dialogue entre les deux pays». Le secrétaire général a également salué «les efforts d'autres pays à cet égard, notamment le Sultanat d'Oman et l'Irak». Le porte-parole a déclaré que «les relations de bon voisinage entre l'Arabie saoudite et l'Iran sont essentielles pour la stabilité de la région du Golfe».

Washington timidement...
L'administration Biden a «salué» vendredi l'annonce du rétablissement d'ici deux mois des relations diplomatiques entre Riyadh et Téhéran, mais «il reste à voir si l'Iran remplira ses obligations».

Paris accueille favorablement l'accord
La France a salué vendredi soir l'annonce du rétablissement d'ici deux mois des relations diplomatiques entre Riyadh et Téhéran. Paris est favorable à «toute initiative qui peut contribuer de manière concrète à la désescalade des tensions et au renforcement de la sécurité et de la stabilité régionales».

L'OCI se félicite
Le secrétariat général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) s'est félicité, vendredi, de l'accord conclu entre l'Arabie saoudite et l'Iran portant la reprise de leurs relations diplomatiques. Le secrétaire général de l'OCI, Hissein Brahim Taha, a exprimé l'espoir que cette étape «contribuerait à renforcer les piliers de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région et donnerait un nouvel élan à la coopération entre les Etats membres de l'Organisation de la coopération islamique».

Irak: «Un élan qualitatif»
L'Irak a salué vendredi l'accord conclu entre l'Iran et l'Arabie saoudite pour une reprise de leurs relations après des années d'hostilité qui ont alimenté les tensions au Moyen-Orient. Le ministère irakien des Affaires étrangères a estimé dans un communiqué qu'une «nouvelle page des relations diplomatiques entre les deux pays voisins s'ouvre». Les efforts déployés par le gouvernement irakien ont jeté des bases solides pour cet accord, lequel «donnera un élan qualitatif à la coopération entre les pays de la région». En vue d'améliorer les relations bilatérales et d'apaiser les tensions régionales, l'Irak a accueilli cinq sessions de négociations directes entre les deux puissances régionales.

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