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Plusieurs ministères pataugent

La stratégie du flou

Nul ne sait encore ce que sera l'Algérie de demain en termes de développement politique et socio-économique, ni de quelle nature sera sa forme de gouvernement.

Au début du mois de décembre 2020, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Abderrahmane Benbouzid, avait révélé, lors de son passage à la télévision publique, que l'Algérie est en négociation avec six laboratoires de différents pays, dont des chinois et des russes, pour l'acquisition du vaccin contre le coronavirus. À la fin du même mois, Ammar Belhimer, porte-parole du gouvernement algérien, annonçait à la télévision nationale la signature d'un accord mutuel pour l'acquisition du vaccin russe, «Sputnik-V». Intervenant, avant-hier, sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3, le docteur Djamel Fourar, directeur général de la prévention au ministère de la Santé, également porte-parole du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19, a affirmé que l'arrivée du vaccin russe «Sputnik V» anti-covid-19 est imminente. Wait and see! De son côté, le ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, a déclaré, le 10 janvier en cours, que le gouvernement a décidé de libérer l'importation des véhicules neufs afin de répondre aux besoins du marché national, en octroyant les premières autorisations aux concessionnaires retenus prochainement. La liste est toujours tenue secrète. Le jour même, il a affirmé à la Radio nationale que le dossier de l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) sera réglé cet après-midi. La crise perdure encore. C'est le même ministre qui a plaidé pour l'ouverture du capital des entreprises publiques économiques en «situation financière difficile» via la Bourse d'Alger, feignant d'ignorer que pour être éligible à la Bourse, l'entreprise doit, d'une part, publier des états financiers certifiés des trois exercices précédents celui au cours duquel la demande d'admission est présentée, et, d'autre part, avoir réalisé des bénéfices durant l'exercice précédant sa demande d'admission, sauf dérogation de la Cosob. Par ailleurs, l'Office interprofessionnel des céréales (Oaic) est actuellement soumis à un audit comptable. Aussi, le 13 décembre 2020, le président, Abdelmadjid Tebboune, dans un message vidéo au peuple algérien, a donné instruction à la présidence de la République de préparer, avec la Commission nationale chargée de l'élaboration du projet de révision de la loi organique portant régime électoral, une loi électorale dans un délai de 19 à 15 jours. Une commission a été installée le 21 septembre 2020 et ayant un premier délai de 2 mois et demi pour soumettre son travail. Or, le 10 du mois en cours, soit 4 mois après la première annonce, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi a affirmé que la nouvelle loi électorale est (toujours) en phase de finalisation. Quant au mode de gestion d'Air Algérie, reconçu de manière à la rendre compétitive à l'international, tout en veillant à réduire le nombre de ses agences commerciales à l'étranger, exigé, en octobre 2020, par le président Abdelmadjid Tebboune, on attend toujours des responsables du secteur de remettre les gaz à même de lui assurer un atterrissage en toute sécurité. En somme des instructions et des rendez-vous reportés. De ce fait, nul ne sait encore ce que sera l'Algérie de demain en termes de développement politique et socio-économique. Encore moins, de quelle nature sera sa forme de gouvernement. À ce sujet, l'aveu de Mohamed-Cherif Belmihoub, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, est révélateur, à plus d'un titre, de l'expectative qui règne au niveau des dirigeants censés exécuter le programme du chef de l'Etat. «On baigne dans l'incertitude.
Les données réelles sont inexistantes, on a tout faux! C'est ce qui a obligé notre département à démarrer de zéro donnée pour analyser la situation économique entre 2009 et 2019 et les réalisations de 2020. C'est comme si la prospective en Algérie était absente ces 30 dernières années», a-t-il admis, lors de son passage au Forum du quotidien national d'expression arabe EcChaab. Et dire que son département est censé proposer au gouvernement les grandes orientations de l'avenir de la nation. Un tel aveu qui explique, en somme, la stratégie du «flou» régnant au niveau du gouvernement Abdelaziz Djerad. De quoi justifier le mécontentement affiché par le président Tebboune à l'issue du dernier Conseil des ministres consacré à l'évaluation du bilan annuel de 2020 de différents secteurs ministériels. Depuis près de 60 ans, l'Algérie réelle avance, mais dans le flou. Un flou qui a plutôt bien réussi jusqu'ici pour certains. 

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