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Américains, Russes, Qataris et Libyens ont consulté le président Tebboune

Chassé-croisé diplomatique à Alger

L'Algérie pourra-t-elle jouer un rôle dans la solution à la crise entre l'Otan et la Russie? Pas mal d'observateurs n'hésiteraient pas à le croire.

L'Algérie a été, ces deux dernières semaines, au centre d'un véritable ballet diplomatique. Des pays puissants y ont dépêché leurs ministres, des dirigeants ont téléphoné au président Tebboune. Le point de vue d'Alger compte parmi les plus respectés dans tous les dossiers régionaux et internationaux. La visite du secrétaire d'État américain Antony Blinken, précédée par son adjointe, dans le cadre de deux tournées dans la région Mena, le récent déplacement à Alger du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, les nombreuses communications téléphoniques, dont on retiendra celles de l'Émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, et du président russe, Vladimir Poutine, renseignent sur le poids d'Alger sur la scène régionale et internationale. Il est entendu que cet intérêt que porte de grands pays à l'Algérie, tient de la force de sa diplomatie, dont tout le monde en reconnaît l'efficience et une capacité certaine de rapprocher les points de vue les plus contradictoires. Les succès de cette diplomatie sont très nombreux. De la réconciliation irano-irakienne en 1975, jusqu'à la paix signée entre l'Éthiopie et l'Érythrée, en passant par l'affaire des otages américains de Téhéran et un rôle discret, mais clé, joué dans les négociations autour du nucléaire iranien, l'Algérie dispose d'une des meilleures cartes de visite de la planète. Cette aura qui n'a jamais véritablement disparu, mais juste masquée, en raison de problèmes internes à l'Algérie, a retrouvé tout son rayonnement, ces dernières années. Entamé par le Sommet de Berlin sur la question libyenne, le parcours diplomatique de l'Algérie, a depuis, marqué beaucoup d'étapes au plan régional. L'action de l'Algérie a été très appréciée par l'ensemble de ses partenaires. Son lourd travail autour du prochain Sommet arabe d'Alger et l'accord des participants à le tenir à la date du premier novembre est assurément un fort témoignage de la place qu'occupe l'Algérie dans le Monde arabe.
Le réveil de la question palestinienne est à mettre au bénéfice de cette diplomatie qui a toujours refusé d'abandonner les causes justes, à l'exemple de celle du peuple sahraoui. Ces deux dossiers, qui ont été «dépoussiérés» grâce à un déploiement très intelligent des diplomates algériens, ont brouillé les cartes de certaines capitales. Mais dans la démarche de l'Algérie, il y a immensément plus de partenaires que d'ennemis. Cette posture met le pays à équidistance de tous les pôles idéologiques. Elle lui octroie une grande liberté d'action, de sorte qu'Alger devienne une plaque tournante de la diplomatie mondiale. À ce propos, justement, le coup de téléphone de Vladimir Poutine et la visite d'Antony Blinken, quelques jours après des entretiens engagés par Ramtane Lamamra avec les autorités russes et ukrainiennes dans le cadre d'un groupe de contact arabe, permet de penser que les deux super puissances, qui s'affrontent dans l'est de l'Europe, voudraient trouver un médiateur crédible, respecté et avec lequel, ils ont tous les deux des liens privilégiés.
Il existe très peu de pays qui coche toutes ces cases. L'Algérie en fait partie, avec en plus une intelligence diplomatique reconnue de tous et une détermination à toujours mettre la paix au-dessus de toute autre considération. De là à y voir un rôle dans la solution à la crise entre l'Otan et la Russie, il n'y a qu'un pas que pas mal d'observateurs n'hésitent pas à franchir. 

De Quoi j'me Mêle

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