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Le sens donné à la future statue de l'Émir Abdelkader

Comment cimenter la Mémoire nationale

Ériger une statue en l'honneur de l'Émir Abdelkader, c'est rendre à la mémoire ses lettres de noblesse. Il était temps que l'Algérie puise son référentiel de ses symboles et de ses grands hommes.

Une statue sera érigée en l'honneur de l'Émir Abdelkader, héros de la résistance algérienne contre le colonialisme français. Les nostalgériques seront encore une fois dérangés dans leur conscience, une conscience pétrie de violence et de drames causés aux autochtones par les semblants «civilisateurs» dont la barbarie a frisé tout entendement.
L'Émir Abdelkader est le symbole inénarrable de cette mémoire algérienne qui en a tant souffert. La nation n'oublie jamais ses enfants qui ont fait de leur vie un long parcours jalonné de combats et de résistance. Une personnalité de l'envergure de l'Émir Abdelkader ne peut être comprise que dans une démarche qui la hisse au rang d'un symbole et un référentiel inaugurateur d'une nation digne de ce nom.
La statue qui lui sera dédiée, n'est en soi qu'une expression commémorative le confondant avec l'éveil d'un pays et d'un État en quête de cristallisation. Citer l'Émir Abdelkader, c'est citer un homme multidimensionnel dont la vocation ne se limite pas à une seule posture.
L'Émir Abdelkader reflète avec synergie et brio le référentiel exhaustif de celui qui était et restera dans l'imaginaire collectif des Algériens le résistant, l'intellectuel soufi, l'humaniste.
L'Algérie ne sera que rétablie dans ses droits en érigeant une statue au nom d'un grand homme qui a su se démarquer par sa sobriété, sa témérité de chef de guerre et de son amour réservé à la spiritualité dans son expression des plus profondes. L'Émir a toujours fait le consensus des Algériens quant à son parcours de héros national, voire le précurseur et le fondateur de l'État moderne. On entend ici et là quelques sornettes et des vétilles visant à porter atteinte à a mémoire de ce grand homme qui incarne toute une nation. Mais ces «danses» qui ressemblent à des pantomimes n'ont pas pu altérer et réduire la portée de ce géant de l'Histoire que même les ennemis lui tirent respectivement leurs chapeaux comme signe d'hommage et de reconnaissance à un homme dont la vertu et la morale faisaient partie de sa conduite quotidienne.
Le consensus s'exprime à travers le témoignage sous forme de conférence, qui a été animée par le célèbre écrivain Kateb Yacine, intitulée «Abdelkader et l'indépendance algérienne». Il disait à son propos: «Contrairement aux ragots officiels, il ne bénit jamais la colonisation, ne prêche pas la soumission au génie moderne européen... Et des ragots, la mémoire d'Abdelkader en a tant souffert, comme celui qui fait de lui un franc-maçon. En réalité, il est victime de sa légendaire curiosité intellectuelle et de sa grande ouverture d'esprit». C'était une réponse quant au ralliement présumé de l'Émir Abdelkader et les manipulations de l'histoire par les historiens français qui cherchaient coûte que coûte à dénaturer et falsifier le véritable parcours de l'Émir Abdelkader. Ce n'est pas par hasard que le grand Kateb Yacine écrive ces textes sur l'Émir Abdelkader s'il n'était pas convaincu de la grandeur de ce personnage qui était apprécié par les grands qui faisaient «la pluie et le beau temps» à cette époque et après. Kateb Yacine s'est porté comme défenseur de la Mémoire nationale en ayant juste 17ans en 1947.
L'Émir Abdelkader a marqué son époque par des actes et des hauts faits lors d'évènements que l'Histoire a retenus. La haine était aux antipodes de sa démarche humaniste dans ses rapports avec l'Autre, surtout quand on sait que l'Autre était le colonialisme qui faisait tout pour exterminer le peuple algérien et le réduire à néant.
L'Émir Abdelkader a su gérer un contexte en homme d'honneur et libre. En aucun cas la haine n'a pu l'enrôler dans sa logique meurtrière et l'inciter à remettre en cause ses valeurs spirituelles et sa culture pétrie d'humanisme et de tolérance. Ériger une statue en l'honneur de l'Émir Abdelkader, c'est rendre à la Mémoire nationale ses lettres de noblesse. Il était temps que l'Algérie puise son référentiel de ses symboles et de ses grands hommes qui ont marqué l'histoire de leur peuple et de leur pays en se sacrifiant de la manière la plus homérique pour contrer l'injustice, la domination et la sujétion coloniales.

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