10e Forum mondial de l'eau à Bali
L'Algérie plaide pour le dessalement de l'eau de mer
Mixé avec l'énergie solaire, le coût du mètre cube d'eau sera moindre.
Face à la problématique de la baisse des ressources hydriques, induite notamment par les effets du réchauffement climatique, «l'avenir réside dans le dessalement de l'eau de mer», a affirmé mardi, à Bali (Indonésie), le président directeur général (P-DG) d'Algerian Energy Company (AEC), Mohamed Boutabba.
Le locuteur, qui participe avec la délégation algérienne au 10ème Forum mondial de l'eau, a affirmé à la presse que cet évènement international a examiné «toute la stratégie planétaire de ce qui se rapporte à l'eau, son utilisation et son optimisation». Devant la baisse des ressources hydriques conventionnelles relevées dans le monde, à laquelle sont confrontés plusieurs pays suite aux changements climatiques constatés, «l'avenir réside dans l'énergie solaire et le dessalement de l'eau de mer», a-t-il souligné. Il n'a pas manqué de mettre en exergue l'expérience algérienne reconnue dans ce domaine. Boutabba a aussi indiqué que l'AEC, filiale de la compagnie nationale Sonatrach, oeuvre à satisfaire les besoins nationaux par la réalisation de stations de dessalage, conformément à la politique tracée pour faire face au stress hydrique et assurer un accès à l'eau pour tous. «Actuellement, dira-t-il, nous sommes sur le point de finaliser, dans à peine sept mois, les cinq stations de dessalement qui sont en cours d'achèvement, avec un taux moyen de 60%, avant de passer au programme complémentaire qui concerne six autres nouvelles stations dans d'autres wilayas», a-t-il encore fait savoir.
Une fois terminées, ces réalisations permettront à l'Algérie d'atteindre une autosuffisance à hauteur de 60%, selon le P-DG d'AEC qui a loué la contribution de l'expertise et de l'ingénierie algériennes pour la réussite de cet objectif ambitieux. En sus du dessalement de l'eau de mer, Boutabba a plaidé pour le développement des sources d'énergies renouvelables, à l'instar de l'énergie solaire laquelle, mixée avec le dessalement permettra, a-t-il souligné, de «faire baisser de façon significative» le coût du mètre cube d'eau.
«Le nombre d'usines de dessalement de l'eau de mer en Algérie sera porté à 19 à l'horizon 2024», avait révélé, en avril 2023, Sofiane Zamiche, directeur du développement à l'AEC. Dans un entretien accordé à la Radio nationale, il avait expliqué qu'au titre du premier programme, ce sont 11 usines de dessalement qui avaient été réalisées sur la bande côtière, avec une capacité de production de 2,11 millions de mètres cubes/jour. Dans le cadre du plan d'urgence, trois usines de dessalement d'une capacité de production de 70000 mètres cubes/jour ont été réalisées et réceptionnées, a-t-il indiqué précisant qu'il s'agissait des deux usines de «Bateau Cassé» et «El Marsa» toutes deux sises dans la wilaya d'Alger, qui ont été déjà réceptionnées, et de celle de Corso (wilaya de Boumerdès) qui est opérationnelle depuis septembre dernier. S'agissant du programme complémentaire, le même responsable a indiqué que cinq stations supplémentaires sont en cours de réalisation dans les wilayas d'El Tarf, Béjaïa, Boumerdès, Tipaza et Oran, ce qui assurera la production de 1,5 million de mètres cubes/jour dès cette année.
Le dessalement de l'eau de mer représentera ainsi 42% de l'approvisionnement en eau potable, pour atteindre 60% à moyen terme et assurer la sécurité hydrique en Algérie, avant de passer à la sécurité alimentaire, par l'utilisation optimale des barrages et des eaux souterraines, a également expliqué Zamiche.
Le même responsable a souligné qu'à l'horizon 2050, le taux des précipitations en Algérie et en Afrique du Nord diminuera à 20%, ce qui nécessite l'élaboration d'un plan efficace permettant d'éviter toute catastrophe liée à l'approvisionnement en eau potable des citoyens.