Hémangiome infantile
De l'urgence d'un fichier national
«Pour que nos enfants grandissent sans marques! Tôt c'est bien, plus tôt c'est mieux.»
Les tâches de naissance vasculaires ou hémangiomes infantiles, tumeurs vasculaires bénignes les plus fréquentes chez le nourrisson, peuvent néanmoins engager le pronostic vital dans certains cas. Cette pathologie vient de faire l'objet d'une journée d'étude et de formation, à Alger.
Cette journée s'est déroulée en triplex, à partir de l'hôtel Hyat Regency Aéroport, et a touché trois wilayas couvrant les régions du Centre, de l'Est et de l'Ouest, à savoir Alger, Constantine et Oran et a réuni près de 300 participants, dont des médecins généralistes des centres de protection maternelle et infantile (PMI), puéricultrices et sages-femmes.
L'objectif de cette rencontre, à caractère national s'inscrit dans le cadre de la formation médicale continue, pour permettre aux professionnels de la santé de partager les expériences et de mieux comprendre la maladie dans le but de sensibiliser au dépistage et au diagnostic précoce des patients dès la naissance.
En marge de cette journée d'étude, bien des spécialistes ont appelé à l'urgence d'établir un Fichier national concernant cette affection, notamment utile pour les données statistiques nécessaires aux praticiens et aux autorités sanitaires qui pourront, alors, et en connaissance de cause, prévoir la quantité de médicaments nécessaire pour le traitement des enfants malades, pour arrêter le nombre de structures devant accueillir ces derniers et les formations à prévoir à l'attention des blouses blanches qui sont aux premières lignes face à la maladie.
Le Professeur Aïcha Salhi, dermatologue à la clinique des Orangers, Djilali Rahmouni, à Alger, explique que l'hémangiome infantile qui survient au cours des premières semaines de la vie du nourrisson, bien que bénin peut dans certains cas, de par son volume et de par sa topographie, engager le pronostic vital. «Si l'hémangiome siège au niveau du larynx et des voies respiratoires elle peut causer une détresse respiratoire, de même que si elle siège au niveau des paupières, elle peut engager le pronostic visuel», explique-t-elle en recommandant de «prendre en charge tous ceux qui doivent être surveillés et mettre en route le traitement efficace aussi vite que possible en prenant toutes les précautions d'usage avant la prescription pour assurer le meilleur pronostic possible à ces enfants».
Le Professeur Aïcha Salhi appelle surtout à la réalisation d'une étude nationale devant être encadrée par le ministère de la Santé afin d'avoir une vue exacte sur nos besoins en termes de santé, de compétences mais également en matière de formation des sages-femmes, des médecins généralistes, des pédiatres, des dermatologues. Elle évoque des études menées à ce jour et qui ont porté sur des échantillons de quelque 600 à 800 hémangiomes infantiles, elle cite en outre une thèse réalisée au CHU Alger en 2005, et une autre thèse réalisée au CHU Tlemcen, en 2010. Elle renvoie enfin à une étude en collaboration menée dans trois pays d'Afrique du Nord et qui «met en évidence une proportion de population d'angiome infantile bien plus importante que celle rapportée par la littérature».
Le Professeur Samira Zobiri, chef de service de dermatologie au CHU Mustapha Pacha fait quant à elle
savoir: «Le diagnostic précoce de l'hémangiome infantile est essentiel afin de permettre une prise en charge adéquate et une réduction des conséquences au long cours pour l'enfant et sa famille, notamment sur le plan psychologique.» Cette journée d'étude et de sensibilisation a été organisée par les Laboratoires Pierre Fabre, 2e entreprise mondiale en dermo-cosmétique et qui se positionne comme leader sur le marché.
La fondation éponyme reconnue d'utilité publique «Pierre Fabre Fondation» a permis la création de 5 écoles de l'atopie eczémateuse en Algérie.