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Crimes de l’OAS

«La France doit rendre hommage à toutes les victimes»

Cette tribune, publiée par un collectif d’intellectuels français dans le journal Le Monde, vient rappeler le passé criminel de cette organisation qui a donné naissance au parti de Jean-Marie Le Pen.

Alors que l'extrême droite française mène une «guerre médiatique» contre l'Algérie, un collectif d'intellectuels français demande des comptes à l'OAS. Dans une tribune parue, hier, dans Le Monde, ce collectif appelle l'État français à «reconnaîtrepleinement cette page sombre du passé» de la France. «L'Organisation de l'armée secrète, qui mena des actions terroristes pour maintenir l'Algérie française, a fait de très nombreuses victimes en 1961 et 1962», rappellent ces intellectuels dans cette tribune intitulée La République doit rendre hommage à toutes les victimes de l'OAS, en Algérie et en France. Ils soulignent qu'avant Emmanuel Macron, «aucun autre chef d'État n'avait accordé autant d'importance aux mémoires blessées de la guerre d'Algérie», répertoriant pas moins de «dix-neuf actes mémoriels, dont sept déclarations formelles». Pourtant, malgré ces avancées, aucun mot sur les massacres commis par cette organisation criminelle, dont certains membres ont par la suite fondé le Front national. «Ces nombreuses interventions accentuent le silence du président de la République sur les quelque 3 000 victimes de l'OAS en 1961-1962, en Algérie (2 551) et en France (71)», rappellent-ils. Ce collectif s'interroge: pourquoi ce silence? «D'autant plus que, parmi les personnes tombées sous les coups de cette organisation terroriste, figurent 77 militaires et gendarmes, dont 15 officiers comme le général de corps d'armée Philippe Ginestet, ainsi que 20 policiers, dont six commissaires, mais aussi des civils, des élus, des magistrats et des fonctionnaires», poursuivent-ils. «Certaines de ces victimes ont même été reconnues comme ‘mortes pour la France', et les Archives nationales, rendues accessibles depuis l'arrêté du 22 décembre 2021 voulu par Emmanuel Macron, démontrent que les tueurs de l'OAS étaient loin d'appartenir à une ‘armée de patriotes', mais s'apparentaient clairement à un ‘gang de malfaiteurs payés'», insistent-ils. Pour eux, «Macron doit rendre hommage à toutes les victimes de l'OAS et reconnaître cette page de notre passé, qui pèse encore aujourd'hui sur la vie institutionnelle, politique et militaire française», comme il l'a lui-même écrit. «Toute nation qui oublie son passé est condamnée à le répéter», affirment-ils. Un plaidoyer puissant qui rouvre une page sombre de l'histoire de la France, que les «fascistes» de l'extrême droite tentent d'effacer sous la pression. Aujourd'hui, ce collectif vient rappeler le passé criminel de cette organisation, qui a donné naissance au parti de Jean-Marie Le Pen. Une nouvelle gifle pour ces extrémistes, qui cherchent à raviver les tensions entre les deux pays. Alors que l'extrême droite française attise les polémiques contre l'Algérie, des voix de sagesse s'élèvent. Ce collectif «tacle» de façon magistrale le Rassemblement national et ses hérauts au sein même du gouvernement français. Avant eux, d'autres personnalités politiques et intellectuelles françaises s'étaient déjà mobilisées pour dénoncer ces discours de haine, isolant encore un peu plus ces extrémistes racistes. Une preuve supplémentaire de leur minorité au sein d'un peuple français qui, lui, n'a aucun problème avec l'Algérie. 

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