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Chaâbane Mahmoud, initiateur du collectif pour un mémorial dédié aux amis de l’Algérie

«L’Algérie sait être reconnaissante»

Notre interviewé de cette fois-ci n'est ni un politique ni un homme d'affaires. C'est un simple citoyen: Chaâbane Mahmoud, un cadre à la retraite initiateur d'un collectif pour la réalisation d'un mémorial dédié aux amis de l'Algérie combattante. Patriote jusqu'au rachis, Chaâbane Mahmoud laisse libre cours à ses idées et dans son élan de reconnaissance mémorielle, il va même jusqu'à imaginer une dénomination symbolique d'une partie de la très longue rue de Tripoli allant du pont des Fusillés à la place du 1er Mai au nom de la militante de la cause algérienne Gisèle Halimi! Une Gisèle Halimi donnant la main au niveau de la très symbolique place du 1er Mai à une autre immense dame courage, notre immortelle Hassiba Ben Bouali! Imaginons un instant toute la portée de ce message d'une incommensurable profondeur qu'il délivrerait. Gardons-nous d'aller vite en besogne en tranchant que Chaâbane Mahmoud est un rêveur car si l'homme n'avait pas rêvé de voler, il n'aurait jamais inventé l'avion...

L'Expression:Vous aviez initié en octobre 2020 une pétition adressée au président de la République pour l'exhorter à annoncer la réalisation d'un mémorial dédié par le peuple algérien aux amis de l'Algérie combattante. Peut-on connaître les éléments essentiels ayant motivé cette initiative citoyenne?
Chaâbane Mahmoud:Pour éclairer nos compatriotes sur les réelles motivations à l'origine de l'initiative, il convient de dire que pour formuler la proposition de réaliser un mémorial dédié par le peuple à ses amis de l'Algérie combattante dont l'importance stratégique n'échappe à personne, la prise en compte des éléments historiques, culturels et de statut de puissance régionale de notre pays, avait prévalu.
Au plan historique, il est important de rappeler sans cesse que contrairement aux discours et allégations mensongers des promoteurs de la colonisation de notre pays, venus, par charité chrétienne, civiliser des sauvages désignés sous le vocable méprisant d'indigènes, nos ancêtres, les vrais, ont mis en place au fil des ans un socle de valeurs d'humanité, d'hospitalité, de fraternité et de principes immuables régissant la vie en société faisant office de droit coutumier, et ce dans le respect des écosystèmes qui les ont vus naître.
Au plan culturel, parmi ces valeurs intrinsèques, figure en bonne place la gratitude. Alors que nous subissions les affres de la colonisation dévastatrice, prédatrice, meurtrière, il s'est trouvé que des êtres humains de toutes nationalités, couleurs, confessions, origines sociales, sont venus volontairement et bénévolement nous donner un sérieux coup de main pour mettre hors de nos frontières les intrus et nous aider à recouvrer notre liberté. Ces précieux amis-là, ne peuvent et ne doivent être oubliés.
Au plan du statut de notre pays, notre grand pays, immense par sa géographie, sa riche histoire plusieurs fois millénaire, ses sites archéologiques et naturels son patrimoine immatériel insoupçonné, et par son peuple pétri de valeurs bonifiées par une glorieuse révolution de Libération nationale jouissant d'une aura internationalement reconnue se doit d'assumer son statut de puissance régionale en envoyant un signal fort à nos amis consistant à leur dire que le peuple algérien n'est pas ingrat et qu'il ne les oublie pas.

On peut réaliser tous les aspects que vous venez d'énumérer de plusieurs autres manières. Pourquoi spécifiquement un mémorial?
Nos aïeux, à travers nos parents, nous ont enseignés et enjoints de toujours installer à la place d'honneur, les amis, les vrais que l'on rencontre dans des situations difficiles, incertaines, et de les accueillir fièrement avec les égards qui leur sont dus, avec en prime un méchoui accompagné de l'incontournable plat de couscous pour sceller solidement l'amitié. Partant de là et au regard de l'apport et des liens d'amitié noués avec ces amis venus, d'ailleurs, dans de telles circonstances où la soldatesque coloniale semait à tout-va la mort, la torture,... rien n'est aussi grand, aussi beau, aussi symbolique, pour exprimer le ressenti et la gratitude des Algériens à ces précieux amis qui ont risqué leurs vies pour, chacun selon ses moyens, aidé, soutenu et défendu notre cause.
C'est pourquoi, clairement, un pays comme l'Algérie, qui a mené victorieusement une grandiose révolution de Libération nationale, qui lui a valu un élan mondial de sympathie, ne peut se suffire d'une plaque quelconque commémorative accrochée à une place publique en guise de reconnaissance. De fait, le mémorial dédié par le peuple algérien à ses amis ne peut être conçu autrement que comme une oeuvre monumentale à la mesure de l'engagement de ses amis et en adéquation de l'aura de notre révolution de Libération nationale.
Pensée et conçue par un panel de compétences nationales, cette oeuvre, alliant l'esthétique, la symbolique, et la fonctionnalité de façon à remplir un rôle de lieu de recueillement, d'évocation de souvenirs, de ressourcement, de rencontres de diffusion et de partage de connaissances et de documentation traitant d'un pan entier de notre histoire récente, se doit d'être une attraction de réputation mondiale.

