Le vice-président de la Banque mondiale en Algérie
«L’Algérie a un potentiel de croissance»
« L’Algérie pourrait s’illustrer comme un leader dans la région Mena sur plusieurs domaines», a affirmé Osmane Dione.
L'Algérie est à nouveau sous les feux de la rampe. Au rôle pivot qu'elle occupe sur la scène africaine, mis en exergue lors des travaux de la 11e session du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, qui s'est tenu au début du mois à Oran, succède la visite d'une personnalité d'une prestigieuse institution financière internationale: le vice-président de la Banque mondiale (BM) en charge de la région Moyen Orient et Afrique du Nord (Mena). Le ministre des Finances, Laaziz Faid, l'a reçu dimanche. Il a été notamment question du renforcement de la coopération bilatérale. De quoi ont également échangé les deux hommes? Cette rencontre a constitué une occasion pour «échanger sur les tendances économiques mondiales et leurs impacts sur la région Mena et des principales recommandations pour renforcer davantage la résilience des économies», ont indiqué les services du grand argentier du pays. Cette réunion a permis de «faire le point sur le niveau actuel de la coopération liant notre pays et la BM ainsi que sur les actions en perspective, pouvant être engagées à moyen terme», ont-ils précisé. Laaziz Faid a exprimé, à ce propos, sa satisfaction quant à la pertinence des actions de coopération en cours avec la BM, notamment en matière de renforcement des capacités et d'appui à la diversification économique du pays. La volonté de notre pays de consolider les performances économiques positives réalisées dans un contexte mondial compliqué, en mettant en place un cadre prospectif à moyen et long terme, qui prend en compte d'un côté la stratégie et les priorités nationales en matière de développement socio-économique et d'un autre côté, les défis liés aux incertitudes du système économique et financier mondial, a été soulignée par le ministre des finances. Les deux parties se sont aussi mises d'accord sur l'importance d'oeuvrer pour une visibilité des efforts et des réalisations socio-économiques de l'Algérie à l'international. «L'Algérie pourrait s'illustrer comme un leader dans la région Mena sur plusieurs domaines», a affirmé à ce sujet le vice-président de la BM. Le potentiel dont elle dispose en tant «qu'acteur important, grâce à sa position géographique, sa connectivité régionale, sa capacité de devenir un hub logistique, sa stabilité géopolitique, ses ressources naturelles, ses conditions climatiques variées, et son accès aux marchés limitrophes», a été mis en évidence par le responsable de l'institution de Bretton Woods. L'Algérie dispose d'un important potentiel de diversification et de croissance, notamment en raison de sa proximité avec l'Europe, en soutien à l'objectif d'exporter 29 milliards de dollars de produits hors hydrocarbures d'ici 2030. À ce propos, on peut citer l'initiative des opérateurs économiques algériens qui se sont fédérés lors de la 3e édition du Forum des opérateurs pour la garantie de l'émergence économique en Afrique (Fogeca) qui a eu lieu le 23 juin dernier à Porto, au Portugal. Un rendez-vous qui a vu la participation de 25 pays africains. Il s'est inscrit dans le cadre de la continuité de la politique algérienne visant à promouvoir l'intégration économique africaine, en soutenant des initiatives telles que la Zone de libre-échange africaine, le marché commun africain et d'autres. Des challenges dans ses cordes eu égard à la robustesse affichée par ses indicateurs économiques de référence: croissance, inflation, Pib... «l'Algérie peut faire plus en matière de croissance de son PIB, et de manière plus accélérée» a assuré Osmane Dione, mettant en avant le taux de croissance enregistré par le pays ces dernières années, estimé à 4% par an, avec un retour au rythme de croissance d'avant la crise sanitaire du Covid-19 en peu de temps. Qu'en est-il de la coopération entre la Banque mondiale et l'Algérie? Le vice-président de la BM pour la région Mena s'est prononcé en faveur d'une collaboration renforcée, tout en marquant la disponibilité de son institution à élargir et approfondir son partenariat avec l'Algérie, en mettant à profit son large éventail d'instruments d'appuis techniques et de conseils. En plus d'avoir réussi son «examen de passage», l'Algérie a trouvé en l'institution de Bretton Woods un partenaire précieux et puissant...