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Les élections locales sans le Hirak

«La plèbe» déclasse l’élite

Les prochaines élections locales nous rappellent, à juste titre, la fuite en avant des acteurs les plus en vue du Hirak et l’absence de structures du Mouvement populaire qui auraient pu tracer un autre destin au pays. Flash-back.

Le mouvement du Hirak avait toutes les chances de participer, pleinement, à l'édification du pays si les choses avaient évolué différemment. Dès le premier acte, tout le monde avait senti que le peuple allait saisir sa chance, pour apporter les changements auxquels avaient rêvé toutes les générations depuis 1962. Mais, malgré la mobilisation massive de toutes les couches sociales pendant une si longue durée et les atouts dont elles disposaient, la défaite a été sidérante. N'est-ce pas là une malédiction qui nous interpelle tous à l'approche des élections locales?
En effet, le Hirak avait la capacité de changer les donnes de manière radicale, si tel mouvement avait trouvé les hommes et les femmes qui auraient su l'orienter vers un destin plus flamboyant.
La lecture lucide des événements nous ramène, dès à présent, aux sources de cet échec, parce qu'il était impensable de continuer de marcher chaque vendredi et chaque mardi, pendant plus d'une année, sans vision claire. Surtout pendant les derniers mois, quand les marcheurs s'étaient adonnés à l'insulte des institutions comme si les excès constituaient un programme.
Avec du recul, on s'aperçoit que la parole était donnée à un courant bien précis. D'Al Magharibia à Echourouk, en passant par la presse écrite, les choix étaient faits. On privilégiait une approche radicale, avec des touches d'islamistes, par-ci et des jeunes blogueurs par-là, qui n'avaient aucune vision politique. Mieux, il y avait une tribune à la place Audin, où des jeunes venaient interpeller des personnes âgées en leur disant: «Venez tonton, pour que je vous explique ce que nous voulons.». Et chacun mettait son grain de sel pour distraire les foules.
Au fil des jours, le Mouvement populaire, salué pourtant par le monde entier, est tombé dans une routine mortelle. Tous ceux qui meublaient les chaînes offshore et les réseaux sociaux, n'avaient rien à proposer. Les plus malins parmi eux mettaient en avant la «Constituante», sans savoir ce que ça voulait dire, quand ils ont su qu'une sortie à la soudanaise était exclue. Il y a bien sûr, les ténors, qui ont été incarcérés pour «écarts de langage», qui ont occupé le haut du pavé, mais sans faire de propositions concrètes. D'ailleurs, on ne les voit plus depuis le meurtre de Djamel Bensmail. Comme une flamme qui s'est éteinte,toutes les démonstrations de force inouïes et spectaculaires font désormais partie du passé.
Toutes les propositions les plus concises ne sortaient pas du cadre de la «Constituante» ou de «période de transition»; en dehors de cela, il n'y avait rien. Et les chantres de la démocratie rejetaient en bloc les autres propositions. Ils ont même tenté de tenir les assises d'un congrès, mais sans associer tous les courants qui meublaient le Hirak. La tenue du congrès a été bien sûr empêchée et les têtes visibles furent ciblées, les têtes visibles seulement, parce que ceux qui orientaient et dictaient les slogans sont restés dans l'ombre.
Maintenant que les jeux sont faits et que les résultats sont connus, on est en droit de se poser des questions comme: - quel aurait été l'impact du Hirak sur la vie politique, sociale et économique du pays si le mouvement s'était structuré en parti, dans la mesure où les slogans ont vilipendé et les partis de la coalition et l'opposition? Quelle aurait été sa représentativité lors des dernières législatives? Quelles seraient la forme et la couleur des mairies, si les idées avancées avaient été autres et si le Hirak avait présenté ses propres candidats aux élections? On peut se poser un tas de questions de ce genre, seulement pour dire que, dans chaque révolution, il y a l'élite qui propose ses idées et la plèbe qui l'accompagne. Or, l'élite a été magistralement absente, cette fois-ci. ou empêchée d'être présente dans le fleuve du Hirak.

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