Vous avez dans vos précédents articles plaidoyers pour l'édification de ce mémorial, publiés et relayés par les médias, réservé une place particulière à la Grande Gisèle Halimi, militante de la cause algérienne. Peut-on savoir pourquoi?
Tout d'abord c'est une dame qui avait tout pour épouser le plus beau et le plus puissant des princes! Elle avait tout sacrifié pour épouser la cause algérienne. Elle avait débuté sa carrière d'avocate par la défense d'une immortelle militante indigène, ce qui lui avait valu des tracasseries de toutes sortes. D'ailleurs, elle n'avait pas fini de payer son engagement même à titre posthume. Pour rappel, elle a été privée de panthéonisation par l'Etat français suite à une action concertée de femmes de harkis, Très spécifiquement, Gisèle Halimi, cette infatigable dame courage, qui a bravé le Code de l'indigénat et l'inhumaine administration coloniale, a tout pour mériter une distinction particulière et à travers elle l'ensemble des militantes de la cause algérienne!
À titre indicatif, imaginons un instant toute la portée du message d'une incommensurable profondeur que délivrerait la dénomination symbolique d'une partie de la très longue rue de Tripoli allant du pont des Fusillés à la place du 1ERMai au nom de l'infatigable militante de la cause algérienne et immortelle Gisèle Halimi! Une Gisèle Halimi donnant la main au niveau de la très symbolique place du 1er Mai à une autre immense dame courage, notre immortelle Hassiba Ben Bouali! Cela relève du providentiel, du roman. Une rencontre posthume de ces deux immortelles dames courage qui avaient tout sacrifié pour épouser la noble cause algérienne que seule la justesse de notre combat pour la Libération nationale et les idéaux de notre révolution avaient permis de réaliser, permettra d'écrire ainsi une page indélébile de notre roman national appelé à survivre aux détracteurs et autres falsificateurs de tout acabit.
La longue avenue qui longe la belle baie d'Alger, l'aorte de notre capitale- citadelle, qui part du pont des Fusillés, ces indigènes exécutés par la barbaresque armée coloniale, pour «mourir» à la place des Martyrs, qui arbore fièrement déjà des noms de prestigieuses et immortelles personnalités révolutionnaires très symboliques, Che Guevara, Zighout Youcef, Amirouche, Hassiba Ben Bouali, attend «patiemment» la plaque commémorative portant le nom de Gisèle Halimi. Ceci est d'autant plus urgent que, selon des indiscrétions, Monsieur le président de la République algérienne aurait promis à la famille de la défunte de donner, en gage de reconnaissance de son long combat pour la cause algérienne, à un édifice public, une rue, une place... le nom de Gisèle Halimi.
La date du 28 juillet 2022 marquant le deuxième anniversaire du décès à l'âge de 93 ans de cette infatigable et généreuse militante de la cause algérienne peut constituer le moment propice pour matérialiser cette reconnaissance en accrochant la plaque commémorative sur la portion de rue sus-indiquée et rendre à travers elle un hommage appuyé à tous nos amis.

La réalisation de ces projets sera donc une manière élégante à travers laquelle l'Algérie répondra à ses détracteurs...
Nous pensons que l'avènement de la célébration du soixantième anniversaire de notre indépendance reste indéniablement l'occasion à saisir pour rattraper cette «négligence» qui n'a que trop duré et de s'acquitter de cette dette et que Monsieur le président de la République annoncera solennellement la mise en oeuvre du projet de réalisation de ce mémorial tant attendu. Ce qui laisse augurer un passage à l'acte très proche pour matérialiser cette promesse se lit dans la réponse que Monsieur le président de la République avait réservée à une question du journaliste du quotidien L'Expression, relative à la réalisation d'un mémorial dédié aux amis de l'Algérie par laquelle il avait réitéré à l'adresse de l'opinion publique que les amis de l'Algérie ont notre respect et notre éternelle reconnaissance et qu' ils ne seront pas oubliés.
E ffectivement, par le seul fait d'annoncer la mise en oeuvre de ces deux idées de projets, constitue en soi une façon élégante de répondre aux détracteurs de notre pays et aux frustrés nostalgiques de l'Algérie française friands de déclarations toxiques à notre encontre d'une part, et d'autre part, une manière d'honorer nos glorieux combattants.

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