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Hydrogène vert, industrie minière, soft power, diplomatie…

La success-story de la nouvelle Algérie

Le spectre du développement est aussi large que possible, englobant même les aspects culturels…

L’excellente santé financière du pays, attestée par le FMI et la Banque mondiale, l’accélération du chantier de chemin de fer reliant la mine de Ghar Djebilet à Béchar, l’entrée en production, vers la fin de cette année, de 3 000 MW d’électricité solaire, et le développement significatif de l’industrie militaire constituent autant d’atouts pour une Algérie qui a réussi, en cinq ans, l’exploit de passer d’un pays rentier et sans grande aspiration à une nation en voie d’émergence, pesant lourdement sur le destin économique de toute l’Afrique du Nord et de la Méditerranée occidentale.
Le propos n’est nullement exagéré, au regard du déclenchement très officiel du processus de réalisation du projet SoutH2 Corridor. Une ambition exprimée par le président Tebboune, qui entendait fournir à l’Europe du gaz naturel, mais pas seulement. Devant la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, Abdelmadjid Tebboune a annoncé la couleur : ce sera de l’électricité, de l’hydrogène vert, de l’ammoniac et du gaz. Tous ces éléments seront produits en Algérie et expédiés en Europe via un gazoduc. Aujourd’hui, à Rome, il sera question d’hydrogène vert. Les ministres chargés de l’Énergie et de l’Environnement de la Tunisie, de l’Italie, d’Allemagne et d’Autriche tiendront, avec le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, leur première réunion, donnant ainsi la bénédiction politique à la réalisation du SoutH2 Corridor. Cette séquence est d’autant plus importante que la Commission européenne et la Suisse y prendront part en qualité d’observateurs. C’est dire le caractère éminemment stratégique d’un projet qui constitue « un pilier dans la stratégie des pays concernés en vue de réaliser la transition énergétique», plus que nécessaire pour une Europe condamnée à trouver un partenaire solide et fiable pour résoudre définitivement son problème énergétique. L’Algérie apporte cette assurance et va jusqu’à proposer au Vieux Continent un marché gagnant-gagnant, en associant le Nigeria, dont le gaz naturel renforcera, à n’en pas douter, le deal afro-européen. Le gazoduc transsaharien est un gage sérieux d’une alimentation énergétique pour l’Europe. Il va de soi que les termes du contrat devront profiter à tout le monde, et le transfert de savoir-faire y figure en bonne place.
Cette réunion sera suivie d’un forum d’affaires. Les entreprises des pays concernés élaboreront une feuille de route comprenant les prochaines étapes en vue de la concrétisation de cet ambitieux projet. L’Europe n’a d’autre choix que d’accélérer le rythme du chantier. L’Algérie a déjà entamé sa part du projet en lançant l’autre ambitieux programme de 3 000 MW d’électricité solaire. Il n’existe objectivement aucune raison de douter de la réalisation de ce mégaprojet qui donnera à l’Afrique du Nord, à travers l’Algérie, un levier stratégique pour équilibrer les relations entre le Nord et le Sud dans cette région du monde. C’est là une autre ambition assumée par l’État algérien, qui entend renégocier l’accord d’association avec l’Union européenne, partant d’une position géostratégique lui accordant un avantage certain.
Cet avantage ne se limite pas à l’énergie seulement, puisque l’appétit dont fait montre l’Algérie touche également à l’agriculture, à l’industrie minière et militaire. La force du pays ne se réduit pas à un ou deux axes seulement. Le spectre du développement est aussi large que possible. Jusqu’aux aspects culturels, en passant par une affirmation diplomatique assez rare dans les annales du Sud global. C’est dire que l’Algérie est dans une démarche visionnaire qui ne néglige aucune dimension de sa puissance future.
Le président Tebboune, à la manœuvre au lendemain de sa prestation de serment le 19 décembre 2019, a fixé l’échéance de 2027 pour le rendez-vous de l’Algérie avec l’émergence. L’homme ne s’est pas trompé, et la marche qu’il a imprimée à l’économie du pays, à la société et très bientôt à la culture, participe d’une logique de puissance économique, diplomatique et militaire. Pour s’affirmer, l’Algérie se doit de développer son soft power. La nouvelle Algérie n’est pas un slogan creux, loin s’en faut. La preuve sera donnée aujourd’hui à Rome. Dans un avenir proche, lors de la réunion du Conseil d’association Algérie-UE, une autre preuve sera apportée.

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