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Souhil Meddah, économiste, à propos de l'importation de véhicules de moins de 3 ans

«Elle répond à la demande à court terme»

En réaction à la récente décision relative à l'autorisation d'importation de véhicules de moins de 3 ans, et la signature entre le ministère de l‘Industrie et le constructeur automobile Fiat, l'économiste Souhil Meddah revient dans cet entretien sur les impacts de ces deux décisions sur l'économie nationale.

L'Expression: Quelles sont les répercussions de la décision d'autorisation d'importation de véhicules de moins de 3 ans sur l'économie nationale dont le marché y afférent?
Souhil Meddah: En premier lieu, il faut savoir que cette décision s'adresse à une catégorie de personnes qui a la capacité financière d'importer, avec une mobilisation de valeur en devises issue du marché parallèle. C'est une formule d'achat qui ne concerne pas tout le monde. Elle concerne une partie des consommateurs qui répondront à ces conditions. Par contre, l'ouverture vers les opérateurs institutionnels tels que les concessionnaires sera une mesure plus efficace par rapport à l'urgence de rééquilibrer le marché. En ce qui concerne les impacts sur le marché, il faut savoir que l'importation de véhicules de moins de 3 ans ne va pas impliquer une quantité importante de véhicules, car cette dernière sera limitée et proportionnelle aux capacités et moyens des consommateurs. Ce n'est que lorsque on opérera une ouverture progressive de l'importation à travers les concessionnaires que nous allons avoir un impact sur le marché, notamment sur les prix. Pour le moment, c'est l‘effet d'annonce qui prime, alors que les consommateurs ne prennent pas en compte le temps nécessaire pour mettre cette décision en pratique. En somme, pour l'instant, cette chute de prix est temporaire, et la tendance haussière va reprendre, vu que l'offre ne va pas correspondre tout de suite à la demande.

Doit-on s'attendre à une aggravation de l'activité du marché parallèle des devises?
C'est certain. Le marché parallèle sera sollicité davantage, mais il est soumis à une limite que ne dépassera pas le rapport de 250 DA pour un euro. D'autant plus que le pouvoir d'achat des consommateurs ne pourra pas aller au-delà de cette limite. Cela étant, il y aura un impact sur la demande de la devise, qui sera exprimée par une hausse relative au rythme de la demande. Celle-ci s'établira autour de cette importation.

Pensez-vous que cette décision peut constituer une réponse judicieuse aux attentes des consommateurs et une préparation pour l'émergence d'une réelle industrie automobile?
Pour une 3e tentative, il y'a lieu de penser que cette mesure répond à la demande à court terme. Cependant, je pense que le moment est mal choisi. Il fallait mettre en place cette autorisation, l'année passée, lorsque le marché de l'occasion à l'extérieur était plus abordable. Cela aurait été plus avantageux pour les consommateurs, puisque actuellement les prix des véhicules de moins de 3 ans sont en hausse. Ã cela s'ajoute l'inertie du marché parallèle des devises, qui ne permet pas d'amortir sur les jeux des cours.
Pour la relance de l'industrie automobile, il fallait rester sur l'ancienne version. Car dés qu'il y eu blocage des importations, nous avons commencé à reculer et enregistrer des retards considérables. D'autant plus que l'industrie automobile s'adresse à deux types de consommateurs. En premier lieu les demandeurs de moyens roulants pour usage personnel, et qui doivent se renouveler pour des raisons de confort, de sécurité, et coût. Comme elle s'adresse aux consommateurs en besoin de véhicule utilitaire, qui entre dans le cadre d'investissement ou de dépenses indispensable. Dans les deux cas, l'importation de véhicules de moins de 3 ans peut relancer certaines activités, notamment en mécanique et entretien. C'est un apport, un soutien pour les secteurs, de l‘industrie, du commerce et des services. Par ailleurs, le parc automobile est en besoin de renouvellement vu la faiblesse des transports en commun. En somme, il fallait rester dans la version importateurs et penser à avoir deux à trois constructeurs, en partenariat en sous-traitance, le transfert du savoir-faire, et l‘intégration graduelle.

Que pensez-vous de la signature du contrat de fabrication de véhicules entre le ministère de l'Industrie et la marque Fiat?
L'importance de ce contrat réside dans l'adhésion du constructeur italien aux conditions d'intégration prévues par la législation. D'autre part, les conditions actuelles diffèrent considérablement de celles de la première expérience des années 1980, ou il était question de la fabrication de la voiture «made in Algeria», en l'occurrence la «Fatia». Les nouvelles dispositions de loi en matière d'investissement et les mesures de facilitations contenues dans les textes d'application, permettent d'aboutir à un partenariat gagnant /gagnant. Cela étant, Fiat, une marque fiable en matière de qualité, de robustesse et de sécurité, et notamment en matière de taux d'intégration. 

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