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Relations algéro-françaises depuis l’indépendance

En dents de scie

Une histoire marquée par des hauts et des bas. 60 ans après, Tebboune et Macron tenteront d’enterrer définitivement la hache de guerre en ouvrant une nouvelle page entre les deux pays.

Le 5 Juillet 1962, l'Algérie retrouve son indépendance au prix fort d'un million et demi de martyrs. Une nouvelle page est appelée à s'ouvrir avec l'ex-empire colonial. La France est alors dirigée par Charles de Gaulle. Celui-là même qui signait le décret du 3 juillet 1962 portant reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie. «Les rapports entre la France et l'Algérie étant désormais fondés sur les conditions définies par les déclarations gouvernementales du 19 mars 1962, le président de la République française déclare que la France reconnaît solennellement l'indépendance de l'Algérie», est-il écrit dans ce décret. Malgré cette déclaration, les relations entre les deux pays, sous l'ère de Charles de Gaulle demeurent compliquées. Les plaies des 132 ans de colonisation demeurent trop profondes. Le général de Gaulle démissionne en 1969. Entre -temps, c'est feu Houari Boumediene qui prenait le pouvoir en Algérie, un certain 19 mars 1965. Il s'est attelé à effacer toutes les traces du colonialisme. La retraite de Charles de Gaulle devait ouvrir cette nouvelle page entre les deux pays. Surtout que c'est un personnage connu et qui connaît parfaitement le dossier des relations entre les deux pays qui lui succède, en l'occurrence Georges Pompidou. Le président Boumediene a parachevé l'indépendance de l'Algérie en nationalisant les hydrocarbures en 1971. Il propose alors à Pompidou d'apaiser les mémoires en redonnant un caractère privilégié aux relations entre les deux pays. Pompidou est même invité à venir effectuer une visite en Algérie libre et indépendante. Il refuse en banalisant ces relations, pourtant si complexes.
«Yahia Valéry! Yahia Houari!»
En 1974, Pompidou décède alors qu'il n'a pas achevé son mandat. Lui succède Valéry Giscard d'Estaing. Ce dernier décide de ne pas suivre le chemin de son prédécesseur sur la question algérienne. Le 10 avril 1975 à 11h30 du matin, il atterrit à Alger pour devenir le premier président français à fouler le sol de l'Algérie indépendante. «Yahia Valéry! Yahia Houari!», est-il acclamé dans les rues d'Alger. «Une page est irréversiblement tournée», déclare le président Boumediene. On pensait alors que les choses allaient vers une vraie réconciliation. Mais après ce voyage, les relations se «crispent de nouveau. Giscard joue avec le feu, notamment sur la question du Maroc. Une «guerre froide» est alors déclarée entre Houari et Valéry! Elle se poursuivra jusqu'à la mort du premier et le remplacement du second par le socialiste François Mitterrand, en 1981. Mitterrand propose à Alger des rapports qui soient «un symbole des relations nouvelles entre le Nord et le Sud». La période Mitterrand-Chadli Bendjedid est marquée par une relation plutôt calme et sereine. En 1995, la droite reprend le pouvoir. Jacques Chirac est élu président. L'Algérie est en pleine décennie noire, marquée par le terrorisme islamiste. L'arrivée de Chirac crispera de nouveau les relations. La période Chirac résume parfaitement les relations entre les deux pays en étant marquées par des ruptures et des rapprochements. Les premières années sont dures. Ça ne passe pas entre lui et Liamine Zeroual. La France est accusée de soutenir les terroristes. Il faudra attendre l'arrivée au pouvoir d' Abdelaziz Bouteflika pour voir un réchauffement entre les deux pays.
Le «yoyo»...
Chirac visite Alger en 2001, il est le premier chef d'État français à se rendre en Algérie depuis treize ans. Lui qui connaît parfaitement le pays où il a travaillé avant l'indépendance. En mars 2003, il revient une nouvelle fois au pays. Il est accueilli en héros, surtout qu'il venait de se positionner contre la guerre en Irak. Le peuple l'acclame, le ciel entre Alger et Paris s'éclaircit. Mais pas pour longtemps. En 2005, le Parlement français adopte une loi «portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés». Ce qui glorifie le colonialisme. Chirac rectifie le tir en l'abrogeant. En vain, la relation avec Bouteflika semble s'être coupée. En 2007, arrive alors Nicolas Sarkozy. D'emblée, il propose un renouveau des relations avec l'Algérie, qu'il visite en 2007. C'est de nouveau le réchauffement avec une nouvelle tempête à la fin de son mandat. C'est même une nouvelle guerre froide. De nouveau les socialistes reprennent le pouvoir en France. François Hollande, qui a effectué un stage en Algérie en 1978, est élu président. Il oeuvre à ouvrir une nouvelle page pour, dit-il, construire une relation «forte et équilibrée». François Hollande a reconnu «avec lucidité» la répression «sanglante» de la manifestation d'Algériens à Paris le 17 octobre 1961. François Hollande aura effectué deux visites durant son mandat. Il est accueilli à bras ouverts et réussit à renforcer fortement les relations entre les deux pays. On pensait alors que les choses allaient vers une «amitié». Surtout que son successeur, Emmanuel Macron, est issu de la génération post-indépendance. Mieux, il se rend en Algérie pendant la campagne électorale. Arrivé au pouvoir, il multiplie les gestes d'apaisement. En 2017, il effectue une visite éclair en Algérie. Néanmoins, les relations jouent au «yoyo». Il y a des hauts et des bas mais les choses avancent quand même. Cela jusqu'au mois de novembre dernier. Il «dérape» provoquant une polémique et une nouvelle guerre froide entre les deux pays, comme au temps de Giscard. Réélu en avril dernier, il se rapproche de nouveau du président Tebboune afin d'ouvrir une nouvelle page. Les deux chefs d'État travaillent pour ouvrir définitivement une nouvelle page entre les deux pays...

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