Salon international de l’agriculture
La sécurité alimentaire d’abord
L’agriculture est encore appelée à peser de tout son poids dans un PIB annoncé de 400 milliards de dollars en 2026.

Sipsa-Filaha ou Salon international de l'agriculture de l'élevage et de l'agro-industrie, a pris effet, hier, à la Safex (Société algérienne des foires et exportations) à Alger, où il se poursuit jusqu'au 23 mai. La sécurité alimentaire est au centre de cette manifestation qui se déploie dans un esprit de coopération sud-sud, «afin de bâtir ensemble de vastes zones de la prospérité partagée», informent les organisateurs de cet évènement. Ce dernier sert, notamment de vitrine à la production agricole nationale, de même qu'il permet de donner un fidèle aperçu du niveau atteint par les industries chimiques et mécaniques nationales. Ajoute-t-on. Ce rendez-vous met surtout en avant l'importance de l'axe Alger- Nouakchott. La Mauritanie est en fait l'invité d'honneur de l'actuelle édition du Sipsa-Filaha. Ce statut d'hôte, elle le doit à sa position géopolitique qui «en fait de facto un noeud privilégié des échanges agricoles entre l 'Afrique de l'Ouest et le Maghreb», argue-t-on. «La décision de réaliser une route entre la Mauritanie et l'Algérie a incité le Sipsa-Filaha à faire de la Mauritanie le pays invité d'honneur de cette 22e édition», indique-t-on, tout en signalant la présence d'une délégation mauritanienne officielle de haut rang accompagnant des acteurs les plus importants de ce pays frère, en particulier dans le domaine des productions halieutiques, avec la volonté d'une relance effective des échanges commerciaux de part et d'autre.
Rappelons ici le renforcement des relations algéro-mauritaniennes, qui connaissent une «dynamique historique», depuis la visite du président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, en Algérie en décembre 2021, et les accords stratégiques majeurs qui en ont découlé, notamment la création du poste frontalier et de la route reliant Tindouf à Zouerate. Le Sipsa-Filaha 2024 ouvre aux agro-équipements et à l'agro-industrie la porte du Maghreb et de l'Afrique, fait-on ainsi savoir, en annonçant la participation de 650 exposants à ce rendez-vous, où, 54 pays sont représentés, avec plus de 20 000 visiteurs professionnels attendus. Signalons en outre que ce salon intervient au lendemain du lancement officiel du recensement général de l'agriculture (RGA) sous la formule «Information fiable, développement durable», 3e du genre, après ceux de 1973 et 2001, ayant pour objectif de fournir des informations et des données précises sur les récoltes agricoles, la richesse animalière, les équipements et les intrants agricoles. Il vise à cerner les capacités nationales et à identifier les besoins en vue d'une prise de décisions fondées sur des données scientifiques précises afin d'affiner la politique du secteur. Cette opération devant se poursuivre jusqu'en juillet prochain se veut donc un outil essentiel pour la collecte de données scientifiques précises sur les potentialités et les capacités du secteur agricole.
Assurément, l'agriculture constitue la pierre angulaire du programme économique du chef de l'État pour assurer la sécurité alimentaire du pays d'abord, mais aussi pour booster davantage l'économie nationale et la mettre à l'abri de la dépendance aux hydrocarbures. L'agriculture a fait des merveilles en pleine crise sanitaire, avec un apport au PIB national qui a dépassé les 25 milliards de dollars. Elle est encore appelée, à l'heure des grands enjeux géopolitiques de l'heure, à peser de tout son poids dans un PIB annoncé de 400 milliards de dollars en 2026.