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Renouveau du cinéma algérien

La diaspora donne des pistes

«Les compétences algériennes installées à l’étranger sont prêtes à travailler dans pareils projets en Algérie.»

Ambition et détermination. C’est ce qui ressort des Assises nationales sur le cinéma dont le tomber de rideau a eu lieu hier, au Centre international des conférences (CIC), à Alger, après deux jours d’intenses travaux. Les participants à cet important rendez-vous, loin de faire dans la figuration, sont venus pour dégager de fermes résolutions pour l’art cinématographique algérien. C’est du moins ce qu’a signifié le réalisateur à succès Djâafar Gacem, en marge de ces Assises alors qu’il était approché par de nombreux médias. «Nous avons à cœur de donner vie à l’instance nationale élue pour la gestion du cinéma, tel que suggéré par les plus hautes autorités du pays» a-t-il ajouté. Lors de l’ultime session plénière, les orateurs ont donné des pistes pour une feuille de route qui permettra au cinéma algérien d’émerger, voire de se muer en outsider sur la scène internationale. Notamment à l’heure de l’Internet et du numérique. Les interventions des uns et des autres ont, en effet, permis de toucher du doigt les infinies possibilités et, donc, les chances d’une vraie montée en puissance de la création et de la production de films dans notre pays. Les professionnels de la diaspora algérienne en France et ailleurs ont particulièrement brillé par leurs présentations et la pertinence de leurs propositions en faveur du renouveau cinématographique. Samy Lamouti en est le parfait représentant. Cet Algérien, qui a su parfaire sa formation au Canada dans les arts numériques, l’animation et le design est connu pour avoir été le directeur technique de production à succès et à très gros budgets dont Blade Runner 2049, Alien Convenant, Doctor Strange… Passionné de vidéo et d’effets spéciaux 3D pour le cinéma, il se déclare enthousiaste et être dans un souci de servir son pays d’origine : «Je peux construire un studio de A à Z.» Parlant dans un jargon qui est le sien et où l’on retrouve des mots techniques comme «perspective» ou «parallaxe», il indique que la technologie permet de gagner un précieux temps, surtout que «les compétences algériennes installées à l’étranger sont prêtes à travailler dans pareils projets en Algérie» tel qu’il le soutient en poursuivant à propos de l’Intelligence artificielle (AI) qui s’invite sur les plateaux de tournage. «L’AI peut être d’un grand apport à l’Algérie. Grâce à elle, le process de production peut être considérablement augmenté. L’AI est avant tout un outil et il n’y a pas lieu d’en avoir peur» étaye-t-il, enchaînant à propos des effets visuels (VFX) qui révolutionnent la fabrication des films aujourd’hui. «Les VFX en Algérie, c’est possible ! Nous pouvons faire», affirme-t-il, en renvoyant à d’éclatantes réussites qui ont propulsé le cinéma de leurs pays respectifs en leur offrant une notoriété mondiale. Ainsi, en est-il de «Bahubali» pour le cinéma indien. Selon Samy Lamouti, tout investissement dans les VFX se traduit par des gains substantiels. Il en veut pour exemple Godzila Minus One d’un coût de production de 15 millions de dollars, il a rapporté 116 milliards de dollars en huit. mois…
Au cours de la même journée, nombreux sont les autres invités à avoir parlé avec leurs tripes et qui se sont dit prêts à offrir leur expertise à l’Algérie. C’est le cas de Ladj Ly qui a, après une brève présentation de la bande-annonce de son film Les Misérables, plusieurs fois primé et qui a remporté quatre fois le César en 2020, a longuement présenté son initiative relative au lancement d’un modèle de formation inédit en France ; à savoir l’école Kourtrajmé, laquelle dispense un cursus de formation gratuit et condensé – sans limite d’âge – et qui permet à un élève motivé de produire son premier court-métrage au bout de neuf mois d’enseignement. «Cette expérience a énormément dérangé en France mais a prouvé toute son efficacité car les producteurs s’arrachent mes éléments dès leur entrée sur le marché», a-t-il signalé, en se disant prêt à dupliquer son modèle en Algérie. «Nous pouvons faire de belles choses en Algérie. Le discours du Président m’encourage et le gouvernement algérien veut faire bouger les lignes», déclare-t-il confiant, en rappelant une récente rencontre avec le ministre de la Culture, Zouhir Ballalou.

Des œuvres cinématographiques pour tous nos héros

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé dimanche dernier, que tous les symboles de l’Algérie parmi les chefs de la résistance populaire contre le colonialisme et de la glorieuse guerre de Libération nationale «doivent avoir leur juste part dans les œuvres cinématographiques », soulignant que tout évènement lié à la Révolution «peut être le thème d’un film cinématographique ». Dans une allocution prononcée à l’ouverture des Assises nationales sur le cinéma au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal (CIC, Alger), le président de la République a déclaré: « Tous les moyens ont été mobilisés pour la production d’un film à la hauteur du symbole de l’Algérie et de la résistance populaire, l’Émir Abdelkader ». Et d’ajouter : « Tous nos leaders parmi les chefs de la résistance populaire Cheikh Bouamama, Cheikh El-Mokrani, Fatma N’Soumer, Boubaghla ainsi que Benacer Benchohra, les Ouled Sidi Cheikh, et les chefs de la glorieuse guerre de Libération nationale, y compris ceux qui ne sont pas connus du public, doivent avoir leur juste part dans la production cinématographique », soulignant que « tout évènement lié à la Révolution peut faire l’objet » d’un film cinématographique.

Ils ont dit

Ahmed Rachedi : «On sent une forte volonté politique»
Qualifiant les Assises nationales d’«initiative très appréciable », le cinéaste Ahmed Rachedi a salué la bonne organisation et la présence de haut niveau, notamment celle du président de la République et des hauts responsables de l’État. Selon lui, cela reflète « une forte volonté politique de booster ce secteur ».
Il a également évoqué les problèmes du cinéma algérien, notamment en matière de production, de distribution et de salles de cinéma.
Il a rappelé que le cinéma algérien s’était imposé à l’international dans les années 1970 et 1980 avec des œuvres en lien avec l’Algérie et ses spécificités culturelles. Enfin, il estime que les changements technologiques actuels permettront de développer le domaine grâce à de nouvelles plates-formes comme les chaînes de télé, le streaming, et les technologies de projection dans les grandes salles.

Mounes Khammar : «Une démarche révolutionnaire»
Le réalisateur Mounes Khammar a souligné l’importance du discours du président de la République, qualifié d’«historique ».
Il a salué la « forte volonté» de relancer le secteur du cinéma dans une démarche qu’il considère comme «révolutionnaire».
Il a également exprimé son optimisme quant à l’avenir du cinéma algérien grâce à l’engagement clair du président et de l’État pour promouvoir ce domaine.

Belkacem Belhadj : «On doit s’organiser»
Le réalisateur et producteur Belkacem Belhadj s’est félicité de l’intérêt manifeste du président de la République pour le cinéma et de sa « ferme volonté de développer l’industrie cinématographique».
Il a également appelé les acteurs du secteur à «s’organiser» et a évoqué diverses questions liées aux défis du domaine cinématographique.

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