Travaux publics
L’Algérie produira ses propres rails
Une unité de production sera créée avec pour mission de fabriquer, notamment, les appareils d’appui et les joints de chaussées.
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, vient de mettre en avant les initiatives clés qui marquent le tournant dans le développement du secteur qu'il dirige. Parmi les annonces les plus significatives, la création du Groupe public de construction ferroviaire (GPF). «Ce groupe est désormais un acquis pour le secteur, servant de base à la réalisation des grands chantiers des lignes ferroviaires», a-t-il souligné. Le ministre a souligné que la création de ce groupe, regroupant quatre sociétés spécialisées dans les travaux et l'ingénierie ferroviaire, constitue un pilier essentiel de l'avancement des projets de lignes ferroviaires.
L'annonce a été faite lors de sa halte effectuée au stand du groupe en question. Il s'agit de l'un des espaces stratégiques d'exposition qui marquent la nouvelle édition du Salon international des travaux publics (Sitp) organisé au Palais des expositions à Alger. Il s'agit de la 20ème édition dont le coup d'envoi a été donné hier, laquelle se distingue par une vaste participation des entreprises nationales. Au total,
232 sociétés algériennes et étrangères sont représentées. Le Sitp, dans sa version 2024, se distingue par la présence de
22 entreprises étrangères venues de Chine, de Turquie, d'Italie, de Pologne, d'Allemagne et du Portugal, ainsi que d'instituts spécialisés dans les travaux publics et le génie civil, de start-up, de banques et d'institutions financières. «Nous avons un programme de réalisation de
15 000 kilomètres de voies ferrées, dont 4 700 km ont été concrétisés. Nous atteindrons
6 000 km à court terme», a-t-il ajouté. Ceci avant de mettre en avant «l'apport du GPF dans la réalisation et la maintenance du réseau ferroviaire et des installations». Rakhroukh a également appelé «à la mobilisation des efforts au sein du groupe pour mener à bien cette mission». La deuxième halte du ministre a concerné le stand de l'Algérienne des autoroutes (ADA). Sur place, Lakhdar Rakhroukh a profité de l'occasion pour insister sur l'importance d'assurer la réalisation des signalisations verticales et horizontales sur tous les axes autoroutiers». «Ces signalisations», a-t-il poursuivi, «contribuent de manière efficace à la réduction des accidents de la route». Aussi, le ministre a souligné «l'importance de l'entretien continu des sections autoroutières dégradées et la célérité des chantiers de ce type». Au stand dédié au projet du port de Djen Djen, le ministre a également mis «l'accent sur la nécessité d'intégrer la formation dans les projets de modernisation des infrastructures portuaires». Il a rappelé l'importance de la formation, surtout pour les ingénieurs, afin de garantir la pérennité des infrastructures dans le secteur». Cela avant de saluer «la coopération algéro-chinoise dans le secteur des travaux publics lors de sa visite au stand de la société chinoise Harbour Engineering, chargée de réaliser les projets d'extension des ports d'Arzew (Oran) et d'Annaba». Le Sitp de cette année a été également marquée par la signature d'un joint-venture entre l'entreprise publique «Sapta» et le groupe China Railway Construction Corporation (Crcc), en vue de produire des pièces pour les équipements des ouvrages. Selon le président-directeur général de la Sapta, Aïssa Naïdjaoui, cette unité de production, qui sera implantée en Algérie, aura pour mission de fabriquer des pièces telles que les appareils d'appui et les joints de chaussées. Une fois opérationnelle, l'unité fournira ces équipements pour les ouvrages en cours de réalisation ainsi que pour ceux nécessitant des travaux de maintenance. «La création de cette unité, en partenariat avec la filiale industrielle de Crcc, contribuera à réduire progressivement l'importation de ces pièces, tout en ouvrant, à moyen terme, des perspectives d'exportation», a conclu le même responsable. Le Crcc est, pour rappel, le partenaire chinois choisi pour faire «fondre le sable», dans le cadre de la réalisation de la future ligne ferroviaire Béchar-Tindouf. Ce projet est porteur de bonnes nouvelles pour les habitants du sud-ouest du pays. Longue de 950 km, cette voie ferrée devra assurer le transport du minerai de fer du gisement de Ghar Djebilet depuis Tindouf, vers le futur complexe sidérurgique de Béchar et même jusqu'à la zone portuaire d'Arzew (Oran). Le train transportera annuellement environ 50 millions de tonnes de minerai de fer de Ghar Djebilet. Le dossier bénéficie d'une réelle volonté politique. L'acte est bel et bien joint à la parole.