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Fermeture de l'espace aérien aux aéronefs marocains

L'ultime message à Rabat

Pour Amar Belani, l'Algérie «fera preuve d'une extrême vigilance et d'une fermeté absolue pour la protection et la sanctuarisation de son territoire national».

La décision de l'Algérie de fermer avec effet immédiat, son espace aérien à tous les avions civils et militaires marocains, aura un impact économique terrible sur le Maroc. Qu'on en juge: les avions marocains ont traversé 2387 fois l'espace aérien algérien entre le 1er janvier et le 22 septembre de l'année en cours. Cela donne plus d'une dizaine de passages quotidiens. Cela en période de pandémie, où l'aviation a connu et connaît encore un rythme très en deçà de ce qui se pratique en temps normal.
Les spécialistes, qui estiment le trafic sur l'espace aérien algérien, très peu fréquenté en raison de la Covid-19, relèvent que le surcoût que devra supporter Royal Air Maroc est autrement plus lourd, puisque les 2387 survols du territoire algérien sont loin de la densité réelle du trafic marocain. A contrario et durant la même période, ce ne sont que 44 fois que des avions algériens ont emprunté l'espace aérien marocain. Ces chiffres parlent d'eux-mêmes. Ils traduisent l'énorme impact sur la trésorerie de la compagnie aérienne marocaine, dont le plan de vol devra forcément changer, avec ce que cela suppose en termes de temps de vol et de dépenses supplémentaires en kérosène. Dire que l'impact économique de la décision algérienne est marginal est évidemment faux.
La fermeture de l'espace aérien algérien met le royaume du Maroc dans une situation compliquée et rend plus onéreux tout voyage en direction du Moyen-Orient et même vers l'Afrique de l'Est, puisque l'espace aérien de l'Algérie était, jusqu'à mercredi dernier, emprunté par les avions marocains à destination du Mali, de l'Ethiopie et autres pays de l'Est africain. Rabat peut recourir à la subvention du prix du carburant. Sauf que cette solution n'est pas souhaitable pour un pays qui importe tous ses produits énergétiques. Lesquels voient leurs prix flamber sur le marché international. C'est dire que la fermeture de l'espace aérien, pour politique soit-elle, n'en a pas moins d'importantes conséquences économiques pour le royaume du Maroc.
Ainsi, après la perte des droits de passage du gazoduc Maghreb-Europe et les quantités de gaz directement prélevées par Rabat pour sa consommation, se montant à quelque 200 millions de dollars annuellement, le gouvernement nouvellement installé, devra aussi supporter des surcoûts, estimés par les experts, à plus de 100 millions de dollars par an, en raison du changement de plusieurs dizaines de milliers de plans de vol. Pour un pays qui cumule une dette extérieure de plus de 41,5 milliards de dollars, la situation n'est guère reluisante. Cela étant dit, la principale raison qui a amené l'Algérie à ajouter la fermeture de l'espace aérien à la batterie de décisions visant son voisin de l'Ouest est expliquée par le Haut Conseil de Sécurité par les «développements aux frontières avec le Royaume du Maroc, au regard de la poursuite des provocations et pratiques hostiles du côté marocain», notait le communiqué de la présidence de la République. Il convient de rappeler, qu'après la note de soutien à la prétendue autodétermination de la Kabylie, distribuée par le représentant du Maroc à l'ONU, les menaces inacceptables proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères à l'endroit de l'Algérie à partir du territoire marocain et l'affaire Pegasus d'espionnage de hauts responsables algériens, les responsables marocains n'ont pas arrêté un seul instant. Ils ont poursuivi dans leurs actions hostiles contre l'Algérie. La décision du HCS vient mettre un terme à toute relation, de quelque nature que ce soit, avec Rabat.
Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb arabe, a expliqué la décision du HCS comme «dictée par des raisons impératives de Sécurité nationale, compte tenu de l'existence d'indices concordants et d'éléments probants sur la conception ainsi que sur la poursuite d'actions hostiles dirigées contre notre pays». Le diplomate algérien, repris par l'agence de presse Reuter, a évoqué des mesures supplémentaires. L'Algérie «fera preuve d'une extrême vigilance et d'une fermeté absolue pour la protection et la sanctuarisation de son territoire national».

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