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Le face-à-face de deux historiens

Nous faisons du débat dépassionné une ligne de conduite. Notre but est de décrypter une actualité complexe et d'ouvrir des perspectives. Nous nous sommes toujours assignés à cette tâche et plus particulièrement depuis l'ouverture du dossier mémoriel, une décision prise par les hautes autorités algériennes et françaises. Sur ces mêmes colonnes sont intervenus des dizaines d'historiens, de sociologues, politologues, anthropologues et autre universitaires qui nous ont fait l'honneur de répondre à nos questions pour éclairer les lecteurs de la manière la plus ample possible. Nous sommes sur la même trajectoire, sauf que cette fois-ci, les deux entretiens ont la particularité d'un face-à-face. Pour parler de cette brouille diplomatique entre Alger et Paris on a sollicité un historien français de souche et un autre français d'origine maghrébine. Ils répondent à des questions qu'on leur a posées en même temps. Ni l'un ni l'autre ne connaissent les réponses. Ils les liront en même temps que vous. C'est par cette manière qu'on a tenté de fouiller dans une actualité brûlante.
Les relations franco-algériennes sont au creux de la vague. Tout commence par la publication le 2 octobre dernier, d'un article sur le journal Le Monde qui relate une discussion entre le président français et une vingtaine de jeunes descendants de protagonistes de la guerre d'Algérie. Après avoir écouté ces chérubins, Emmanuel Macron a pointé une «histoire officielle» et un discours «totalement réécrit qui ne s'appuie pas sur des vérités» mais «sur une haine de la France». «La nation algérienne post-1962 s'est construite sur une rente mémorielle, et qui dit: tout le problème, c'est la France», s'est-il lâché avant d'enfoncer le clou en répondant à un jeune qui lui rétorquait que la jeunesse algérienne n'avait pas de «haine» envers la France: «Je ne parle pas de la société algérienne dans ses profondeurs, mais du système politico-militaire qui s'est construit sur cette rente mémorielle.» Plus grave, Macron est allé jusqu'à douter de l'existence d'«une nation algérienne avant la colonisation française». La charge a été suffisante pour ouvrir les vannes du torrent. L'Algérie rappelle son ambassadeur à Paris et dénonce ces propos,«irresponsables».
Tebboune a insisté sur «le respect total de l'État algérien», avant de s'adresser à son homologue français:
«Il doit oublier que l'Algérie était une colonie française.». Au malheureux glissement du président Macron qui, pour dénoncer des dirigeants algériens, évoque la « rente mémorielle», le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, réplique par une formule acérée pointant du doigt «une faillite mémorielle des dirigeants français». L'échange est violent, sévère poussant doucement, mais sûrement le bateau algéro-français droit vers l'iceberg de la mémoire.

De Quoi j'me Mêle

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