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Les spécialistes de la santé remettent en cause les statistiques du Comité scientifique

Des chiffres faussement rassurants!

Rien qu’au niveau de l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger, 80 personnes sont décédées en une semaine, 18 rien que dans la soirée de samedi dernier. Un « grand écart » avec le bilan journalier du ministère de la Santé. Où se situe le problème ?

Il ne fait désormais aucun doute: les statistiques de la Covid-19 en Algérie sont loin de refléter la triste réalité. De plus en plus de spécialistes sont en train de remettre en cause le bilan quotidien du Comité scientifique. Hier, c'est un professeur en médecine, dans le plus grand hôpital du pays, qui a fait ce terrible constat en direct sur les ondes de la Radio nationale Chaîne I. «Le nombre réel de malades ou de morts est plusieurs fois supérieur à ceux déclarés quotidiennement», a soutenu celui qui occupe le poste de directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Pacha d'Alger. Au coeur de la bataille contre cette pandémie, il soutient que rien que dans la soirée de samedi dernier 18 personnes ont été emportées par le coronavirus au niveau de cet hôpital. Le même spécialiste avait, la veille, fait savoir que 80 personnes sont décédées de la Covid-19 en une semaine.
«Toutes les 24 heues, nous perdons 16 ou 17 malades, parfois nous redescendons à 6 ou 7 décès. En une semaine, nous avons enregistré 80 décès», a-t-il révélé dans un entretien accordé au quotidien El Watan. Plusieurs autres éminents spécialistes avaient remis en cause les «stats» du ministère de la Santé. Tout comme les médecins travaillant dans les services Covid-19, beaucoup font preuve d'un grand étonnement à la lecture du bilan macabre du docteur Fourar. Ce dernier donne une moyenne de 16 décès par jour. Or, avec la sortie du professeur Belhadj on se rend compte que les chiffres officiels ne couvrent même pas le nombre de morts enregistrés au niveau de l'hôpital Mustapha, Pacha. Où se situe donc le problème? Pourquoi un aussi grand amalgame?
Au début, une première explication avait été avancée: au niveau du Comité scientifique, seuls les malades confirmés par test PCR sont comptabilisés. Ceux qui sont diagnostiqués cliniquement, par test antigénique ou scanner n'étaient pas officiellement déclarés atteints par ce virus, même s'il n'y a aucun doute sur leur contamination. L'écart donc dans le nombre de cas de décès au Covid-19 confirmés se justifie. Mais qu'en est-il des décès? Les personnes qui meurent dans des services Covid-19 ne pouvaient être admis dans ces unités que dans le cas où elles sont atteintes du virus. C'est tout bonnement la logique. Le compte des victimes de la pandémie devrait être simple. Il pourrait y avoir un écart d'une ou de deux personnes en raison d'un retour tardif de l'information, mais cela est vite rétabli le lendemain. Or, depuis des mois, les chiffres officiels ne reflètent guère la réalité du terrain, de l'aveu même de plusieurs praticiens.
Sommes-nous donc si mauvais en calcul? Où le ministère de la Santé n'a simplement pas actualisé sa méthode de comptage, avec l'évolution des moyens de dépistage dans le pays? Dans tous les cas, cela soulève un sérieux problème sur la crédibilité des chiffres. À qui veut-on cacher la réalité? Au président de la République, au ministre de la Santé, aux Algériens? On peut comprendre que l'on ne veuille pas provoquer de panique générale au sein de la population, mais au vu de la situation actuelle il est impératif de la mettre devant la réalité. Il est absolument nécessaire que les citoyens sachent la vérité. Il faut qu'ils aient peur pour provoquer un déclic comme celui de mars 2020. Cela semble être le seul moyen de les pousser à reprendre les bonnes habitudes que sont le port du masque et la distanciation sociale. Les chiffres actuels sont faussement rassurants ne reflétant pas le «chaos» au niveau des hôpitaux, ce qui fait que beaucoup pensent que les choses ne sont pas aussi dramatiques que les médias le montrent. Ils continuent de vivre comme ils le faisaient avant l'apparition du virus. Un relâchement ou plutôt un égoïsme qui fait que nous sommes aujourd'hui au bord de la catastrophe sanitaire. Car il faut savoir que les places sont de plus en plus chères dans les hôpitaux. De plus, le virus est partout. Les personnes diagnostiquées dans les structures publiques ne sont que celles présentant des cas graves. Si on prend en compte les diagnostics des médecins et des laboratoires privés, les chiffres donneraient froid dans le dos. La situation risque très vite de devenir hors de contrôle. Notre système de santé est mis à rude épreuve. Les professionnels de la santé appellent même à décréter l'état d'urgence sanitaire pour éviter un désastre. La situation est tellement critique que le professeur Belhadj évoque même la possibilité de faire appel aux étudiants en médecine et aux médecins à la retraite pour faire face à ce qu'il qualifie de «tsunami». L'heure est grave. Les Algériens doivent le savoir...

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